Marcel Proust | A la recherche du temps perdu
Texte : I II III IV V VI VII
Anthologie | Etude | Livre | Résumé
Balzac / Henry James / Proust : des yeux noirs tant ils étaient bleus | Tolstoï : Ses yeux gris et brillants, qui semblaient noirs à cause des sourcils très épais
Marcel Proust / Victor Hugo | faisant halte / La halte est un mot formé d’un double sens singulier et presque contradictoire : troupe en marche; repos. La halte suppose le combat hier et le combat demain
Marcel Proust / Victor Hugo | pour pouvoir me dire d'une jeune fille qui était dans ma chambre : « C'est elle ! » / C'était elle. Quiconque a aimé sait tous les sens rayonnants que contiennent les quatre lettres de ce mot : Elle
Marcel Proust et René Girard | Albertine, Andrée, Gisèle ? l'impitoyable qui avait sauté par-dessus le vieillard
Marcel Proust | l'ivresse réalise pour quelques heures l'idéalisme subjectif, le phénoménisme pur
Marcel Proust | toute la palpitation spécifique du plaisir féminin | je voyais Albertine ressuscitée par ma jalousie, vraiment vivante, se raidir sous les caresses
Marcel Proust | À ces êtres-là, à ces êtres de fuite, leur nature, notre inquiétude attachent des ailes
Marcel Proust | à l'époque où j'aimais Gilberte, je croyais encore que l'Amour existait réellement en dehors de nous
Marcel Proust | Ah ! oui, Émilie Daltier, je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Elle n'était pas de notre petite bande | Une jolie fille et qui jouait bien au golf
Marcel Proust | Albertine déguisée en homme, histoire de rigoler plutôt | Les gomorrhéennes
Marcel Proust | Albertine et Gilberte | Gomorrhe dispersée | Elle me demanda tout d'un coup si j'aimais les femmes. Je ne sais quelle idée baroque me prit de la mystifier, je lui répondis que oui
Marcel Proust | Albertine n'avait pas été pour moi pendant notre promenade, comme avait été jadis Rachel, une vaine poussière de chair et d'étoffe
Marcel Proust | Albertine regardait un instant toutes ces filles avec une attention profonde | Cette attention, qui m'eût semblé criminelle de la part d'Albertine, je l'attachais, sans me croire un instant coupable - sur toutes les midinettes
Marcel Proust | Albertine | heureuses aptitudes au mensonge animé, coloré des teintes mêmes de la vie | elle était charmante quand elle inventait un récit qui ne laissait pas de place au doute
Marcel Proust | Albertine, la bacchante à bicyclette | Anthologie
Marcel Proust | Andrée vint chez moi. Ce qu'Albertine avait tant aimé, la matérialisation devant moi de ce qu'elle portait dans sa rêverie amoureuse
Marcel Proust | Au commencement d'un amour comme à sa fin, nous ne sommes pas exclusivement attachés à l'objet de cet amour | les diverses ondes sentimentales propagées en moi par ces jeunes filles
Marcel Proust | blanche et vague constellation où l'on n'eût distingué deux yeux plus brillants, que pour les confondre au sein de la nébuleuse indistincte et lactée
Marcel Proust | C'est (et c'est une indication à ne pas vivre dans une atmosphère trop intellectuelle), parce qu'elle était si différente de moi, qu'elle m'avait fécondé par le chagrin
Marcel Proust | C'est ainsi, faisant halte, les yeux brillants sous son « polo » que je la revois encore maintenant
Marcel Proust | C'était elle qui était maintenant ce qu'Albertine avait été autrefois : mon amour pour Albertine n'avait été qu'une forme passagère de ma dévotion à la jeunesse
Marcel Proust | C'pauvre vieux | sur la figure de cette jeune fille à qui j'avais trouvé un air si cruel, je vis passer et briller un sourire cordial
Marcel Proust | ce même corps dans la souplesse duquel vivait toute la grâce féminine, marine et sportive, des jeunes filles que j'avais vues passer devant l'horizon du flot, je le tenais serré contre le mien, tout au bord de la mer
Marcel Proust | Ce ne fut pas elle que j'aimai, mais ç'aurait pu être elle. Et une des choses qui me rendirent peut-être le plus cruel le grand amour que j'allais bientôt avoir
Marcel Proust | ce noyau moral qui devait subsister au milieu de mon amour pour Albertine. Pour souffrir par une femme, il faut avoir cru complètement en elle
Marcel Proust | Ce n’est pas le mal qui lui donnait l’idée du plaisir, qui lui semblait agréable ; c’est le plaisir qui lui semblait malin
