Flaubert | Madame Bovary | 16 | Le lendemain fut / The next day was / Der nächste Tag war

 

VII

Le lendemain fut, pour Emma, une journée funèbre. Tout lui parut enveloppé par une atmosphère noire qui flottait confusément sur l’extérieur des choses, et le chagrin s’engouffrait dans son âme avec des hurlements doux, comme fait le vent d’hiver dans les châteaux abandonnés. C’était cette rêverie que l’on a sur ce qui ne reviendra plus, la lassitude qui vous prend après chaque fait accompli, cette douleur enfin que vous apportent l’interruption de tout mouvement accoutumé, la cessation brusque d’une vibration prolongée.

Comme au retour de la Vaubyessard, quand les quadrilles tourbillonnaient dans sa tête, elle avait une mélancolie morne, un désespoir engourdi. Léon réapparaissait plus grand, plus beau, plus suave, plus vague ; quoiqu’il fût séparé d’elle, il ne l’avait pas quittée, il était là, et les murailles de la maison semblaient garder son ombre. Elle ne pouvait détacher sa vue de ce tapis où il avait marché, de ces meubles vides où il s’était assis. La rivière coulait toujours, et poussait lentement ses petits flots le long de la berge glissante. Ils s’y étaient promenés bien des fois, à ce même murmure des ondes, sur les cailloux couverts de mousse. Quels bons soleils ils avaient eus ! quelles bonnes après-midi, seuls, à l’ombre, dans le fond du jardin ! Il lisait tout haut, tête nue, posé sur un tabouret de bâtons secs ; le vent frais de la prairie faisait trembler les pages du livre et les capucines de la tonnelle… Ah ! il était parti, le seul charme de sa vie, le seul espoir possible d’une félicité ! Comment n’avait-elle pas saisi ce bonheur-là, quand il se présentait ! Pourquoi ne l’avoir pas retenu à deux mains, à deux genoux, quand il voulait s’enfuir ? Et elle se maudit de n’avoir pas aimé Léon ; elle eut soif de ses lèvres. L’envie la prit de courir le rejoindre, de se jeter dans ses bras, de lui dire : « C’est moi, je suis à toi ! » Mais Emma s’embarrassait d’avance aux difficultés de l’entreprise, et ses désirs, s’augmentant d’un regret, n’en devenaient que plus actifs.

Dès lors, ce souvenir de Léon fut comme le centre de son ennui ; il y pétillait plus fort que, dans un steppe de Russie, un feu de voyageurs abandonné sur la neige. Elle se précipitait vers lui, elle se blottissait contre, elle remuait délicatement ce foyer près de s’éteindre, elle allait cherchant tout autour d’elle ce qui pouvait l’aviver davantage ; et les réminiscences les plus lointaines comme les plus immédiates occasions, ce qu’elle éprouvait avec ce qu’elle imaginait, ses envies de volupté qui se dispersaient, ses projets de bonheur qui craquaient au vent comme des branchages morts, sa vertu stérile, ses espérances tombées, la litière domestique, elle ramassait tout, prenait tout, et faisait servir tout à réchauffer sa tristesse.

Cependant les flammes s’apaisèrent, soit que la provision d’elle-même s’épuisât, ou que l’entassement fût trop considérable. L’amour, peu à peu, s’éteignit par l’absence, le regret s’étouffa sous l’habitude ; et cette lueur d’incendie qui empourprait son ciel pâle se couvrit de plus d’ombre et s’effaça par degrés. Dans l’assoupissement de sa conscience, elle prit même les répugnances du mari pour des aspirations vers l’amant, les brûlures de la haine pour des réchauffements de la tendresse ; mais, comme l’ouragan soufflait toujours, et que la passion se consuma jusqu’aux cendres, et qu’aucun secours ne vint, qu’aucun soleil ne parut, il fut de tous côtés nuit complète, et elle demeura perdue dans un froid horrible qui la traversait.

Alors les mauvais jours de Tostes recommencèrent. Elle s’estimait à présent beaucoup plus malheureuse : car elle avait l’expérience du chagrin, avec la certitude qu’il ne finirait pas.

Une femme qui s’était imposé de si grands sacrifices pouvait bien se passer des fantaisies. Elle s’acheta un prie-Dieu gothique, et elle dépensa en un mois pour quatorze francs de citrons à se nettoyer les ongles ; elle écrivit à Rouen, afin d’avoir une robe en cachemire bleu ; elle choisit, chez Lheureux, la plus belle de ses écharpes ; elle se la nouait à la taille par-dessus sa robe de chambre ; et, les volets fermés, avec un livre à la main, elle restait étendue sur un canapé dans cet accoutrement.

Souvent, elle variait sa coiffure : elle se mettait à la chinoise, en boucles molles, en nattes tressées ; elle se fit une raie sur le côté de la tête et roula ses cheveux en dessous, comme un homme.

Elle voulut apprendre l’italien : elle acheta des dictionnaires, une grammaire, une provision de papier blanc. Elle essaya des lectures sérieuses, de l’histoire et de la philosophie. La nuit, quelquefois, Charles se réveillait en sursaut, croyant qu’on venait le chercher pour un malade :

— J’y vais, balbutiait-il.

Et c’était le bruit d’une allumette qu’Emma frottait afin de rallumer la lampe. Mais il en était de ses lectures comme de ses tapisseries, qui, toutes commencées encombraient son armoire ; elle les prenait, les quittait, passait à d’autres.

Elle avait des accès, où on l’eût poussée facilement à des extravagances. Elle soutint un jour, contre son mari, qu’elle boirait bien un grand demi-verre d’eau-de-vie, et, comme Charles eut la bêtise de l’en défier, elle avala l’eau-de-vie jusqu’au bout.

Malgré ses airs évaporés (c’était le mot des bourgeoises d’Yonville), Emma pourtant ne paraissait pas joyeuse, et, d’habitude, elle gardait aux coins de la bouche cette immobile contraction qui plisse la figure des vieilles filles et celle des ambitieux déchus. Elle était pâle partout, blanche comme du linge ; la peau du nez se tirait vers les narines, ses yeux vous regardaient d’une manière vague. Pour s’être découvert trois cheveux gris sur les tempes, elle parla beaucoup de sa vieillesse.

Souvent des défaillances la prenaient. Un jour même, elle eut un crachement de sang, et, comme Charles s’empressait, laissant apercevoir son inquiétude :

— Ah bah ! répondit-elle, qu’est-ce que cela fait ?

Charles s’alla réfugier dans son cabinet ; et il pleura, les deux coudes sur la table, assis dans son fauteuil de bureau, sous la tête phrénologique.

Alors il écrivit à sa mère pour la prier de venir, et ils eurent ensemble de longues conférences au sujet d’Emma.

À quoi se résoudre ? que faire, puisqu’elle se refusait à tout traitement ?

