Flaubert | Les coeurs des femmes

Ainsi, elle connaissait sa vie, et lui ne savait rien de la sienne !

Cependant, il avait découvert dans son cabinet de toilette la miniature d’un monsieur à longues moustaches : était-ce le même sur lequel on lui avait conté autrefois une vague histoire de suicide ? Mais il n’existait aucun moyen d’en savoir davantage ! À quoi bon, du reste ? Les coeurs des femmes sont comme ces petits meubles à secrets, pleins de tiroirs emboîtés les uns dans les autres ; on se donne du mal, on se casse les ongles, et on trouve au fond quelque fleur desséchée, des brins de poussière ou le vide ! Et puis il craignait peut-être d’en trop apprendre.