Marcel Proust | ce premier charme qu'on ne retrouve pas
Marcel Proust | ce qu'il y avait dans ses yeux / les yeux d'une fille que nous ne connaissons pas
Marcel Proust | Celui qui veut entretenir en soi le désir de continuer à vivre doit se promener ; car les rues, les avenues, sont pleines de Déesses
Marcel Proust | ces cohues populaires des jours de fête sont pour le voluptueux aussi précieuses que pour l'archéologue le désordre d'une terre
Marcel Proust | ces rencontres où les charmes de la passante sont généralement en relation directe avec la rapidité du passage
Marcel Proust | ces soirs glorieux où les offices | ces demi-déesses
Marcel Proust | Cet amour entre femmes était quelque chose de trop inconnu | Curiosité douloureuse, inlassable, que j'avais des lieux où Albertine avait vécu | L'amour, c'est l'espace et le temps rendus sensibles au coeur
Marcel Proust | cet être intérieur de la belle pêcheuse
Marcel Proust | Combien peu d'ailleurs, je savais, je saurais jamais de cette histoire d'Albertine, la seule histoire qui m'eût particulièrement intéressé
Marcel Proust | comme ces essences qu'ont libérées des destructions antérieures et qui errent en suspens dans l'air printanier
Marcel Proust | comme tous ceux auxquels une idée fixe donne à toute femme arrêtée au coin d'une allée, la ressemblance, l'identité possible avec celle à qui on pense
Marcel Proust | comme une simple objectivation irréelle et diabolique du tempérament opposé au mien, de la vitalité quasi barbare et cruelle dont était si dépourvue ma faiblesse, la bande zoophytique des jeunes filles
Marcel Proust | C’était Léa habillée en homme. Ainsi certaines personnes se retrouvent toujours dans notre vie pour préparer nos plaisirs et nos douleurs
Marcel Proust | dans une lumière humide, hollandaise
Marcel Proust | Devant nous, dans le lointain, terre promise ou maudite, Roussainville, dans les murs duquel je n’ai jamais pénétré
Marcel Proust | entre les deux tableaux de Balbec, au premier séjour et au second, quelle différence !
Marcel Proust | épinglant ici un feuillet supplémentaire, je bâtirais mon livre, je n'ose pas dire ambitieusement comme une cathédrale, mais tout simplement comme une robe | mes paperoles
Marcel Proust | Et je comprenais l'impossibilité où se heurte l'amour. Nous nous imaginons qu'il a pour objet un être qui peut être couché devant nous
Marcel Proust | Hélas ! Albertine était plusieurs personnes | j'aime bien mieux que vous me laissiez une fois libre pour que j'aille me faire casser… le pot
Marcel Proust | Il avait fallu quitter Balbec en effet | Ce que je revis presque invariablement quand je pensai à Balbec
Marcel Proust | Il me semblait que la beauté des arbres c’était encore la sienne | la terre et les êtres je ne les séparais pas
Marcel Proust | il y a moins de force dans une innovation artificielle que dans une répétition destinée à suggérer une vérité neuve
Marcel Proust | J'ai dit ce que je pense de l'amitié : à savoir qu'elle est si peu de chose
Marcel Proust | j'eusse pénétré en devenant l'ami de l'une d'elles dans une société rajeunissante où régnaient la santé, l'inconscience, la volupté, la cruauté, l'inintellectualité et la joie
Marcel Proust | je les regardais avec une curiosité passionnée, dans cet éclairage aveuglant de la plage où les proportions sociales sont changées
Marcel Proust | Je prenais mieux conscience de mes propres transformations en les confrontant à l'identité des choses
Marcel Proust | Je ressentis devant elle ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons de nouveau conscience de la beauté et du bonheur
Marcel Proust | Je sentis son odeur de pétrole. Symbole de bondissement et de puissance et qui renouvelait le désir que j'avais eu à Balbec. Viens déjeuner à la campagne
Marcel Proust | je venais d'être infiniment sensible à sa voix | Alors, je me rappelai d'autres voix encore, des voix de femmes surtout, les unes ralenties par la précision d'une question, d'autres essoufflées par le flot lyrique de ce qu'elles racontent
Marcel Proust | l'amour est un mal inguérissable, comme ces diathèses où le rhumatisme ne laisse quelque répit que pour faire place à des migraines épileptiformes
