Flaubert | Madame Bovary | 29 | C’était le jeudi / She went on Thursdays / An jedem Donnerstag

 

V

C’était le jeudi. Elle se levait, et elle s’habillait silencieusement pour ne point éveiller Charles qui lui aurait fait des observations sur ce qu’elle s’apprêtait de trop bonne heure. Ensuite elle marchait de long en large ; elle se mettait devant les fenêtres, elle regardait la place. Le petit jour circulait entre les piliers des halles, et la maison du pharmacien, dont les volets étaient fermés, laissait apercevoir dans la couleur pâle de l’aurore les majuscules de son enseigne.

Quand la pendule marquait sept heures et un quart, elle s’en allait au Lion d’or, dont Artémise, en bâillant, venait lui ouvrir la porte. Celle-ci déterrait pour Madame les charbons enfouis sous les cendres. Emma restait seule dans la cuisine. De temps à autre, elle sortait. Hivert attelait sans se dépêcher, et en écoutant d’ailleurs la mère Lefrançois, qui, passant par un guichet sa tête en bonnet de coton, le chargeait de commissions et lui donnait des explications à troubler un tout autre homme. Emma battait la semelle de ses bottines contre les pavés de la cour.

Enfin, lorsqu’il avait mangé sa soupe, endossé sa limousine, allumé sa pipe et empoigné son fouet, il s’installait tranquillement sur le siège.

L’Hirondelle partait au petit trot, et, durant trois quarts de lieue, s’arrêtait de place en place pour prendre des voyageurs, qui la guettaient debout, au bord du chemin, devant la barrière des cours. Ceux qui avaient prévenu la veille se faisaient attendre ; quelques-uns même étaient encore au lit dans leur maison ; Hivert appelait, criait, sacrait, puis il descendait de son siège et allait frapper de grands coups contre les portes. Le vent soufflait par les vasistas fêlés.

Cependant les quatre banquettes se garnissaient, la voiture roulait, les pommiers à la file se succédaient ; et la route, entre ses deux longs fossés pleins d’eau jaune, allait continuellement se rétrécissant vers l’horizon.

Emma la connaissait d’un bout à l’autre ; elle savait qu’après un herbage il y avait un poteau, ensuite un orme, une grange ou une cahute de cantonnier ; quelquefois même, afin de se faire des surprises, elle fermait les yeux. Mais elle ne perdait jamais le sentiment net de la distance à parcourir.

Enfin, les maisons de briques se rapprochaient, la terre résonnait sous les roues, l’Hirondelle glissait entre des jardins où l’on apercevait, par une claire-voie, des statues, un vignot, des ifs taillés et une escarpolette. Puis, d’un seul coup d’œil, la ville apparaissait.

Descendant tout en amphithéâtre et noyée dans le brouillard, elle s’élargissait au delà des ponts, confusément. La pleine campagne remontait ensuite d’un mouvement monotone, jusqu’à toucher au loin la base indécise du ciel pâle. Ainsi vu d’en haut, le paysage tout entier avait l’air immobile comme une peinture ; les navires à l’ancre se tassaient dans un coin ; le fleuve arrondissait sa courbe au pied des collines vertes, et les îles, de forme oblongue, semblaient sur l’eau de grands poissons noirs arrêtés. Les cheminées des usines poussaient d’immenses panaches bruns qui s’envolaient par le bout. On entendait le ronflement des fonderies avec le carillon clair des églises qui se dressaient dans la brume. Les arbres des boulevards, sans feuilles, faisaient des broussailles violettes au milieu des maisons, et les toits, tout reluisants de pluie, miroitaient inégalement, selon la hauteur des quartiers. Parfois un coup de vent emportait les nuages vers la côte Sainte-Catherine, comme des flots aériens qui se brisaient en silence contre une falaise.

Quelque chose de vertigineux se dégageait pour elle de ces existences amassées, et son cœur s’en gonflait abondamment, comme si les cent vingt mille âmes qui palpitaient là lui eussent envoyé toutes à la fois la vapeur des passions qu’elle leur supposait. Son amour s’agrandissait devant l’espace, et s’emplissait de tumulte aux bourdonnements vagues qui montaient. Elle le reversait au dehors, sur les places, sur les promenades, sur les rues, et la vieille cité normande s’étalait à ses yeux comme une capitale démesurée, comme une Babylone où elle entrait. Elle se penchait des deux mains par le vasistas, en humant la brise ; les trois chevaux galopaient, les pierres grinçaient dans la boue, la diligence se balançait, et Hivert, de loin, hélait les carrioles sur la route, tandis que les bourgeois qui avaient passé la nuit au bois Guillaume descendaient la côte tranquillement, dans leur petite voiture de famille.

On s’arrêtait à la barrière ; Emma débouclait ses socques, mettait d’autres gants, rajustait son châle, et, vingt pas plus loin, elle sortait de l’Hirondelle.

La ville alors s’éveillait. Des commis, en bonnet grec, frottaient la devanture des boutiques, et des femmes qui tenaient des paniers sur la hanche poussaient par intervalles un cri sonore, au coin des rues. Elle marchait les yeux à terre, frôlant les murs, et souriant de plaisir sous son voile noir baissé.

Par peur d’être vue, elle ne prenait pas ordinairement le chemin le plus court. Elle s’engouffrait dans les ruelles sombres, et elle arrivait tout en sueur vers le bas de la rue Nationale, près de la fontaine qui est là. C’est le quartier du théâtre, des estaminets et des filles. Souvent une charrette passait près d’elle, portant quelque décor qui tremblait. Des garçons en tablier versaient du sable sur les dalles, entre des arbustes verts. On sentait l’absinthe, le cigare et les huîtres.

Elle tournait une rue ; elle le reconnaissait à sa chevelure frisée qui s’échappait de son chapeau.

Léon, sur le trottoir, continuait à marcher. Elle le suivait jusqu’à l’hôtel ; il montait, il ouvrait la porte, il entrait… Quelle étreinte !

Puis les paroles, après les baisers, se précipitaient. On se racontait les chagrins de la semaine, les pressentiments, les inquiétudes pour les lettres ; mais à présent tout s’oubliait, et ils se regardaient face à face, avec des rires de volupté et des appellations de tendresse.

Le lit était un grand lit d’acajou en forme de nacelle. Les rideaux de levantine rouge, qui descendaient du plafond, se cintraient trop bas vers le chevet évasé ; — et rien au monde n’était beau comme sa tête brune et sa peau blanche se détachant sur cette couleur pourpre, quand, par un geste de pudeur, elle fermait ses deux bras nus, en se cachant la figure dans les mains.

Le tiède appartement, avec son tapis discret, ses ornements folâtres et sa lumière tranquille, semblait tout commode pour les intimités de la passion. Les bâtons se terminant en flèche, les patères de cuivre et les grosses boules de chenets reluisaient tout à coup, si le soleil entrait. Il y avait sur la cheminée, entre les candélabres, deux de ces grandes coquilles roses où l’on entend le bruit de la mer quand on les applique à son oreille.