— Sais-tu ce qu’il faudrait à ta femme ? reprenait la mère Bovary. Ce seraient des occupations forcées, des ouvrages manuels ! Si elle était comme tant d’autres, contrainte à gagner son pain, elle n’aurait pas ces vapeurs-là, qui lui viennent d’un tas d’idées qu’elle se fourre dans la tête, et du désœuvrement où elle vit.

— Pourtant elle s’occupe, disait Charles.

— Ah ! elle s’occupe ! À quoi donc ? À lire des romans, de mauvais livres, des ouvrages qui sont contre la religion et dans lesquels on se moque des prêtres par des discours tirés de Voltaire. Mais tout cela va loin, mon pauvre enfant, et quelqu’un qui n’a pas de religion finit toujours par tourner mal.

Donc, il fut résolu que l’on empêcherait Emma de lire des romans. L’entreprise ne semblait point facile. La bonne dame s’en chargea : elle devait quand elle passerait par Rouen, aller en personne chez le loueur de livres et lui représenter qu’Emma cessait ses abonnements. N’aurait-on pas le droit d’avertir la police, si le libraire persistait quand même dans son métier d’empoisonneur ?

Les adieux de la belle-mère et de la bru furent secs. Pendant les trois semaines qu’elles étaient restées ensemble, elles n’avaient pas échangé quatre paroles, à part les informations et compliments quand elles se rencontraient à table, et le soir avant de se mettre au lit.

Mme Bovary mère partit un mercredi, qui était jour de marché à Yonville.

La place, dès le matin, était encombrée par une file de charrettes qui, toutes à cul et les brancards en l’air, s’étendaient le long des maisons depuis l’église, jusqu’à l’auberge. De l’autre côté, il y avait des baraques de toile où l’on vendait des cotonnades, des couvertures et des bas de laine, avec des licous pour les chevaux et des paquets de rubans bleus, qui par le bout s’envolaient au vent. De la grosse quincaillerie s’étalait par terre, entre les pyramides d’œufs et les bannettes de fromages, d’où sortaient des pailles gluantes ; près des machines à blé, des poules qui gloussaient dans des cages plates passaient leurs cous par les barreaux. La foule, s’encombrant au même endroit sans en vouloir bouger, menaçait quelquefois de rompre la devanture de la pharmacie. Les mercredis, elle ne désemplissait pas et l’on s’y poussait, moins pour acheter des médicaments que pour prendre des consultations, tant était fameuse la réputation du sieur Homais dans les villages circonvoisins. Son robuste aplomb avait fasciné les campagnards. Ils le regardaient comme un plus grand médecin que tous les médecins.

Emma était accoudée à sa fenêtre (elle s’y mettait souvent : la fenêtre, en province, remplace les théâtres et la promenade), et elle s’amusait à considérer la cohue des rustres, lorsqu’elle aperçut un monsieur vêtu d’une redingote de velours vert. Il était ganté de gants jaunes, quoiqu’il fût chaussé de fortes guêtres ; et il se dirigeait vers la maison du médecin, suivi d’un paysan marchant la tête basse d’un air tout réfléchi.

— Puis-je voir Monsieur ? demanda-t-il à Justin, qui causait sur le seuil avec Félicité.

Et, le prenant pour le domestique de la maison :

— Dites-lui que M. Rodolphe Boulanger de la Huchette est là.

Ce n’était point par vanité territoriale que le nouvel arrivant avait ajouté à son nom la particule, mais afin de se faire mieux connaître. La Huchette, en effet, était un domaine près d’Yonville, dont il venait d’acquérir le château, avec deux fermes qu’il cultivait lui-même, sans trop se gêner cependant. Il vivait, en garçon, et passait pour avoir au moins quinze mille livres de rentes !

Charles entra dans la salle. M. Boulanger lui présenta son homme, qui voulait être saigné parce qu’il éprouvait des fourmis le long du corps.

— Ça me purgera, objectait-il à tous les raisonnements.

Bovary commanda donc d’apporter une bande et une cuvette, et pria Justin de la soutenir. Puis, s’adressant au villageois déjà blême :

— N’ayez point peur, mon brave.

— Non, non, répondit l’autre, marchez toujours !

Et, d’un air fanfaron, il tendit son gros bras. Sous la piqûre de la lancette, le sang jaillit et alla s’éclabousser contre la glace.

— Approche le vase ! exclama Charles.

— Guête ! disait le paysan, on jurerait une petite fontaine qui coule ! Comme j’ai le sang rouge ! ce doit être bon signe, n’est-ce pas ?

— Quelquefois, reprit l’officier de santé, l’on n’éprouve rien au commencement, puis la syncope se déclare, et plus particulièrement chez les gens bien constitués, comme celui-ci.

Le campagnard, à ces mots, lâcha l’étui qu’il tournait entre ses doigts. Une saccade de ses épaules fit craquer le dossier de la chaise. Son chapeau tomba.

— Je m’en doutais, dit Bovary en appliquant son doigt sur la veine.

La cuvette commençait à trembler aux mains de Justin ; ses genoux chancelèrent, il devint pâle.

— Ma femme ! ma femme ! appela Charles.

D’un bond, elle descendit l’escalier.

— Du vinaigre ! cria-t-il. Ah ! mon Dieu, deux à la fois !

Et, dans son émotion, il avait peine à poser la compresse.

— Ce n’est rien, disait tout tranquillement M. Boulanger, tandis qu’il prenait Justin entre ses bras.

Et il l’assit sur la table, lui appuyant le dos contre la muraille.

Mme Bovary se mit à lui retirer sa cravate. Il y avait un nœud aux cordons de la chemise ; elle resta quelques minutes à remuer ses doigts légers dans le cou du jeune garçon ; ensuite elle versa du vinaigre sur son mouchoir de batiste ; elle lui en mouillait les tempes à petits coups et elle soufflait dessus, délicatement.

Le charretier se réveilla ; mais la syncope de Justin durait encore, et ses prunelles disparaissaient dans leur sclérotique pâle, comme des fleurs bleues dans du lait.

— Il faudrait, dit Charles, lui cacher cela.

Mme Bovary prit la cuvette. Pour la mettre sous la table, dans le mouvement qu’elle fit en s’inclinant, sa robe (c’était une robe d’été à quatre volants, de couleur jaune, longue de taille, large de jupe), sa robe s’évasa autour d’elle sur les carreaux de la salle ; — et, comme Emma, baissée, chancelait un peu en écartant les bras, le gonflement de l’étoffe se crevait de place en place, selon les inflexions de son corsage. Ensuite elle alla prendre une carafe d’eau, et elle faisait fondre des morceaux de sucre lorsque le pharmacien arriva. La servante l’avait été chercher dans l’algarade ; en apercevant son élève les yeux ouverts, il reprit haleine. Puis, tournant autour de lui, il le regardait de haut en bas.