Marcel Proust | L'amour le plus exclusif pour une personne est toujours l'amour d'autre chose
Marcel Proust | l'énigme de ses intentions | C'était tout un état d'âme, tout un avenir d'existence qui avait pris devant moi la forme allégorique et fatale d'une jeune fille
Marcel Proust | l'existence n'a guère d'intérêt que dans les journées où la poussière des réalités est mêlée de sable magique, où quelque vulgaire incident devient un ressort romanesque
Marcel Proust | la belle jeune fille à la cigarette | Saint-Pierre-des-Ifs
Marcel Proust | La connaissance d'Albertine | La gravité de cette présentation, je la ressentis tout de suite
Marcel Proust | La conversation même qui est le mode d'expression de l'amitié est une divagation superficielle, qui ne nous donne rien à acquérir
Marcel Proust | La curiosité amoureuse est comme celle qu'excitent en nous les noms de pays, toujours déçue, elle renaît et reste toujours insatiable
Marcel Proust | la fidélité à des images à la possession desquelles nous nous croirons plus tard avoir été prédestinés, et que nous aurions pu, tout au début, oublier, comme tant d'autres
Marcel Proust | la fille de mon rêve | Le reste des humains m’apparaissait comme bien lointain auprès de cette femme
Marcel Proust | La fin de la jalousie | il y a entre ton cou et ma bouche, entre tes oreilles et mes moustaches, entre tes mains et mes mains des petites amitiés particulières
Marcel Proust | la jeune blonde à l'air triste à Rivebelle | un souvenir jusque-là nivelé avec les autres par la force oppressive de la distraction
Marcel Proust | la nature immémoriale, restée contemporaine des grands phénomènes géologiques | je contemplais le flot immémorial qui déroulait déjà sa même vie mystérieuse avant l'apparition de l'espèce humaine | la plaintive aïeule de la terre
Marcel Proust | la scène à Montjouvain | l’idée que je me suis faite du sadisme | j'avais dangereusement laissé s'élargir en moi la voie funeste et destinée à être douloureuse du Savoir | Mlle Vinteuil, son amie et Albertine
Marcel Proust | la terrible sauteuse de Balbec
Marcel Proust | la vérité étant plutôt un courant qui part de ce qu'on nous dit et qu'on capte, tout invisible qu'il soit, que la chose même qu'on nous a dite
Marcel Proust | le charme inséparable, la flore caractéristique de Balbec
Marcel Proust | Le Figaro dans A la recherche du temps perdu
Marcel Proust | le monde où étaient cette chambre et ces bibliothèques, et dans lequel Albertine était si peu de chose, était peut-être un monde intellectuel, qui était la seule réalité
Marcel Proust | Le nez, sous l'aile mystérieuse de qui j'aurais voulu me placer car elle me parlait d'une domination peut-être cruelle mais étrange | La femme de chambre de Mme Putbus (ébauches du Cahier 50)
Marcel Proust | le paysage moral
Marcel Proust | le secret de la variation de la conduite des femmes qui ne nous aiment pas
Marcel Proust | Le septuor de Vinteuil | chef-d'oeuvre triomphal et complet | plus merveilleuse qu'une adolescente, la petite phrase, vint à moi, reconnaissable sous ces parures nouvelles
Marcel Proust | les êtres que je contemplais en elle
Marcel Proust | leurs mensonges respectifs s'emboîtaient si bien les uns dans les autres, tout en présentant une grande variété
Marcel Proust | ma chambre ne contenait-elle pas une oeuvre d'art plus précieuse que toutes celles-là ? C'était Albertine elle-même. Je la regardais
Marcel Proust | Ma petite Albertine, il vaut mieux nous quitter | comédie de rupture | scène de séparation fictive | J'aurais eu tort d'être heureux de la petite comédie
Marcel Proust | Mais alors, il y a une différence immense entre une toilette de Callot et celle d'un couturier quelconque ? demandai-je à Albertine. – Mais énorme, mon petit bonhomme. – Parfaitement, répondit Elstir
Marcel Proust | Mlle de Saint-Loup
Marcel Proust | Mlle de Saint-Loup était devant moi. Je la trouvais bien belle : pleine encore d'espérances, riante, formée des années mêmes que j'avais perdues, elle ressemblait à ma jeunesse
Marcel Proust | Mlle de Stermaria | Mlle ou plutôt Mme de Stermaria, car elle avait divorcé après trois mois de mariage | Vicomtesse Alix de Stermaria