Comme ils aimaient cette bonne chambre pleine de gaieté, malgré sa splendeur un peu fanée ! Ils retrouvaient toujours les meubles à leur place, et parfois des épingles à cheveux qu’elle avait oubliées, l’autre jeudi, sous le socle de la pendule. Ils déjeunaient au coin du feu, sur un petit guéridon incrusté de palissandre. Emma découpait, lui mettait les morceaux dans son assiette en débitant toutes sortes de chatteries ; et elle riait d’un rire sonore et libertin quand la mousse du vin de Champagne débordait du verre léger sur les bagues de ses doigts. Ils étaient si complètement perdus en la possession d’eux-mêmes, qu’ils se croyaient là dans leur maison particulière, et devant y vivre jusqu’à la mort, comme deux éternels jeunes époux. Ils disaient notre chambre, notre tapis, nos fauteuils, même elle disait mes pantoufles, un cadeau de Léon, une fantaisie qu’elle avait eue. C’étaient des pantoufles en satin rose, bordées de cygne. Quand elle s’asseyait sur ses genoux, sa jambe, alors trop courte, pendait en l’air ; et la mignarde chaussure, qui n’avait pas de quartier, tenait seulement par les orteils à son pied nu.

Il savourait pour la première fois l’inexprimable délicatesse des élégances féminines. Jamais il n’avait rencontré cette grâce de langage, cette réserve du vêtement, ces poses de colombe assoupie. Il admirait l’exaltation de son âme et les dentelles de sa jupe. D’ailleurs, n’était-ce pas une femme du monde, et une femme mariée ! une vraie maîtresse enfin ?

Par la diversité de son humeur, tour à tour mystique ou joyeuse, babillarde, taciturne, emportée, nonchalante, elle allait rappelant en lui mille désirs, évoquant des instincts ou des réminiscences. Elle était l’amoureuse de tous les romans, l’héroïne de tous les drames, le vague elle de tous les volumes de vers. Il retrouvait sur ses épaules la couleur ambrée de l’odalisque au bain ; elle avait le corsage long des châtelaines féodales ; elle ressemblait aussi à la femme pâle de Barcelone, mais elle était par-dessus tout Ange !

Souvent, en la regardant, il lui semblait que son âme, s’échappant vers elle, se répandait comme une onde sur le contour de sa tête, et descendait entraînée dans la blancheur de sa poitrine.

Il se mettait par terre, devant elle ; et, les deux coudes sur ses genoux, il la considérait avec un sourire, et le front tendu.

Elle se penchait vers lui et murmurait, comme suffoquée d’enivrement :

— Oh ! ne bouge pas ! ne parle pas ! regarde-moi ! Il sort de tes yeux quelque chose de si doux, qui me fait tant de bien !

Elle l’appelait enfant :

— Enfant, m’aimes-tu ?

Et elle n’entendait guère sa réponse, dans la précipitation de ses lèvres qui lui montaient à la bouche.

Il y avait sur la pendule un petit Cupidon de bronze, qui minaudait en arrondissant les bras sous une guirlande dorée. Ils en rirent bien des fois ; mais, quand il fallait se séparer, tout leur semblait sérieux.

Immobiles l’un devant l’autre, ils se répétaient :

— À jeudi !… à jeudi !

Tout à coup elle lui prenait la tête dans les deux mains, le baisait vite au front en s’écriant : « Adieu ! » et s’élançait dans l’escalier.

Elle allait rue de la Comédie, chez un coiffeur, se faire arranger ses bandeaux. La nuit tombait ; on allumait le gaz dans la boutique.

Elle entendait la clochette du théâtre qui appelait les cabotins à la représentation ; et elle voyait, en face, passer des hommes à figure blanche et des femmes en toilette fanée, qui entraient par la porte des coulisses.

Il faisait chaud dans ce petit appartement trop bas, où le poêle bourdonnait au milieu des perruques et des pommades. L’odeur des fers, avec ces mains grasses qui lui maniaient la tête, ne tardait pas à l’étourdir, et elle s’endormait un peu sous son peignoir. Souvent le garçon, en la coiffant, lui proposait des billets pour le bal masqué.

Puis elle s’en allait ! Elle remontait les rues ; elle arrivait à la Croix-Rouge ; elle reprenait ses socques, qu’elle avait cachés le matin sous une banquette, et se tassait à sa place parmi les voyageurs impatientés. Quelques-uns descendaient au bas de la côte. Elle restait seule dans la voiture.

À chaque tournant, on apercevait de plus en plus tous les éclairages de la ville qui faisaient une large vapeur lumineuse au-dessus des maisons confondues. Emma se mettait à genoux sur les coussins, et elle égarait ses yeux dans cet éblouissement. Elle sanglotait, appelait Léon, et lui envoyait des paroles tendres et des baisers qui se perdaient au vent.

Il y avait dans la côte un pauvre diable vagabondant avec son bâton, tout au milieu des diligences. Un amas de guenilles lui recouvrait les épaules, et un vieux castor défoncé, s’arrondissant en cuvette, lui cachait la figure ; mais, quand il le retirait, il découvrait, à la place des paupières, deux orbites béantes tout ensanglantées. La chair s’effiloquait par lambeaux rouges ; et il en coulait des liquides qui se figeaient en gales vertes jusqu’au nez, dont les narines noires reniflaient convulsivement. Pour vous parler, il se renversait la tête avec un rire idiot ; alors ses prunelles bleuâtres, roulant d’un mouvement continu, allaient se cogner, vers les tempes, sur le bord de la plaie vive.

Il chantait une petite chanson en suivant les voitures :

Souvent la chaleur d’un beau jour
Fait rêver fillette à l’amour.

Et il y avait dans tout le reste des oiseaux, du soleil et du feuillage.

Quelquefois, il apparaissait tout à coup derrière Emma, tête nue. Elle se retirait avec un cri. Hivert venait le plaisanter. Il l’engageait à prendre une baraque à la foire Saint-Romain, ou bien lui demandait, en riant, comment se portait sa bonne amie.

Souvent, on était en marche, lorsque son chapeau, d’un mouvement brusque entrait dans la diligence par le vasistas, tandis qu’il se cramponnait, de l’autre bras, sur le marchepied, entre l’éclaboussure des roues. Sa voix, faible d’abord et vagissante, devenait aiguë. Elle se traînait dans la nuit, comme l’indistincte lamentation d’une vague détresse ; et, à travers la sonnerie des grelots, le murmure des arbres et le ronflement de la boîte creuse, elle avait quelque chose de lointain qui bouleversait Emma. Cela lui descendait au fond de l’âme comme un tourbillon dans un abîme, et l’emportait parmi les espaces d’une mélancolie sans bornes. Mais Hivert, qui s’apercevait d’un contrepoids, allongeait à l’aveugle de grands coups avec son fouet. La mèche le cinglait sur ses plaies, et il tombait dans la boue en poussant un hurlement.

Puis les voyageurs de l’Hirondelle finissaient par s’endormir, les uns la bouche ouverte, les autres le menton baissé, s’appuyant sur l’épaule de leur voisin, ou bien le bras passé dans la courroie, tout en oscillant régulièrement au branle de la voiture ; et le reflet de la lanterne qui se balançait en dehors, sur la croupe des limoniers, pénétrant dans l’intérieur par les rideaux de calicot chocolat, posait des ombres sanguinolentes sur tous ces individus immobiles. Emma, ivre de tristesse, grelottait sous ses vêtements ; et se sentait de plus en plus froid aux pieds, avec la mort dans l’âme.