— Sot ! disait-il ; petit sot, vraiment ! sot en trois lettres ! Grand-chose, après tout, qu’une phlébotomie ! et un gaillard qui n’a peur de rien ! une espèce d’écureuil, tel que vous le voyez, qui monte locher des noix à des hauteurs vertigineuses. Ah ! oui, parle, vante-toi ! voilà de belles dispositions à exercer plus tard la pharmacie ; car tu peux te trouver appelé en des circonstances graves, par-devant les tribunaux, afin d’y éclairer la conscience des magistrats ; et il faudra pourtant garder son sang-froid, raisonner, se montrer homme, ou bien passer pour un imbécile !

Justin ne répondait pas. L’apothicaire continuait :

— Qui t’a prié de venir ? Tu importunes toujours monsieur et madame ! Les mercredis, d’ailleurs, ta présence m’est plus indispensable. Il y a maintenant vingt personnes à la maison. J’ai tout quitté à cause de l’intérêt que je te porte. Allons, va-t’en ! cours ! attends-moi, et surveille les bocaux !

Quand Justin, qui se rhabillait, fut parti, l’on causa quelque peu des évanouissements. Mme Bovary n’en avait jamais eu.

— C’est extraordinaire pour une dame ! dit M. Boulanger. Du reste, il y a des gens bien délicats. Ainsi j’ai vu, dans une rencontre, un témoin perdre connaissance rien qu’au bruit des pistolets que l’on chargeait.

— Moi, dit l’apothicaire, la vue du sang des autres ne me fait rien du tout ; mais l’idée seulement du mien qui coule suffirait à me causer des défaillances, si j’y réfléchissais trop.

Cependant M. Boulanger congédia son domestique, en l’engageant à se tranquilliser l’esprit, puisque sa fantaisie était passée.

— Elle m’a procuré l’avantage de votre connaissance, ajouta-t-il.

Et il regardait Emma durant cette phrase.

Puis il déposa trois francs sur le coin de la table, salua négligemment et s’en alla.

Il fut bientôt de l’autre côté de la rivière (c’était son chemin pour s’en retourner à la Huchette) ; et Emma l’aperçut dans la prairie, qui marchait sous les peupliers, se ralentissant de temps à autre, comme quelqu’un qui réfléchit.

— Elle est fort gentille ! se disait-il ; elle est fort gentille, cette femme du médecin ! De belles dents, les yeux noirs, le pied coquet, et de la tournure comme une Parisienne. D’où diable sort-elle ? Où donc l’a-t-il trouvée, ce gros garçon-là ?

M. Rodolphe Boulanger avait trente-quatre ans ; il était de tempérament brutal et d’intelligence perspicace, ayant d’ailleurs beaucoup fréquenté les femmes, et s’y connaissant bien. Celle-là lui avait paru jolie ; il y rêvait donc, et à son mari.

— Je le crois très bête. Elle en est fatiguée sans doute. Il porte des ongles sales et une barbe de trois jours. Tandis qu’il trottine à ses malades, elle reste à ravauder des chaussettes. Et on s’ennuie ! on voudrait habiter la ville, danser la polka tous les soirs ! Pauvre petite femme ! Ça bâille après l’amour, comme une carpe après l’eau sur une table de cuisine. Avec trois mots de galanterie, cela vous adorerait ; j’en suis sûr ! ce serait tendre ! charmant !… Oui, mais comment s’en débarrasser ensuite ?

Alors les encombrements du plaisir, entrevus en perspective, le firent, par contraste, songer à sa maîtresse. C’était une comédienne de Rouen, qu’il entretenait ; et, quand il se fut arrêté sur cette image, dont il avait, en souvenir même, des rassasiements :

— Ah ! Mme Bovary, pensa-t-il, est bien plus jolie qu’elle, plus fraîche surtout. Virginie, décidément, commence à devenir trop grosse. Elle est si fastidieuse avec ses joies. Et, d’ailleurs, quelle manie de salicoques !

La campagne était déserte, et Rodolphe n’entendait autour de lui que le battement régulier des herbes qui fouettaient sa chaussure, avec le cri des grillons tapis au loin sous les avoines ; il revoyait Emma dans la salle, habillée comme il l’avait vue, et il la déshabillait.

— Oh ! je l’aurai ! s’écria-t-il en écrasant, d’un coup de bâton, une motte de terre devant lui.

Et aussitôt il examina la partie politique de l’entreprise. Il se demandait :

— Où se rencontrer ? par quel moyen ? On aura continuellement le marmot sur les épaules, et la bonne, les voisins, le mari, toute sorte de tracasseries considérables. Ah bah ! dit-il, on y perd trop de temps !

Puis il recommença :

— C’est qu’elle a des yeux qui vous entrent au cœur comme des vrilles. Et ce teint pâle !… Moi, qui adore les femmes pâles !

Au haut de la côte d’Argueil, sa résolution était prise.

— Il n’y a plus qu’à chercher les occasions. Eh bien, j’y passerai quelquefois, je leur enverrai du gibier, de la volaille ; je me ferai saigner, s’il le faut ; nous deviendrons amis, je les inviterai chez moi… Ah ! parbleu ! ajouta-t-il, voilà les comices bientôt ; elle y sera, je la verrai. Nous commencerons, et hardiment, car c’est le plus sûr.

Chapter Seven

The next day was a dreary one for Emma. Everything seemed to her enveloped in a black atmosphere floating confusedly over the exterior of things, and sorrow was engulfed within her soul with soft shrieks such as the winter wind makes in ruined castles. It was that reverie which we give to things that will not return, the lassitude that seizes you after everything was done; that pain, in fine, that the interruption of every wonted movement, the sudden cessation of any prolonged vibration, brings on.

As on the return from Vaubyessard, when the quadrilles were running in her head, she was full of a gloomy melancholy, of a numb despair. Leon reappeared, taller, handsomer, more charming, more vague. Though separated from her, he had not left her; he was there, and the walls of the house seemed to hold his shadow.

She could not detach her eyes from the carpet where he had walked, from those empty chairs where he had sat. The river still flowed on, and slowly drove its ripples along the slippery banks.

They had often walked there to the murmur of the waves over the moss-covered pebbles. How bright the sun had been! What happy afternoons they had seen along in the shade at the end of the garden! He read aloud, bareheaded, sitting on a footstool of dry sticks; the fresh wind of the meadow set trembling the leaves of the book and the nasturtiums of the arbour. Ah! he was gone, the only charm of her life, the only possible hope of joy. Why had she not seized this happiness when it came to her? Why not have kept hold of it with both hands, with both knees, when it was about to flee from her? And she cursed herself for not having loved Leon. She thirsted for his lips. The wish took possession of her to run after and rejoin him, throw herself into his arms and say to him, “It is I; I am yours.” But Emma recoiled beforehand at the difficulties of the enterprise, and her desires, increased by regret, became only the more acute.