Marcel Proust | Mme Elstir | Ma belle Gabrielle ! | elle était une créature immatérielle, un portrait d'Elstir | il avait adoré en Mme Elstir le type de beauté un peu lourde qu'il avait poursuivi, caressé dans ses peintures
Marcel Proust | mon sort était de ne poursuivre que des fantômes, des êtres dont la réalité pour une bonne part était dans mon imagination
Marcel Proust | Nostalgie
Marcel Proust | notre vie sociale est, comme un atelier d'artiste, remplie des ébauches délaissées où nous avions cru un moment pouvoir fixer notre besoin d'un grand amour
Marcel Proust | Ouverture | Longtemps, je me suis couché de bonne heure
Marcel Proust | Par contre
Marcel Proust | pensant à mes amours pour d'autres femmes, je me disais qu'elle les aurait compris, partagés et son vice devenait comme une cause d'amour
Marcel Proust | Peut-être faut-il que les êtres soient capables de vous faire beaucoup souffrir pour que dans les heures de rémission
Marcel Proust | pour tâcher d'arracher un aveu à Albertine | Dans mes pires suppositions, je ne m'étais jamais figuré qu'une pareille intimité avait pu exister entre Albertine et Esther
Marcel Proust | procrastination
Marcel Proust | quand nous causons avec un autre ce n'est plus nous qui parlons
Marcel Proust | Que connaissais-je d'Albertine ? Un ou deux profils sur la mer
Marcel Proust | quelque chose de solide subsiste, c'est ce qu'on cherchait. On commence à dégager, à connaître ce qu'on aime
Marcel Proust | Ses longs yeux bleus semblaient être passés à l'état liquide. Si bien que, quand elle les fermait, c'était comme quand avec des rideaux on empêche de voir la mer
Marcel Proust | Son nez, sa bouche, ses yeux formaient une harmonie parfaite, isolée du reste, elle avait l'air d'un pastel et de ne pas plus avoir entendu ce qu'on venait de dire que si on l'avait dit devant un portrait de La Tour
Marcel Proust | terrible révélation d'Andrée | Albertine et Morel | une maison de femmes à Couliville, où quatre ou cinq la prirent ensemble ou successivement | C'était la passion d'Albertine
Marcel Proust | Tout cela n'est pas vrai que pour les jeunes gens imaginatifs devant les jeunes filles changeantes
Marcel Proust | tout le tapis des sous-bois qu'Elstir croyait avoir sous les yeux comme une zone imaginaire qu'enclavait dans son atelier la limpide odeur de la fleur évocatrice
Marcel Proust | toute la tendresse qui était dans mon coeur, m'était apportée par un être aussi différent que possible de moi. Cet être, je le fabriquais, en utilisant le nom de Simonet
Marcel Proust | une héroïne que mon désir suffisait à engager dans des péripéties délicieuses, au seuil d'un roman que je ne connaîtrais pas
Marcel Proust | une jeune fille de grande naissance qui allait dans une maison de passe et la femme de chambre de la baronne Putbus | dans ces deux personnes s'étaient résumés les désirs que m'inspiraient tant de beautés de deux classes
Marcel Proust | Une sadique comme elle est l’artiste du mal, ce qu’une créature entièrement mauvaise ne pourrait être car le mal ne lui serait pas extérieur
Marcel Proust | Violante | Contemplant cette mer qui l’enlevait à elle et lui donnait, dans l’imagination de la jeune fille, un peu de son grand charme mystérieux et triste, charme des choses qui ne sont pas à nous
Marcel Proust | Violante | D’objet d’art elle devint objet de luxe par cette naturelle inclinaison des choses d’ici-bas à descendre au pire quand un noble effort ne maintient pas leur centre de gravité comme au-dessus d’elles-mêmes
Marcel Proust | Violante | Je suis sûre que, vous lui plairez. Elle aime beaucoup les jolies femmes. Violante eut à partir de ce jour deux mortelles ennemies
Marcel Proust | Violante | Les besoins profonds d’imaginer, de créer, de vivre seule et par la pensée, et aussi de se dévouer, n’étaient plus assez impérieux pour la faire changer de vie. | L'habitude
Marcel Proust, Jean-Luc Godard, Albertine | vivre sa vie, bande à part, à bout de souffle
René Girard : Chez Proust, il y a cette tendance de l'objet, une fois possédé, à se retirer à nouveau. Et alors là, l'objet est désiré à nouveau. Le désir mimétique est avant tout désir de la distance, de l'absence