Charles, à la maison, l’attendait ; l’Hirondelle était toujours en retard le jeudi. Madame arrivait enfin ! à peine si elle embrassait la petite. Le dîner n’était pas prêt, n’importe ! elle excusait la cuisinière. Tout maintenant semblait permis à cette fille.

Souvent son mari, remarquant sa pâleur, lui demandait si elle ne se trouvait point malade.

— Non, disait Emma.

— Mais, répliquait-il, tu es toute drôle ce soir ?

— Eh ! ce n’est rien ! ce n’est rien !

Il y avait même des jours où, à peine rentrée, elle montait dans sa chambre ; et Justin, qui se trouvait là, circulait à pas muets, plus ingénieux à la servir qu’une excellente camériste. Il plaçait les allumettes, le bougeoir, un livre, disposait sa camisole, ouvrait les draps.

— Allons, disait-elle, c’est bien, va-t’en !

Car il restait debout, les mains pendantes et les yeux ouverts, comme enlacé dans les fils innombrables d’une rêverie soudaine.

La journée du lendemain était affreuse, et les suivantes étaient plus intolérables encore par l’impatience qu’avait Emma de ressaisir son bonheur, — convoitise âpre, enflammée d’images connues, et qui, le septième jour, éclatait tout à l’aise dans les caresses de Léon. Ses ardeurs, à lui, se cachaient sous des expansions d’émerveillement et de reconnaissance. Emma goûtait cet amour d’une façon discrète et absorbée, l’entretenait par tous les artifices de sa tendresse, et tremblait un peu qu’il ne se perdît plus tard.

Souvent elle lui disait, avec des douceurs de voix mélancolique :

— Ah ! tu me quitteras, toi…, tu te marieras !… tu seras comme les autres.

Il demandait :

— Quels autres ?

— Mais les hommes, enfin, répondait-elle.

Puis, elle ajoutait en le repoussant d’un geste langoureux :

— Vous êtes tous des infâmes !

Un jour qu’ils causaient philosophiquement des désillusions terrestres, elle vint à dire (pour expérimenter sa jalousie ou cédant peut-être à un besoin d’épanchement trop fort) qu’autrefois, avant lui, elle avait aimé quelqu’un, « pas comme toi ! » reprit-elle vite, protestant sur la tête de sa fille qu’il ne s’était rien passé.

Le jeune homme la crut, et néanmoins la questionna pour savoir ce qu’il faisait.

— Il était capitaine de vaisseau, mon ami.

N’était-ce pas prévenir toute recherche, et en même temps se poser très haut, par cette prétendue fascination exercée sur un homme qui devait être de nature belliqueuse et accoutumé, à des hommages ?

Le clerc sentit alors l’infimité de sa position ; il envia des épaulettes, des croix, des titres. Tout cela devait lui plaire : il s’en doutait à ses habitudes dispendieuses.

Cependant Emma taisait quantité de ses extravagances, telle que l’envie d’avoir, pour l’amener à Rouen, un tilbury bleu, attelé d’un cheval anglais, et conduit par un groom en bottes à revers. C’était Justin qui lui en avait inspiré le caprice, en la suppliant de le prendre chez elle comme valet de chambre ; et, si cette privation n’atténuait pas à chaque rendez-vous le plaisir de l’arrivée, elle augmentait certainement l’amertume du retour.

Souvent lorsqu’ils parlaient ensemble de Paris, elle finissait par murmurer :

— Ah ! que nous serions bien là pour vivre !

— Ne sommes-nous pas heureux ? reprenait doucement le jeune homme, en lui passant la main sur ses bandeaux.

— Oui, c’est vrai, disait-elle, je suis folle ; embrasse-moi !

Elle était pour son mari plus charmante que jamais, lui faisait des crèmes à la pistache et jouait des valses après dîner. Il se trouvait donc le plus fortuné des mortels, et Emma vivait sans inquiétude, lorsqu’un soir, tout à coup :

— C’est Mlle Lempereur, n’est-ce pas, qui te donne des leçons ?

— Oui.

— Eh bien, je l’ai vue tantôt, reprit Charles, chez Mme Liégeard. Je lui ai parlé de toi ; elle ne te connaît pas.

Ce fut comme un coup de foudre. Cependant elle répliqua d’un air naturel :

— Ah ! sans doute, elle aura oublié mon nom ?

— Mais il y a peut-être à Rouen, dit le médecin, plusieurs demoiselles Lempereur qui sont maîtresses de piano ?

— C’est possible !

Puis, vivement :

— J’ai pourtant ses reçus, tiens ! regarde.

Et elle alla au secrétaire, fouilla tous les tiroirs, confondit les papiers et finit si bien par perdre la tête, que Charles l’engagea fort à ne point se donner tant de mal pour ces misérables quittances.

— Oh ! je les trouverai, dit-elle.

En effet, dès le vendredi suivant, Charles, en passant une de ses bottes dans le cabinet noir où l’on serrait ses habits, sentit une feuille de papier entre le cuir et sa chaussette, il la prit et lut :

« Reçu, pour trois mois de leçons, plus diverses fournitures, la somme de soixante-cinq francs.

« Félicie l’Empereur,
« Professeur de musique. »
— Comment diable est-ce dans mes bottes ?

— Ce sera, sans doute, répondit-elle, tombé du vieux carton aux factures, qui est sur le bord de la planche.

À partir de ce moment, son existence ne fut plus qu’un assemblage de mensonges, où elle enveloppait son amour comme dans des voiles, pour le cacher.

C’était un besoin, une manie, un plaisir, au point que, si elle disait avoir passé, hier, par le côté droit d’une rue, il fallait croire qu’elle avait pris par le côté gauche.

Un matin qu’elle venait de partir, selon sa coutume, assez légèrement vêtue, il tomba de la neige tout à coup ; et comme Charles regardait le temps à la fenêtre, il aperçut M. Bournisien dans le boc du sieur Tuvache qui le conduisait à Rouen. Alors il descendit confier à l’ecclésiastique un gros châle pour qu’il le remît à Madame, sitôt qu’il arriverait à la Croix-Rouge. À peine fut-il à l’auberge que Bournisien demanda où était la femme du médecin d’Yonville. L’hôtelière répondit qu’elle fréquentait fort peu son établissement. Aussi, le soir, en reconnaissant Mme Bovary dans l’Hirondelle, le curé lui conta son embarras, sans paraître, du reste y attacher de l’importance ; car il entama l’éloge d’un prédicateur qui pour lors faisait merveilles à la cathédrale, et que toutes les dames couraient entendre.

N’importe s’il n’avait point demandé d’explications, d’autres plus tard pourraient se montrer moins discrets. Aussi jugea-t-elle utile de descendre chaque fois à la Croix-Rouge, de sorte que les bonnes gens de son village qui la voyaient dans l’escalier ne se doutaient de rien.