Henceforth the memory of Leon was the centre of her boredom; it burnt there more brightly than the fire travellers have left on the snow of a Russian steppe. She sprang towards him, she pressed against him, she stirred carefully the dying embers, sought all around her anything that could revive it; and the most distant reminiscences, like the most immediate occasions, what she experienced as well as what she imagined, her voluptuous desires that were unsatisfied, her projects of happiness that crackled in the wind like dead boughs, her sterile virtue, her lost hopes, the domestic tete-a-tete — she gathered it all up, took everything, and made it all serve as fuel for her melancholy.

The flames, however, subsided, either because the supply had exhausted itself, or because it had been piled up too much. Love, little by little, was quelled by absence; regret stifled beneath habit; and this incendiary light that had empurpled her pale sky was overspread and faded by degrees. In the supineness of her conscience she even took her repugnance towards her husband for aspirations towards her lover, the burning of hate for the warmth of tenderness; but as the tempest still raged, and as passion burnt itself down to the very cinders, and no help came, no sun rose, there was night on all sides, and she was lost in the terrible cold that pierced her.

Then the evil days of Tostes began again. She thought herself now far more unhappy; for she had the experience of grief, with the certainty that it would not end.

A woman who had laid on herself such sacrifices could well allow herself certain whims. She bought a Gothic prie-dieu, and in a month spent fourteen francs on lemons for polishing her nails; she wrote to Rouen for a blue cashmere gown; she chose one of Lheureux’s finest scarves, and wore it knotted around her waist over her dressing-gown; and, with closed blinds and a book in her hand, she lay stretched out on a couch in this garb.

She often changed her coiffure; she did her hair a la Chinoise, in flowing curls, in plaited coils; she parted in on one side and rolled it under like a man’s.

She wanted to learn Italian; she bought dictionaries, a grammar, and a supply of white paper. She tried serious reading, history, and philosophy. Sometimes in the night Charles woke up with a start, thinking he was being called to a patient. “I’m coming,” he stammered; and it was the noise of a match Emma had struck to relight the lamp. But her reading fared like her piece of embroidery, all of which, only just begun, filled her cupboard; she took it up, left it, passed on to other books.

She had attacks in which she could easily have been driven to commit any folly. She maintained one day, in opposition to her husband, that she could drink off a large glass of brandy, and, as Charles was stupid enough to dare her to, she swallowed the brandy to the last drop.

In spite of her vapourish airs (as the housewives of Yonville called them), Emma, all the same, never seemed gay, and usually she had at the corners of her mouth that immobile contraction that puckers the faces of old maids, and those of men whose ambition has failed. She was pale all over, white as a sheet; the skin of her nose was drawn at the nostrils, her eyes looked at you vaguely. After discovering three grey hairs on her temples, she talked much of her old age.

She often fainted. One day she even spat blood, and, as Charles fussed around her showing his anxiety —

“Bah!” she answered, “what does it matter?”

Charles fled to his study and wept there, both his elbows on the table, sitting in an arm-chair at his bureau under the phrenological head.

Then he wrote to his mother begging her to come, and they had many long consultations together on the subject of Emma.

What should they decide? What was to be done since she rejected all medical treatment? “Do you know what your wife wants?” replied Madame Bovary senior.

“She wants to be forced to occupy herself with some manual work. If she were obliged, like so many others, to earn her living, she wouldn’t have these vapours, that come to her from a lot of ideas she stuffs into her head, and from the idleness in which she lives.

Yet she is always busy,” said Charles.

“Ah! always busy at what? Reading novels, bad books, works against religion, and in which they mock at priests in speeches taken from Voltaire. But all that leads you far astray, my poor child. Anyone who has no religion always ends by turning out badly.”

So it was decided to stop Emma reading novels. The enterprise did not seem easy. The good lady undertook it. She was, when she passed through Rouen, to go herself to the lending-library and represent that Emma had discontinued her subscription. Would they not have a right to apply to the police if the librarian persisted all the same in his poisonous trade? The farewells of mother and daughter-in-law were cold. During the three weeks that they had been together they had not exchanged half-a-dozen words apart from the inquiries and phrases when they met at table and in the evening before going to bed.

Madame Bovary left on a Wednesday, the market-day at Yonville.

The Place since morning had been blocked by a row of carts, which, on end and their shafts in the air, spread all along the line of houses from the church to the inn. On the other side there were canvas booths, where cotton checks, blankets, and woollen stockings were sold, together with harness for horses, and packets of blue ribbon, whose ends fluttered in the wind. The coarse hardware was spread out on the ground between pyramids of eggs and hampers of cheeses, from which sticky straw stuck out.

Near the corn-machines clucking hens passed their necks through the bars of flat cages. The people, crowding in the same place and unwilling to move thence, sometimes threatened to smash the shop front of the chemist. On Wednesdays his shop was never empty, and the people pushed in less to buy drugs than for consultations. So great was Homais’ reputation in the neighbouring villages. His robust aplomb had fascinated the rustics. They considered him a greater doctor than all the doctors.

Emma was leaning out at the window; she was often there. The window in the provinces replaces the theatre and the promenade, she was amusing herself with watching the crowd of boors when she saw a gentleman in a green velvet coat. He had on yellow gloves, although he wore heavy gaiters; he was coming towards the doctor’s house, followed by a peasant walking with a bent head and quite a thoughtful air.

“Can I see the doctor?” he asked Justin, who was talking on the doorsteps with Felicite, and, taking him for a servant of the house —“Tell him that Monsieur Rodolphe Boulanger of La Huchette is here.”

It was not from territorial vanity that the new arrival added “of La Huchette” to his name, but to make himself the better known.

La Huchette, in fact, was an estate near Yonville, where he had just bought the chateau and two farms that he cultivated himself, without, however, troubling very much about them. He lived as a bachelor, and was supposed to have “at least fifteen thousand francs a year.”

Charles came into the room. Monsieur Boulanger introduced his man, who wanted to be bled because he felt “a tingling all over.”

“That’ll purge me,” he urged as an objection to all reasoning.

So Bovary ordered a bandage and a basin, and asked Justin to hold it. Then addressing the peasant, who was already pale —

“Don’t be afraid, my lad.”

“No, no, sir,” said the other; “get on.”

And with an air of bravado he held out his great arm. At the prick of the lancet the blood spurted out, splashing against the looking-glass.

“Hold the basin nearer,” exclaimed Charles.

“Lor!” said the peasant, “one would swear it was a little fountain flowing. How red my blood is! That’s a good sign, isn’t it?”

“Sometimes,” answered the doctor, “one feels nothing at first, and then syncope sets in, and more especially with people of strong constitution like this man.”

At these words the rustic let go the lancet-case he was twisting between his fingers. A shudder of his shoulders made the chair-back creak. His hat fell off.

“I thought as much,” said Bovary, pressing his finger on the vein.

The basin was beginning to tremble in Justin’s hands; his knees shook, he turned pale.

“Emma! Emma!” called Charles.

With one bound she came down the staircase.

“Some vinegar,” he cried. “O dear! two at once!”