Un jour pourtant, M. Lheureux la rencontra qui sortait de l’Hôtel de Boulogne au bras de Léon ; et elle eut peur, s’imaginant qu’il bavarderait. Il n’était pas si bête.

Mais trois jours après, il entra dans sa chambre, ferma la porte et dit :

— J’aurais besoin d’argent.

Elle déclara ne pouvoir lui en donner. Lheureux se répandit en gémissements, et rappela toutes les complaisances qu’il avait eues.

En effet, des deux billets souscrits par Charles, Emma jusqu’à présent n’en avait payé qu’un seul. Quant au second, le marchand, sur sa prière, avait consenti à le remplacer par deux autres, qui même avaient été renouvelés à une fort longue échéance. Puis il tira de sa poche une liste de fournitures non soldées, à savoir : les rideaux, le tapis, l’étoffe pour les fauteuils, plusieurs robes et divers articles de toilette, dont la valeur se montait à la somme de deux mille francs environ.

Elle baissa la tête ; il reprit :

— Mais, si vous n’avez pas d’espèces, vous avez du bien.

Et il indiqua une méchante masure sise à Barneville, près d’Aumale, qui ne rapportait pas grand-chose. Cela dépendait autrefois d’une petite ferme vendue par M. Bovary père, car Lheureux savait tout, jusqu’à la contenance d’hectares, avec le nom des voisins.

— Moi, à votre place, disait-il, je me libérerais, et j’aurais encore le surplus de l’argent.

Elle objecta la difficulté d’un acquéreur ; il donna l’espoir d’en trouver ; mais elle demanda comment faire pour qu’elle pût vendre.

— N’avez-vous pas la procuration ? répondit-il.

Ce mot lui arriva comme une bouffée d’air frais.

— Laissez-moi la note, dit Emma.

— Oh ! ce n’est pas la peine ! reprit Lheureux.

Il revint la semaine suivante, et se vanta d’avoir, après force démarches, fini par découvrir un certain Langlois qui, depuis longtemps, guignait la propriété sans faire connaître son prix.

— N’importe le prix ! s’écria-t-elle.

Il fallait attendre, au contraire, tâter ce gaillard-là. La chose valait la peine d’un voyage, et, comme elle ne pouvait faire ce voyage, il offrir de se rendre sur les lieux, pour s’aboucher avec Langlois. Une fois revenu, il annonça que l’acquéreur proposait quatre mille francs.

Emma s’épanouit à cette nouvelle.

— Franchement, ajouta-t-il, c’est bien payé.

Elle toucha la moitié de la somme immédiatement, et, quand elle fut pour solder son mémoire, le marchand lui dit :

— Cela me fait de la peine, parole d’honneur, de vous voir vous dessaisir tout d’un coup d’une somme aussi conséquente que celle-là.

Alors, elle regarda les billets de banque ; et, rêvant au nombre illimité de rendez-vous que ces deux mille francs représentaient :

— Comment ! comment ! balbutia-t-elle.

— Oh ! reprit-il en riant d’un air bonhomme, on met tout ce que l’on veut sur les factures. Est-ce que je ne connais pas les ménages ?

Et il la considérait fixement, tout en tenant à sa main deux longs papiers qu’il faisait glisser entre ses ongles. Enfin, ouvrant son portefeuille, il étala sur la table quatre billets à ordre, de mille francs chacun.

— Signez-moi cela, dit-il, et gardez tout.

Elle se récria, scandalisée.

— Mais, si je vous donne le surplus, répondit effrontément M. Lheureux, n’est-ce pas vous rendre service, à vous ?

Et, prenant une plume, il écrivit au bas du mémoire : « Reçu de Mme Bovary quatre mille francs. »

— Qui vous inquiète, puisque vous toucherez dans six mois l’arriéré de votre baraque, et que je vous place l’échéance du dernier billet pour après le payement ?

Emma s’embarrassait un peu dans ses calculs, et les oreilles lui tintaient comme si des pièces d’or, s’éventrant de leurs sacs, eussent sonné tout autour d’elle sur le parquet. Enfin Lheureux expliqua qu’il avait un sien ami Vinçart, banquier à Rouen, lequel allait escompter ces quatre billets, puis il remettrait lui-même à Madame le surplus de la dette réelle.

Mais au lieu de deux mille francs, il n’en apporta que dix-huit cents, car l’ami Vinçart (comme de juste) en avait prélevé deux cents, pour frais de commission et d’escompte.

Puis il réclama négligemment une quittance.

— Vous comprenez…, dans le commerce…, quelquefois… Et avec la date, s’il vous plaît, la date.

Un horizon de fantaisies réalisables s’ouvrit alors devant Emma. Elle eut assez de prudence pour mettre en réserve mille écus, avec quoi furent payés, lorsqu’ils échurent, les trois premiers billets ; mais le quatrième, par hasard, tomba dans la maison un jeudi, et Charles, bouleversé, attendit patiemment le retour de sa femme pour avoir des explications.

Si elle ne l’avait point instruit de ce billet, c’était afin de lui épargner des tracas domestiques ; elle s’assit sur ses genoux, le caressa, roucoula, fit une longue énumération de toutes les choses indispensables prises à crédit.

— Enfin, tu conviendras que, vu la quantité, ce n’est pas trop cher.

Charles, à bout d’idées, bientôt eut recours à qui jura de calmer les choses, si Monsieur lui signait deux billets, dont l’un de sept cents francs, payable dans trois mois. Pour se mettre en mesure, il écrivit à sa mère une lettre pathétique. Au lieu d’envoyer la réponse, elle vint elle-même ; et, quand Emma voulut savoir s’il en avait tiré quelque chose :

— Oui, répondit-il. Mais elle demande à connaître la facture.

Le lendemain, au point du jour, Emma courut chez M. Lheureux le prier de refaire une autre note, qui ne dépassât point mille francs ; car pour montrer celle de quatre mille, il eût fallu dire qu’elle en avait payé les deux tiers, avouer conséquemment la vente de l’immeuble, négociation bien conduite par le marchand, et qui ne fut effectivement connue que plus tard.

Malgré le prix très bas de chaque article, Mme Bovary mère ne manqua point de trouver la dépense exagérée.

— Ne pouvait-on se passer d’un tapis ? Pourquoi avoir renouvelé l’étoffe des fauteuils ? De mon temps, on avait dans une maison un seul fauteuil, pour les personnes âgées, — du moins, c’était comme cela chez ma mère, qui était une honnête femme, je vous assure. — Tout le monde ne peut être riche ! Aucune fortune ne tient contre le coulage ! Je rougirais de me dorloter comme vous faites ! et pourtant, moi, je suis vieille, j’ai besoin de soins… En voilà ! en voilà, des ajustements ! des flaflas ! Comment ! de la soie pour doublure, à deux francs !… tandis qu’on trouve du jaconas à dix sous, et même à huit sous qui fait parfaitement l’affaire.

Emma, renversée sur la causeuse, répliquait le plus tranquillement possible :

— Eh ! madame, assez ! assez !…

L’autre continuait à la sermonner, prédisant qu’ils finiraient à l’hôpital. D’ailleurs, c’était la faute de Bovary. Heureusement qu’il avait promis d’anéantir cette procuration…

— Comment ?

— Ah ! il me l’a juré, reprit la bonne femme.

Emma ouvrit la fenêtre, appela Charles, et le pauvre garçon fut contraint d’avouer la parole arrachée par sa mère.

Emma disparut, puis rentra vite en lui tendant majestueusement une grosse feuille de papier.

— Je vous remercie, dit la vieille femme.

Et elle jeta dans le feu la procuration.

Emma se mit à rire d’un rire strident, éclatant, continu : elle avait une attaque de nerfs.

— Ah ! mon Dieu ! s’écria Charles. Eh ! tu as tort aussi toi ! tu viens lui faire des scènes !…

Sa mère, en haussant les épaules, prétendait que tout cela c’étaient des gestes.

Mais Charles, pour la première fois se révoltant, prit la défense de sa femme, si bien que Mme Bovary mère voulut s’en aller. Elle partit dès le lendemain, et, sur le seuil, comme il essayait à la retenir, elle répliqua :

— Non, non ! Tu l’aimes mieux que moi, et tu as raison, c’est dans l’ordre. Au reste, tant pis ! tu verras !… Bonne santé !… car je ne suis pas près, comme tu dis, de venir lui faire des scènes.

Charles n’en resta pas moins fort penaud vis-à-vis d’Emma, celle-ci ne cachant point la rancune qu’elle lui gardait pour avoir manqué de confiance ; il fallut bien des prières avant qu’elle consentît à reprendre sa procuration, et même il l’accompagna chez M. Guillaumin pour lui en faire faire une seconde, toute pareille.

— Je comprends cela, dit le notaire ; un homme de science ne peut s’embarrasser aux détails pratiques de la vie.

Et Charles se sentit soulagé par cette réflexion pateline, qui donnait à sa faiblesse les apparences flatteuses d’une préoccupation supérieure.

Quel débordement, le jeudi d’après, à l’hôtel, dans leur chambre, avec Léon ! Elle rit, pleura, chanta, dansa, fit monter des sorbets, voulut fumer des cigarettes, lui parut extravagante, mais adorable, superbe.

Il ne savait pas quelle réaction de tout son être la poussait davantage à se précipiter sur les jouissances de la vie. Elle devenait irritable, gourmande, et voluptueuse ; et elle se promenait avec lui dans les rues, tête haute, sans peur, disait-elle, de se compromettre. Parfois, cependant, Emma tressaillait à l’idée soudaine de rencontrer Rodolphe ; car il lui semblait, bien qu’ils fussent séparés pour toujours, qu’elle n’était pas complètement affranchie de sa dépendance.

Un soir, elle ne rentra point à Yonville. Charles en perdait la tête, et la petite Berthe, ne voulant pas se coucher sans sa maman, sanglotait à se rompre la poitrine. Justin était parti au hasard sur la route. M. Homais en avait quitté sa pharmacie.

Enfin, à onze heures, n’y tenant plus, Charles attela son boc, sauta dedans, fouetta sa bête et arriva vers deux heures du matin à la Croix-Rouge. Personne. Il pensa que le clerc peut-être l’avait vue ; mais où demeurait-il ? Charles, heureusement, se rappela l’adresse de son patron. Il y courut.

Le jour commençait à paraître. Il distingua des panonceaux au-dessus d’une porte ; il frappa. Quelqu’un, sans ouvrir, lui cria le renseignement demandé, tout en ajoutant force injures contre ceux qui dérangeaient le monde pendant la nuit.

La maison que le clerc habitait n’avait ni sonnette, ni marteau, ni portier. Charles donna de grands coups de poing contre les auvents. Un agent de police vint à passer ; alors il eut peur et s’en alla.

— Je suis fou, se disait-il ; sans doute, on l’aura retenue à dîner chez M. Lormeaux.

La famille Lormeaux n’habitait plus Rouen.

— Elle sera restée à soigner Mme Dubreuil. Eh ! Mme Dubreuil est morte depuis dix mois !… Où est-elle donc ?

Une idée lui vint. Il demanda, dans un café, l’Annuaire ; et chercha vite le nom de Mlle Lempereur, qui demeurait rue de la Renelle-des-Maroquiniers, n° 74.

Comme il entrait dans cette rue, Emma parut elle-même à l’autre bout ; il se jeta sur elle plutôt qu’il ne l’embrassa, en s’écriant :

— Qui t’a retenue, hier ?

— J’ai été malade.

— Et de quoi ?… Où ?… Comment ?…

Elle se passa la main sur le front, et répondit :

— Chez Mlle Lempereur.

— J’en étais sûr ! J’y allais.

— Oh ! ce n’est pas la peine, dit Emma. Elle vient de sortir tout à l’heure ; mais, à l’avenir, tranquillise-toi. Je ne suis pas libre, tu comprends, si je sais que le moindre retard te bouleverse ainsi.

C’était une manière de permission qu’elle se donnait de ne point se gêner dans ses escapades. Aussi en profita-t-elle tout à son aise, largement. Lorsque l’envie la prenait de voir Léon, elle partait sous n’importe quel prétexte, et, comme il ne l’attendait pas ce jour-là, elle allait le chercher à son étude.

Ce fut un grand bonheur les premières fois ; mais bientôt il ne cacha plus la vérité, à savoir : que son patron se plaignait fort de ces dérangements.

— Ah bah ! viens donc, disait-elle.

Et il s’esquivait.

Elle voulut qu’il se vêtît tout en noir et se laissât pousser une pointe au menton, pour ressembler aux portraits de Louis XIII. Elle désira connaître son logement, le trouva médiocre ; il en rougit, elle n’y prit garde, puis lui conseilla d’acheter des rideaux pareils aux siens, et comme il objectait la dépense :

— Ah ! ah ! tu tiens à tes petits écus ! dit-elle en riant.

Il fallait que Léon, chaque fois, lui racontât toute sa conduite, depuis le dernier rendez-vous. Elle demanda des vers, des vers pour elle, une pièce d’amour en son honneur ; jamais il ne put parvenir à trouver la rime du second vers, et il finit par copier un sonnet dans un keepsake.

Ce fut moins par vanité que dans le seul but de lui complaire. Il ne discutait pas ses idées ; il acceptait tous ses goûts ; il devenait sa maîtresse plutôt qu’elle n’était la sienne. Elle avait des paroles tendres avec des baisers qui lui emportaient l’âme. Où donc avait-elle appris cette corruption, presque immatérielle à force d’être profonde et dissimulée ?

Chapter Five

She went on Thursdays. She got up and dressed silently, in order not to awaken Charles, who would have made remarks about her getting ready too early. Next she walked up and down, went to the windows, and looked out at the Place. The early dawn was broadening between the pillars of the market, and the chemist’s shop, with the shutters still up, showed in the pale light of the dawn the large letters of his signboard.