And in his emotion he could hardly put on the compress.

“It is nothing,” said Monsieur Boulanger quietly, taking Justin in his arms. He seated him on the table with his back resting against the wall.

Madame Bovary began taking off his cravat. The strings of his shirt had got into a knot, and she was for some minutes moving her light fingers about the young fellow’s neck. Then she poured some vinegar on her cambric handkerchief; she moistened his temples with little dabs, and then blew upon them softly. The ploughman revived, but Justin’s syncope still lasted, and his eyeballs disappeared in the pale sclerotics like blue flowers in milk.

“We must hide this from him,” said Charles.

Madame Bovary took the basin to put it under the table. With the movement she made in bending down, her dress (it was a summer dress with four flounces, yellow, long in the waist and wide in the skirt) spread out around her on the flags of the room; and as Emma stooping, staggered a little as she stretched out her arms.

The stuff here and there gave with the inflections of her bust.

Then she went to fetch a bottle of water, and she was melting some pieces of sugar when the chemist arrived. The servant had been to fetch him in the tumult. Seeing his pupil’s eyes staring he drew a long breath; then going around him he looked at him from head to foot.

“Fool!” he said, “really a little fool! A fool in four letters! A phlebotomy’s a big affair, isn’t it! And a fellow who isn’t afraid of anything; a kind of squirrel, just as he is who climbs to vertiginous heights to shake down nuts. Oh, yes! you just talk to me, boast about yourself! Here’s a fine fitness for practising pharmacy later on; for under serious circumstances you may be called before the tribunals in order to enlighten the minds of the magistrates, and you would have to keep your head then, to reason, show yourself a man, or else pass for an imbecile.”

Justin did not answer. The chemist went on —

“Who asked you to come? You are always pestering the doctor and madame. On Wednesday, moreover, your presence is indispensable to me. There are now twenty people in the shop. I left everything because of the interest I take in you. Come, get along! Sharp! Wait for me, and keep an eye on the jars.”

When Justin, who was rearranging his dress, had gone, they talked for a little while about fainting-fits. Madame Bovary had never fainted.

“That is extraordinary for a lady,” said Monsieur Boulanger; “but some people are very susceptible. Thus in a duel, I have seen a second lose consciousness at the mere sound of the loading of pistols.”

“For my part,” said the chemist, “the sight of other people’s blood doesn’t affect me at all, but the mere thought of my own flowing would make me faint if I reflected upon it too much.”

Monsieur Boulanger, however, dismissed his servant, advising him to calm himself, since his fancy was over.

“It procured me the advantage of making your acquaintance,” he added, and he looked at Emma as he said this. Then he put three francs on the corner of the table, bowed negligently, and went out.

He was soon on the other side of the river (this was his way back to La Huchette), and Emma saw him in the meadow, walking under the poplars, slackening his pace now and then as one who reflects.

“She is very pretty,” he said to himself; “she is very pretty, this doctor’s wife. Fine teeth, black eyes, a dainty foot, a figure like a Parisienne’s. Where the devil does she come from? Wherever did that fat fellow pick her up?”

Monsieur Rodolphe Boulanger was thirty-four; he was of brutal temperament and intelligent perspicacity, having, moreover, had much to do with women, and knowing them well. This one had seemed pretty to him; so he was thinking about her and her husband.

“I think he is very stupid. She is tired of him, no doubt. He has dirty nails, and hasn’t shaved for three days. While he is trotting after his patients, she sits there botching socks. And she gets bored! She would like to live in town and dance polkas every evening. Poor little woman! She is gaping after love like a carp after water on a kitchen-table. With three words of gallantry she’d adore one, I’m sure of it. She’d be tender, charming. Yes; but how to get rid of her afterwards?”

Then the difficulties of love-making seen in the distance made him by contrast think of his mistress. She was an actress at Rouen, whom he kept; and when he had pondered over this image, with which, even in remembrance, he was satiated —

“Ah! Madame Bovary,” he thought, “is much prettier, especially fresher. Virginie is decidedly beginning to grow fat. She is so finikin about her pleasures; and, besides, she has a mania for prawns.”

The fields were empty, and around him Rodolphe only heard the regular beating of the grass striking against his boots, with a cry of the grasshopper hidden at a distance among the oats. He again saw Emma in her room, dressed as he had seen her, and he undressed her.

“Oh, I will have her,” he cried, striking a blow with his stick at a clod in front of him. And he at once began to consider the political part of the enterprise. He asked himself —

“Where shall we meet? By what means? We shall always be having the brat on our hands, and the servant, the neighbours, and husband, all sorts of worries. Pshaw! one would lose too much time over it.”

Then he resumed, “She really has eyes that pierce one’s heart like a gimlet. And that pale complexion! I adore pale women!”

When he reached the top of the Arguiel hills he had made up his mind. “It’s only finding the opportunities. Well, I will call in now and then. I’ll send them venison, poultry; I’ll have myself bled, if need be. We shall become friends; I’ll invite them to my place. By Jove!” added he, “there’s the agricultural show coming on. She’ll be there. I shall see her. We’ll begin boldly, for that’s the surest way.”

Siebentes Kapitel

Der nächste Tag war für Emma ein Tag der Betrübnis. Alles um sie herum erschien ihr wie von lichtlosem Nebel umflort, verschwommen, zerrissen. Der Schmerz strich durch ihre Seele mit leisen Klagen wie der Winterwind um ein einsames Schloß. Sie verfiel in die Träumerei, die den Menschen umspinnt, wenn er etwas auf immerdar verloren hat. Sie empfand die Müdigkeit, die ihn der vollendeten Tatsache gegenüber übermannt, den Schmerz, der ihn überkommt, wenn eine ihm zur Gewohnheit gewordne Bewegung plötzlich stockt, wenn Schwingungen jäh aufhören, die lange in ihm vibriert haben.

Wie damals nach der Rückkehr vom Schlosse Vaubyessard, als die wirbelnden Walzermelodien ihr nicht aus dem Sinne wollten, war sie voll düsterer Schwermut, in dumpfer Lebensunlust. Leo stand vor ihrer Phantasie immer größer, schöner, verführerischer. Wie ein Ideal. Wenn er auch fern von ihr war, so hatte er sie doch nicht verlassen. Er war da, und an den Wänden ihres Hauses schien sein Schatten noch zu haften. Immer wieder schaute sie auf den Teppich, über den er so oft gegangen, auf die leeren Stühle, wo er gesessen. Draußen kroch das Flüßlein noch immer vorbei mit seinen niedlichen Wellen, zwischen den schlammigen Ufern hin. An seinem Gestade waren sie so oft gewandelt, bei dem Rauschen der Fluten um die moosigen Steine. Wie warm hatte da die Sonne geschienen! Wie traulich waren die Nachmittage gewesen, wenn sie hinten im schattigen Garten allein gesessen hatten! Er hatte laut vorgelesen, bloßen Kopfes, in einem Korbstuhl sitzend. Der frische Wind, der drüben von den Wiesen her wehte, hatte die Blätter des Buches bewegt und die violetten Blüten der Glycinen an der Laube ... Ach, nun war er fort, die einzige Freude ihres Daseins, die einzige Hoffnung, daß sich ihr das erträumte Glück noch erfülle! Warum hatte sie dieses Glück nicht mit beiden Händen festgehalten, in den Schoß genommen, es nicht in die Ferne gelassen? Sie verwünschte sich, Leos Geliebte nicht geworden zu sein. Sie dürstete nach seinen Lippen. Am liebsten wäre sie ihm nachgelaufen, hätte sich in seine Arme geworfen und ihm gesagt: „Hier bin ich! Nimm mich!“ Aber vor den Hindernissen, die sich der Verwirklichung dieses Dranges entgegengestellt hätten, verzagte Emma von vornherein, und der Schmerz darüber schürte ihre Sehnsucht zu noch heißerer Glut.