When the clock pointed to a quarter past seven, she went off to the “Lion d’Or,” whose door Artemise opened yawning. The girl then made up the coals covered by the cinders, and Emma remained alone in the kitchen. Now and again she went out. Hivert was leisurely harnessing his horses, listening, moreover, to Mere Lefrancois, who, passing her head and nightcap through a grating, was charging him with commissions and giving him explanations that would have confused anyone else. Emma kept beating the soles of her boots against the pavement of the yard.

At last, when he had eaten his soup, put on his cloak, lighted his pipe, and grasped his whip, he calmly installed himself on his seat.

The “Hirondelle” started at a slow trot, and for about a mile stopped here and there to pick up passengers who waited for it, standing at the border of the road, in front of their yard gates.

Those who had secured seats the evening before kept it waiting; some even were still in bed in their houses. Hivert called, shouted, swore; then he got down from his seat and went and knocked loudly at the doors. The wind blew through the cracked windows.

The four seats, however, filled up. The carriage rolled off; rows of apple-trees followed one upon another, and the road between its two long ditches, full of yellow water, rose, constantly narrowing towards the horizon.

Emma knew it from end to end; she knew that after a meadow there was a sign-post, next an elm, a barn, or the hut of a lime-kiln tender. Sometimes even, in the hope of getting some surprise, she shut her eyes, but she never lost the clear perception of the distance to be traversed.

At last the brick houses began to follow one another more closely, the earth resounded beneath the wheels, the “Hirondelle” glided between the gardens, where through an opening one saw statues, a periwinkle plant, clipped yews, and a swing. Then on a sudden the town appeared. Sloping down like an amphitheatre, and drowned in the fog, it widened out beyond the bridges confusedly. Then the open country spread away with a monotonous movement till it touched in the distance the vague line of the pale sky. Seen thus from above, the whole landscape looked immovable as a picture; the anchored ships were massed in one corner, the river curved round the foot of the green hills, and the isles, oblique in shape, lay on the water, like large, motionless, black fishes. The factory chimneys belched forth immense brown fumes that were blown away at the top. One heard the rumbling of the foundries, together with the clear chimes of the churches that stood out in the mist. The leafless trees on the boulevards made violet thickets in the midst of the houses, and the roofs, all shining with the rain, threw back unequal reflections, according to the height of the quarters in which they were. Sometimes a gust of wind drove the clouds towards the Saint Catherine hills, like aerial waves that broke silently against a cliff.

A giddiness seemed to her to detach itself from this mass of existence, and her heart swelled as if the hundred and twenty thousand souls that palpitated there had all at once sent into it the vapour of the passions she fancied theirs. Her love grew in the presence of this vastness, and expanded with tumult to the vague murmurings that rose towards her. She poured it out upon the square, on the walks, on the streets, and the old Norman city outspread before her eyes as an enormous capital, as a Babylon into which she was entering. She leant with both hands against the window, drinking in the breeze; the three horses galloped, the stones grated in the mud, the diligence rocked, and Hivert, from afar, hailed the carts on the road, while the bourgeois who had spent the night at the Guillaume woods came quietly down the hill in their little family carriages.

They stopped at the barrier; Emma undid her overshoes, put on other gloves, rearranged her shawl, and some twenty paces farther she got down from the “Hirondelle.”

The town was then awakening. Shop-boys in caps were cleaning up the shop-fronts, and women with baskets against their hips, at intervals uttered sonorous cries at the corners of streets. She walked with downcast eyes, close to the walls, and smiling with pleasure under her lowered black veil.

For fear of being seen, she did not usually take the most direct road. She plunged into dark alleys, and, all perspiring, reached the bottom of the Rue Nationale, near the fountain that stands there. It, is the quarter for theatres, public-houses, and whores. Often a cart would pass near her, bearing some shaking scenery. Waiters in aprons were sprinkling sand on the flagstones between green shrubs. It all smelt of absinthe, cigars, and oysters.

She turned down a street; she recognised him by his curling hair that escaped from beneath his hat.

Leon walked along the pavement. She followed him to the hotel. He went up, opened the door, entered — What an embrace!

Then, after the kisses, the words gushed forth. They told each other the sorrows of the week, the presentiments, the anxiety for the letters; but now everything was forgotten; they gazed into each other’s faces with voluptuous laughs, and tender names.

The bed was large, of mahogany, in the shape of a boat. The curtains were in red levantine, that hung from the ceiling and bulged out too much towards the bell-shaped bedside; and nothing in the world was so lovely as her brown head and white skin standing out against this purple colour, when, with a movement of shame, she crossed her bare arms, hiding her face in her hands.

The warm room, with its discreet carpet, its gay ornaments, and its calm light, seemed made for the intimacies of passion. The curtain-rods, ending in arrows, their brass pegs, and the great balls of the fire-dogs shone suddenly when the sun came in. On the chimney between the candelabra there were two of those pink shells in which one hears the murmur of the sea if one holds them to the ear.

How they loved that dear room, so full of gaiety, despite its rather faded splendour! They always found the furniture in the same place, and sometimes hairpins, that she had forgotten the Thursday before, under the pedestal of the clock. They lunched by the fireside on a little round table, inlaid with rosewood. Emma carved, put bits on his plate with all sorts of coquettish ways, and she laughed with a sonorous and libertine laugh when the froth of the champagne ran over from the glass to the rings on her fingers. They were so completely lost in the possession of each other that they thought themselves in their own house, and that they would live there till death, like two spouses eternally young. They said “our room,” “our carpet,” she even said “my slippers,” a gift of Leon’s, a whim she had had. They were pink satin, bordered with swansdown. When she sat on his knees, her leg, then too short, hung in the air, and the dainty shoe, that had no back to it, was held only by the toes to her bare foot.

He for the first time enjoyed the inexpressible delicacy of feminine refinements. He had never met this grace of language, this reserve of clothing, these poses of the weary dove. He admired the exaltation of her soul and the lace on her petticoat. Besides, was she not “a lady” and a married woman — a real mistress, in fine?

By the diversity of her humour, in turn mystical or mirthful, talkative, taciturn, passionate, careless, she awakened in him a thousand desires, called up instincts or memories. She was the mistress of all the novels, the heroine of all the dramas, the vague “she” of all the volumes of verse. He found again on her shoulder the amber colouring of the “Odalisque Bathing”; she had the long waist of feudal chatelaines, and she resembled the “Pale Woman of Barcelona.” But above all she was the Angel!

Often looking at her, it seemed to him that his soul, escaping towards her, spread like a wave about the outline of her head, and descended drawn down into the whiteness of her breast. He knelt on the ground before her, and with both elbows on her knees looked at her with a smile, his face upturned.

She bent over him, and murmured, as if choking with intoxication —

“Oh, do not move! do not speak! look at me! Something so sweet comes from your eyes that helps me so much!”

She called him “child.” “Child, do you love me?”

And she did not listen for his answer in the haste of her lips that fastened to his mouth.

On the clock there was a bronze cupid, who smirked as he bent his arm beneath a golden garland. They had laughed at it many a time, but when they had to part everything seemed serious to them.

Motionless in front of each other, they kept repeating, “Till Thursday, till Thursday.”

Suddenly she seized his head between her hands, kissed him hurriedly on the forehead, crying, “Adieu!” and rushed down the stairs.