Fortan war die Erinnerung an Leo der Kristallisationspunkt ihrer Bitternisse. Sie flackerte verlockender als ein einsames Lagerfeuer, das Wanderer in einer sibirischen Steppe inmitten des Schnees angezündet haben. Zu diesem Feuer flüchtete sie, kauerte sich daneben nieder und fachte es sorgfältig wieder an, wenn es zu verlöschen drohte. Im Umkreise um sich herum suchte sie alles mögliche herbei, um diese Flammen zu nähren. Die fernsten Erinnerungen und die frischesten Ereignisse, Erlebtes und Erträumtes, die wuchernden Phantastereien ihrer Sinnlichkeit, ihre Sehnsucht nach Sonne, geknickt wie trocknes Gezweig im Wind, ihre nutzlose Tugend, ihre getäuschten Illusionen, die Armseligkeit ihres Hauswesens, alles das sammelte sie, raffte es zusammen und warf es in die Glut, um ihre Trübsal daran zu wärmen.

Mit der Zeit verglomm das Feuer aber doch, sei es, weil ihm die Nahrung fehlte, sei es, weil die Überfülle von Brennstoff es erstickte. In der Abwesenheit des Geliebten verkam allmählich ihre Liebe. Das Ineinemfort tötete den Schmerz, und am Himmel ihrer Gefühle verblaßte der erst grellrote Feuerschein und wich nach und nach schwarzem Dunkel. Während ihres phantastischen Zustandes hatte sich ihr Widerwille gegen den Gatten in Schwärmerei für den Geliebten verwandelt, und die Glut ihres Hasses hatte ihre zärtliche Sehnsucht gewärmt. Aber nunmehr, da ihre stürmische unbefriedigte Leidenschaft zu Asche gebrannt war, das keine Hilfe kam und keine neue Sonne aufging, ward tiefe Nacht um sie herum. In eisiger Kälte stand sie einsam da und erstarrte.

Die schrecklichen Tage von Tostes wiederholten sich nun. Nur bildete sie sich ein, noch unglücklicher denn damals zu sein, weil sie jetzt ein wirkliches Herzeleid trug und genau wußte, daß es nie anders werden könne.

Eine Frau, die so viel geopfert, sei — so sagte sie sich — wohlberechtigt, sich ein paar harmlose Liebhabereien zu gönnen. Sie schaffte sich einen gotischen Betstuhl an und verbrauchte in vier Wochen für vierzehn Franken Zitronen zur Pflege ihrer Hände. Sie schrieb nach Rouen und bestellte sich ein blaues Kaschmirkleid. Bei Lheureux suchte sie sich den schönsten Schal aus und trug ihn über ihrem Hauskleid. Sie schloß die Läden, nahm ein Buch zur Hand und blieb so stundenlang auf dem Sofa liegen.

Häufig änderte sie ihre Haartracht. Bald trug sie eine hohe Frisur, bald lose Locken, bald einen Kranz von Zöpfen, bald einen Scheitel.

Sie geriet auf den Einfall, Italienisch lernen zu wollen, und so kaufte sie sich ein Wörterbuch, eine Grammatik und eine Menge Schreibpapier. Dann versuchte sie es mit ernsthafter Lektüre, las Geschichtswerke und philosophische Schriften.

Nachts fuhr Karl mitunter in die Höhe, im Glauben, man hole ihn zu einem Kranken. Noch halb im Schlafe rief er:

„Ich bin gleich fertig!“

Aber es war nur das Knistern des Streichholzes gewesen, mit dem sich Emma die Lampe angezündet hatte. Sie wollte lesen. Aber es ging ihr wie mit ihren Stickereien, von denen ein ganzer Stoß angefangen im Schranke lag. Sie pflegte sie anzufangen, dann liegen zu lassen und eine andre zu beginnen.

Sie hatte launenhafte Stimmungen, in denen man sie leicht zu dem Unglaublichsten verleiten konnte. Einmal behauptete sie ihrem Manne gegenüber, sie könne ein Weinglas voll Schnaps mit einem Zuge leeren, und da Karl so töricht war, es zu bezweifeln, tat sie es wirklich.

Bei allen ihren „Extravaganzen“ (die Spießbürger von Yonville nannten das so!) sah Emma keineswegs unternehmungslustig aus. Im Gegenteil. Um ihre Mundwinkel lagerten sich jene gewissen starren Falten, die alte Jungfern und verbissene Streber zu haben pflegen. Sie war völlig blaß, weiß wie Leinwand; die Haut ihrer Nase bildete nach den Flügeln zu Fältchen, und ihre Augen blickten wie ins Leere. Seitdem sie an den Schläfen ein paar graue Haare entdeckt hatte, nannte sie sich gesprächsweise eine alte Frau.

Oft hatte sie Schwindelanfälle, und eines Tages spuckte sie sogar Blut. Aber als sich Karl eifrig um sie bemühte und seine Besorgnis verriet, meinte sie:

„Laß mich! Es ist mir alles gleich!“

Karl zog sich in sein Sprechzimmer zurück. Er sank in seinen Schreibsessel, stützte sich mit den Ellbogen auf den Tisch und weinte — unter dem phrenologischen Schädel.

Nach einer Weile setzte er einen Brief an seine Mutter auf und bat sie zu kommen. Es fand zwischen beiden eine lange Konferenz Emmas wegen statt. Welche Maßnahmen sollten getroffen werden? Was sollte geschehen? Wo sie jedwede ärztliche Behandlung ablehnte!

„Weißt du, was deiner Frau fehlt?“ meinte Frau Bovary schließlich. „Eine ordentliche Beschäftigung! Körperliche Arbeit! Wenn sie wie so manch andre ihr tägliches Brot selber verdienen müßte, dann hätte sie keine Nerven und Launen. Die kommen bloß von den überspannten Ideen, die sie sich aus purer Langweile in den Kopf setzt.“

„Beschäftigung hat sie doch aber!“ erwiderte Karl.

„So! Sie hat Beschäftigung? Was für welche denn? Romane schmökert sie, schlechte Bücher, Schriften gegen die Religion, in denen die Geistlichen verhöhnt werden mit Redensarten aus dem Voltaire! Armer Junge, das führt zu nichts Gutem, und wer kein guter Christ ist, mit dem nimmt es mal ein schlechtes Ende!“

Also ward beschlossen, Emma am Romanlesen zu hindern. Das schien nicht so einfach, aber Mutter Bovary nahm die Sache auf sich. Auf ihrer Heimreise wollte sie in Rouen persönlich zum Leihbibliothekar gehen und Emmas Abonnement abbestellen. Wenn der Mann trotzdem sein Vergiftungswerk fortsetzte, sollte man da nicht das Recht haben, sich an die Polizei zu wenden?

Der Abschied zwischen Schwiegermutter und Schwiegertochter war steif. In den drei Wochen ihres Beisammenseins hatten sie, abgesehen von den häuslichen Anordnungen und den höflichen Formeln bei Tisch und abends vor dem Zubettgehen, keine drei Worte gewechselt.

Die alte Frau Bovary reiste ab an einem Mittwoch, dem Markttage von Yonville. Vom frühen Morgen ab war an diesem Tage auf dem Marktplatz, gleichlaufend mit den Häusern von der Kirche bis zum Goldnen Löwen, eine lange Reihe von Leiterwagen aufgefahren, Fahrzeug an Fahrzeug, alle mit hochgespießten Deichseln. Auf der andern Seite des Platzes standen Zeltbuden, in denen Baumwollenwaren, Decken und Strümpfe feilgeboten wurden, daneben Pferdegeschirre und Haufen von bunten Bändern, deren Enden im Winde flatterten. Zwischen Eierpyramiden und Käsekörben, aus denen klebriges Stroh herausragte, lagen allerhand Eisenwaren auf dem Pflaster ausgebreitet. Neben Ackergerät gackerten Hühner in flachen Körben und steckten ihre Hälse durch die Luftlöcher. Die Menge schob sich, ohne zu weichen, gerade nach den Stellen, wo das Gedränge schon am dichtesten war. So geriet bisweilen das Schaufenster der Apotheke wirklich in Gefahr. An den Markttagen ward diese nie leer. Es standen immer eine Menge Leute darin, weniger um Arzneien zu kaufen als vielmehr um den Apotheker zu konsultieren. Herr Homais war in den benachbarten Ortschaften ein berühmter Mann. Seine rücksichtslose Sicherheit fing die Bauern. Sie hielten ihn für einen besseren Arzt als alle Doktoren im ganzen Lande.

Emma saß an ihrem Fenster, wie so oft. Das Fenster ersetzt in der Kleinstadt das Theater und den Korso. Sie belustigte sich über das wimmelnde Landvolk; da bemerkte sie einen Herrn in einem Rock von grünem Samt, mit gelben Handschuhen; sonderbarerweise trug er dazu derbe Gamaschen. Ein Bauersknecht mit gesenktem Kopf und recht trübseliger Miene folgte ihm. Beide gingen auf das Bovarysche Haus zu.

„Ist der Herr Doktor zu sprechen?“ fragte der Herr den Apothekergehilfen, der an der Haustüre mit Felicie plauderte. Er hielt ihn für den Diener des Arztes. „Melden Sie Herrn Rudolf Boulanger von der Hüchette.“

Es war keineswegs Eitelkeit, daß der Ankömmling sein Gut zu seinem Namen fügte. Er wollte nur genau angeben, wer er war. Die Hüchette war nämlich ein Rittergut in der Nähe von Yonville, das er samt zwei Meiereien unlängst gekauft hatte. Er bewirtschaftete es selber, jedoch ohne sich allzusehr dabei anzustrengen. Er war Junggeselle und hatte „so mindestens seine fünfzehntausend Franken“ im Jahr zu verzehren.

Karl begab sich in sein Sprechzimmer hinunter. Boulanger überwies ihm seinen Knecht, der einen Aderlaß wünsche, weil er am ganzen Körper ein Kribbeln wie von Ameisen habe.

„Das wird mich erleichtern“, wiederholte der Bursche auf alle Einwände. Bovary ließ sich nunmehr eine Leinwandbinde und eine Schüssel bringen. Er bat Justin, behilflich zu sein.

Dann wandte er sich an den Knecht, der schon ganz blaß geworden war.

„Nur keine Angst, mein Lieber!“

„Ach nee, Herr Doktor, machen Sie nur los!“ erwiderte er.

Dabei hielt er mit prahlerischer Gebärde seinen dicken Arm hin. Unter dem Stich der Lanzette sprang das Blut hervor und spritzte bis zum Spiegel hin.

„Die Schüssel!“ rief Karl.

„Donnerwetter!“ meinte der Knecht. „Das ist ja der reine Springbrunnen! Und wie rot das Blut ist! Das ist ein gutes Zeichen, nicht wahr?“

Bei diesen Worten sank der Mann mit einem Ruck in den Sessel zurück, daß die Lehne krachte.

„Das hab ich mir gleich gedacht!“ bemerkte Bovary, indem er mit den Fingern die angestochne Ader zudrückte. „Erst gehts ganz gut, dann kommt die Ohnmacht, gerade bei solchen robusten Kerlen wie dem da!“

Die Schüssel in Justins Händen geriet ins Schwanken. Die Knie schlotterten ihm; er wurde leichenfahl.

„Emma! Emma!“ rief der Arzt.

Mit einem Satze war sie die Treppe hinunter.

„Essig!“ rief ihr Karl zu. „Ach du mein Gott! Gleich zweie auf einmal!“

In seiner Aufregung konnte er kaum den Verband anlegen.

„'s ist weiter nichts!“ meinte Boulanger gelassen, der Justin aufgefangen hatte. Er setzte ihn auf die Tischplatte und lehnte ihn mit dem Rücken gegen die Wand.

Frau Bovary machte sich daran, dem Ohnmächtigen das Halstuch aufzuknüpfen. Der Knoten wollte sich nicht gleich lösen, und so berührte sie ein paar Minuten lang leise mit ihren Fingern den Hals des jungen Burschen. Dann goß sie Essig auf ihr Batisttaschentuch, betupfte ihm ein paarmal behutsam die Schläfen und blies dann ein wenig darauf.

Der Knecht war bereits wieder munter, aber Justins Ohnmacht dauerte an. Seine Augäpfel verschwammen in ihrem bleichen Gallert wie blaue Blumen in Milch.

„Er darf das da nicht sehen!“ ordnete Karl an.