She went to a hairdresser’s in the Rue de la Comedie to have her hair arranged. Night fell; the gas was lighted in the shop. She heard the bell at the theatre calling the mummers to the performance, and she saw, passing opposite, men with white faces and women in faded gowns going in at the stage-door.

It was hot in the room, small, and too low where the stove was hissing in the midst of wigs and pomades. The smell of the tongs, together with the greasy hands that handled her head, soon stunned her, and she dozed a little in her wrapper. Often, as he did her hair, the man offered her tickets for a masked ball.

Then she went away. She went up the streets; reached the Croix-Rouge, put on her overshoes, that she had hidden in the morning under the seat, and sank into her place among the impatient passengers. Some got out at the foot of the hill. She remained alone in the carriage. At every turning all the lights of the town were seen more and more completely, making a great luminous vapour about the dim houses. Emma knelt on the cushions and her eyes wandered over the dazzling light. She sobbed; called on Leon, sent him tender words and kisses lost in the wind.

On the hillside a poor devil wandered about with his stick in the midst of the diligences. A mass of rags covered his shoulders, and an old staved-in beaver, turned out like a basin, hid his face; but when he took it off he discovered in the place of eyelids empty and bloody orbits. The flesh hung in red shreds, and there flowed from it liquids that congealed into green scale down to the nose, whose black nostrils sniffed convulsively. To speak to you he threw back his head with an idiotic laugh; then his bluish eyeballs, rolling constantly, at the temples beat against the edge of the open wound. He sang a little song as he followed the carriages —

“Maids an the warmth of a summer day Dream of love, and of love always”

And all the rest was about birds and sunshine and green leaves.

Sometimes he appeared suddenly behind Emma, bareheaded, and she drew back with a cry. Hivert made fun of him. He would advise him to get a booth at the Saint Romain fair, or else ask him, laughing, how his young woman was.

Often they had started when, with a sudden movement, his hat entered the diligence through the small window, while he clung with his other arm to the footboard, between the wheels splashing mud. His voice, feeble at first and quavering, grew sharp; it resounded in the night like the indistinct moan of a vague distress; and through the ringing of the bells, the murmur of the trees, and the rumbling of the empty vehicle, it had a far-off sound that disturbed Emma. It went to the bottom of her soul, like a whirlwind in an abyss, and carried her away into the distances of a boundless melancholy. But Hivert, noticing a weight behind, gave the blind man sharp cuts with his whip. The thong lashed his wounds, and he fell back into the mud with a yell. Then the, passengers in the “Hirondelle” ended by falling asleep, some with open mouths, others with lowered chins, leaning against their neighbour’s shoulder, or with their arm passed through the strap, oscillating regularly with the jolting of the carriage; and the reflection of the lantern swinging without, on the crupper of the wheeler; penetrating into the interior through the chocolate calico curtains, threw sanguineous shadows over all these motionless people. Emma, drunk with grief, shivered in her clothes, feeling her feet grow colder and colder, and death in her soul.

Charles at home was waiting for her; the “Hirondelle” was always late on Thursdays. Madame arrived at last, and scarcely kissed the child. The dinner was not ready. No matter! She excused the servant. This girl now seemed allowed to do just as she liked.

Often her husband, noting her pallor, asked if she were unwell.

“No,” said Emma.

“But,” he replied, “you seem so strange this evening.”

“Oh, it’s nothing! nothing!”

There were even days when she had no sooner come in than she went up to her room; and Justin, happening to be there, moved about noiselessly, quicker at helping her than the best of maids. He put the matches ready, the candlestick, a book, arranged her nightgown, turned back the bedclothes.

“Come!” said she, “that will do. Now you can go.”

For he stood there, his hands hanging down and his eyes wide open, as if enmeshed in the innumerable threads of a sudden reverie.

The following day was frightful, and those that came after still more unbearable, because of her impatience to once again seize her happiness; an ardent lust, inflamed by the images of past experience, and that burst forth freely on the seventh day beneath Leon’s caresses. His ardours were hidden beneath outbursts of wonder and gratitude. Emma tasted this love in a discreet, absorbed fashion, maintained it by all the artifices of her tenderness, and trembled a little lest it should be lost later on.

She often said to him, with her sweet, melancholy voice —

“Ah! you too, you will leave me! You will marry! You will be like all the others.”

He asked, “What others?”

“Why, like all men,” she replied. Then added, repulsing him with a languid movement —

“You are all evil!”

One day, as they were talking philosophically of earthly disillusions, to experiment on his jealousy, or yielding, perhaps, to an over-strong need to pour out her heart, she told him that formerly, before him, she had loved someone.

“Not like you,” she went on quickly, protesting by the head of her child that “nothing had passed between them.”

The young man believed her, but none the less questioned her to find out what he was.

“He was a ship’s captain, my dear.”

Was this not preventing any inquiry, and, at the same time, assuming a higher ground through this pretended fascination exercised over a man who must have been of warlike nature and accustomed to receive homage?

The clerk then felt the lowliness of his position; he longed for epaulettes, crosses, titles. All that would please her — he gathered that from her spendthrift habits.

Emma nevertheless concealed many of these extravagant fancies, such as her wish to have a blue tilbury to drive into Rouen, drawn by an English horse and driven by a groom in top-boots. It was Justin who had inspired her with this whim, by begging her to take him into her service as valet-de-chambre, and if the privation of it did not lessen the pleasure of her arrival at each rendezvous, it certainly augmented the bitterness of the return.

Often, when they talked together of Paris, she ended by murmuring, “Ah! how happy we should be there!”

“Are we not happy?” gently answered the young man passing his hands over her hair.

“Yes, that is true,” she said. “I am mad. Kiss me!”

To her husband she was more charming than ever. She made him pistachio-creams, and played him waltzes after dinner. So he thought himself the most fortunate of men and Emma was without uneasiness, when, one evening suddenly he said —

“It is Mademoiselle Lempereur, isn’t it, who gives you lessons?”

“Yes.”

“Well, I saw her just now,” Charles went on, “at Madame Liegeard’s. I spoke to her about you, and she doesn’t know you.”

This was like a thunderclap. However, she replied quite naturally —

“Ah! no doubt she forgot my name.”

“But perhaps,” said the doctor, “there are several Demoiselles Lempereur at Rouen who are music-mistresses.”

“Possibly!” Then quickly —“But I have my receipts here. See!”

And she went to the writing-table, ransacked all the drawers, rummaged the papers, and at last lost her head so completely that Charles earnestly begged her not to take so much trouble about those wretched receipts.

“Oh, I will find them,” she said.

And, in fact, on the following Friday, as Charles was putting on one of his boots in the dark cabinet where his clothes were kept, he felt a piece of paper between the leather and his sock. He took it out and read —

“Received, for three months’ lessons and several pieces of music, the sum of sixty-three francs. — Felicie Lempereur, professor of music.”

“How the devil did it get into my boots?”

“It must,” she replied, “have fallen from the old box of bills that is on the edge of the shelf.”

From that moment her existence was but one long tissue of lies, in which she enveloped her love as in veils to hide it. It was a want, a mania, a pleasure carried to such an extent that if she said she had the day before walked on the right side of a road, one might know she had taken the left.