Frau Bovary ergriff die Schüssel und setzte sie unter den Tisch. Bei diesem Sichbücken bauschte sich ihr Rock (ein weiter gelber Rock mit vier Falbeln) um sie herum und stand wie steif auf der Diele, und je nach der Bewegung Emmas, die sich neigte, die Arme ausstreckte und sich dabei in den Hüften ein wenig hin und her drehte, wogte der Stoff auf und nieder. Dann nahm sie eine Wasserflasche und löste ein paar Stück Zucker in einem Glase.

In diesem Augenblicke trat der Apotheker ein. Das Mädchen hatte ihn vor Schreck herbeigeholt. Als er seinen Gehilfen wieder bei Bewußtsein sah, atmete er auf. Dann ging er um ihn herum und betrachtete sich ihn von oben bis unten.

„Dummkopf!“ brummte er. „Ein Dummkopf, wie er im Buche steht! Als obs wer weiß was wäre! Ein bißchen Aderlaß! Weiter nichts! Und das will ein forscher Kerl sein! Ja, wenn es gilt, von den höchsten Bäumen die Nüsse herunterzuholen, da klettert er wie ein Eichhörnchen ... Na, tu deinen Mund auf und zeig dich mal in deiner Gloria! Das sind ja nette Eigenschaften für einen, der mal Apotheker werden will! Ich sage dir: als Apotheker kommt man in die schwierigsten Lagen. So zum Beispiel vor Gericht als Sachverständiger. Da heißt es kaltblütig sein, hübsch ruhig überlegen und ein ganzer Mann sein! Sonst gilt man als Schwachmatikus ...“

Justin sagte kein Wort. Der Apotheker fuhr fort:

„Wer hat dir denn übrigens gesagt, daß du hierher gehen sollst? In einem fort belästigst du Herrn und Frau Doktor! Noch dazu an den Markttagen, wo du drüben so notwendig gebraucht wirst! Es warten zurzeit zwanzig Kunden im Laden. Deinetwegen habe ich alles stehn und liegen lassen. Marsch! Hinüber! Trab! Gib auf die Arzneien acht! Ich komme gleich nach!“

Als Justin seine Kleidung wieder in Ordnung gebracht hatte und fort war, plauderte man noch ein wenig über Ohnmachtanfälle. Frau Bovary sagte, sie hätte noch nie einen gehabt.

„Ja, bei Damen kommt so was sehr selten vor!“ behauptete Boulanger. „Es gibt aber auch Leute, die allzu zimperlich sind. Da hab ich gelegentlich eines Duells erlebt, daß ein Zeuge ohnmächtig wurde, als die Pistolen beim Laden knackten.“

„Was mich anbelangt,“ erklärte der Apotheker, „mich stört der Anblick fremden Blutes ganz und gar nicht. Aber der bloße Gedanke, ich selber könne bluten, der macht mich schwindlig, wenn ich nicht schnell an was andres denke.“

Inzwischen hatte Boulanger seinen Knecht fortgeschickt, nachdem er ihn ermahnt, sich nun zu beruhigen.

„Nun ists aber alle mit der Einbildung!“ sagte er ihm. „Die hat mir die Ehre Ihrer Bekanntschaft verschafft“, fügte er hinzu. Bei dieser Phrase blickte er Emma an. Dann legte er einen Taler auf die Tischecke, grüßte flüchtig und verschwand.

Bald darauf erschien er drüben auf dem andern Ufer des Baches. Das war sein Weg nach der Hüchette. Emma sah ihm von einem der Hinterfenster nach, wie er über die Wiesen ging, die Pappeln entlang, langsam wie einer, der über etwas nachdenkt.

„Allerliebst!“ sagte er bei sich. „Wirklich allerliebst, diese Doktorsfrau. Schöne Zähne, schwarze Augen, niedliche Füße und schick wie eine Pariserin! Zum Teufel, wo mag sie her sein? Wo mag sie dieser Schlot nur aufgegabelt haben?“

Rudolf Boulanger war vierunddreißig Jahre alt von roher Gemütsart und scharfem Verstand. Er hatte sich viel mit Weibern abgegeben und war Kenner auf diesem Gebiete. Die da gefiel ihm. Somit beschäftigte sie ihn in Gedanken, ebenso ihr Mann.

„Ich glaube, er ist mordsblöde. Sie hat ihn satt, zweifelsohne. Er hat dreckige Fingernägel und rasiert sich nur aller drei Tage. Wenn er seine Patienten abzurennen hat, sitzt sie daheim und stopft Strümpfe. Und langweilt sich. Sehnt sich nach der großen Stadt und möchte am liebsten alle Abende auf den Ball. Arme kleine Frau! So was schnappt nach Liebe wie ein Karpfen auf dem Küchentisch nach Wasser! Drei nette Worte, und sie ist futsch! Sicherlich! Das wär was fürs Herze! Scharmant! Aber wie kriegt man sie hinterher wieder los?“

Diese Einschränkung des in der Ferne stehenden Genusses erinnerte ihn — zum Kontrast — an seine Geliebte, eine Schauspielerin in Rouen, die er aushielt. Er vergegenwärtigte sich ihren Körper, dessen er sogar in der Vorstellung überdrüssig war.

„Ja, diese Frau Bovary,“ dachte er bei sich, „die ist viel hübscher, vor allem frischer. Virginie wird entschieden zu fett. Sie zu haben, ist langweilig. Dazu ihre alberne Leidenschaft für Krebse!“

Die Fluren waren menschenleer. Rudolf hörte nichts als das taktmäßige Rascheln der Halme, die er beim Gehen streifte, und das ferne Gezirpe der Grillen im Hafer. Er schaute Emma vor sich, in ihrer Umgebung, angezogen, wie er sie gesehen hatte. Und in der Phantasie entkleidete er sie.

„Oh, ich werde sie haben!“ rief er aus und zerschlug mit einem Schlage seines Spazierstockes eine Erdscholle, die im Wege lag.

Sodann überlegte er sich den taktischen Teil der Unternehmung. Er fragte sich:

„Wie kann ich mit ihr zusammenkommen? Wie bring ich das zustande? Sie wird egal ihr Baby im Arme haben. Und dann das Dienstmädel, die Nachbarn, der Mann und der unvermeidliche Klatsch! Ach was! Unnütze Zeitvergeudung!“

Nach einer Weile begann er von neuem:

„Sie hat Augen, die einem wie Bohrer in das Herz dringen! Und wie blaß sie ist ... Blasse Frauen sind meine Schwärmerei!“

Auf der Höhe von Argueil war sein Kriegsplan fertig.

„Ich brauche bloß noch günstige Gelegenheiten. Gut! Ich werde ein paarmal gelegentlich mit hingehen, ihnen Wildbret schicken und Geflügel. Nötigenfalls lasse ich mich ein bißchen schröpfen. Wir müssen gute Freunde werden. Dann lade ich die beiden zu mir ein ... Teufel noch mal, nächstens ist doch der Landwirtschaftliche Tag! Da wird sie hinkommen, da werde ich sie sehen! Dann heißts: Attacke! Und feste drauf! Das ist immer das Beste.“