One morning, when she had gone, as usual, rather lightly clothed, it suddenly began to snow, and as Charles was watching the weather from the window, he caught sight of Monsieur Bournisien in the chaise of Monsieur Tuvache, who was driving him to Rouen. Then he went down to give the priesta thick shawl that he was to hand over to Emma as soon as he reached the “Croix-Rouge.” When he got to the inn, Monsieur Bournisien asked for the wife of the Yonville doctor. The landlady replied that she very rarely came to her establishment. So that evening, when he recognised Madame Bovary in the “Hirondelle,” the cure told her his dilemma, without, however, appearing to attach much importance to it, for he began praising a preacher who was doing wonders at the Cathedral, and whom all the ladies were rushing to hear.

Still, if he did not ask for any explanation, others, later on, might prove less discreet. So she thought well to get down each time at the “Croix-Rouge,” so that the good folk of her village who saw her on the stairs should suspect nothing.

One day, however, Monsieur Lheureux met her coming out of the Hotel de Boulogne on Leon’s arm; and she was frightened, thinking he would gossip. He was not such a fool. But three days after he came to her room, shut the door, and said, “I must have some money.”

She declared she could not give him any. Lheureux burst into lamentations and reminded her of all the kindnesses he had shown her.

In fact, of the two bills signed by Charles, Emma up to the present had paid only one. As to the second, the shopkeeper, at her request, had consented to replace it by another, which again had been renewed for a long date. Then he drew from his pocket a list of goods not paid for; to wit, the curtains, the carpet, the material for the armchairs, several dresses, and divers articles of dress, the bills for which amounted to about two thousand francs.

She bowed her head. He went on —

“But if you haven’t any ready money, you have an estate.” And he reminded her of a miserable little hovel situated at Barneville, near Aumale, that brought in almost nothing. It had formerly been part of a small farm sold by Monsieur Bovary senior; for Lheureux knew everything, even to the number of acres and the names of the neighbours.

“If I were in your place,” he said, “I should clear myself of my debts, and have money left over.”

She pointed out the difficulty of getting a purchaser. He held out the hope of finding one; but she asked him how she should manage to sell it.

“Haven’t you your power of attorney?” he replied.

The phrase came to her like a breath of fresh air. “Leave me the bill,” said Emma.

“Oh, it isn’t worth while,” answered Lheureux.

He came back the following week and boasted of having, after much trouble, at last discovered a certain Langlois, who, for a long time, had had an eye on the property, but without mentioning his price.

“Never mind the price!” she cried.

But they would, on the contrary, have to wait, to sound the fellow. The thing was worth a journey, and, as she could not undertake it, he offered to go to the place to have an interview with Langlois. On his return he announced that the purchaser proposed four thousand francs.

Emma was radiant at this news.

“Frankly,” he added, “that’s a good price.”

She drew half the sum at once, and when she was about to pay her account the shopkeeper said —

“It really grieves me, on my word! to see you depriving yourself all at once of such a big sum as that.”

Then she looked at the bank-notes, and dreaming of the unlimited number of rendezvous represented by those two thousand francs, she stammered —

“What! what!”

“Oh!” he went on, laughing good-naturedly, “one puts anything one likes on receipts. Don’t you think I know what household affairs are?” And he looked at her fixedly, while in his hand he held two long papers that he slid between his nails. At last, opening his pocket-book, he spread out on the table four bills to order, each for a thousand francs.

“Sign these,” he said, “and keep it all!”

She cried out, scandalised.

“But if I give you the surplus,” replied Monsieur Lheureux impudently, “is that not helping you?”

And taking a pen he wrote at the bottom of the account, “Received of Madame Bovary four thousand francs.”

“Now who can trouble you, since in six months you’ll draw the arrears for your cottage, and I don’t make the last bill due till after you’ve been paid?”

Emma grew rather confused in her calculations, and her ears tingled as if gold pieces, bursting from their bags, rang all round her on the floor. At last Lheureux explained that he had a very good friend, Vincart, a broker at Rouen, who would discount these four bills. Then he himself would hand over to madame the remainder after the actual debt was paid.

But instead of two thousand francs he brought only eighteen hundred, for the friend Vincart (which was only fair) had deducted two hundred francs for commission and discount. Then he carelessly asked for a receipt.

“You understand — in business — sometimes. And with the date, if you please, with the date.”

A horizon of realisable whims opened out before Emma. She was prudent enough to lay by a thousand crowns, with which the first three bills were paid when they fell due; but the fourth, by chance, came to the house on a Thursday, and Charles, quite upset, patiently awaited his wife’s return for an explanation.

If she had not told him about this bill, it was only to spare him such domestic worries; she sat on his knees, caressed him, cooed to him, gave him a long enumeration of all the indispensable things that had been got on credit.

“Really, you must confess, considering the quantity, it isn’t too dear.”

Charles, at his wit’s end, soon had recourse to the eternal Lheureux, who swore he would arrange matters if the doctor would sign him two bills, one of which was for seven hundred francs, payable in three months. In order to arrange for this he wrote his mother a pathetic letter. Instead of sending a reply she came herself; and when Emma wanted to know whether he had got anything out of her, “Yes,” he replied; “but she wants to see the account.” The next morning at daybreak Emma ran to Lheureux to beg him to make out another account for not more than a thousand francs, for to show the one for four thousand it would be necessary to say that she had paid two-thirds, and confess, consequently, the sale of the estate — a negotiation admirably carried out by the shopkeeper, and which, in fact, was only actually known later on.

Despite the low price of each article, Madame Bovary senior, of course, thought the expenditure extravagant.

“Couldn’t you do without a carpet? Why have recovered the arm-chairs? In my time there was a single arm-chair in a house, for elderly persons — at any rate it was so at my mother’s, who was a good woman, I can tell you. Everybody can’t be rich! No fortune can hold out against waste! I should be ashamed to coddle myself as you do! And yet I am old. I need looking after. And there! there! fitting up gowns! fallals! What! silk for lining at two francs, when you can get jaconet for ten sous, or even for eight, that would do well enough!”

Emma, lying on a lounge, replied as quietly as possible —“Ah! Madame, enough! enough!”

The other went on lecturing her, predicting they would end in the workhouse. But it was Bovary’s fault. Luckily he had promised to destroy that power of attorney.

“What?”

“Ah! he swore he would,” went on the good woman.

Emma opened the window, called Charles, and the poor fellow was obliged to confess the promise torn from him by his mother.

Emma disappeared, then came back quickly, and majestically handed her a thick piece of paper.

“Thank you,” said the old woman. And she threw the power of attorney into the fire.

Emma began to laugh, a strident, piercing, continuous laugh; she had an attack of hysterics.

“Oh, my God!” cried Charles. “Ah! you really are wrong! You come here and make scenes with her!”

His mother, shrugging her shoulders, declared it was “all put on.”

But Charles, rebelling for the first time, took his wife’s part, so that Madame Bovary, senior, said she would leave. She went the very next day, and on the threshold, as he was trying to detain her, she replied —

“No, no! You love her better than me, and you are right. It is natural. For the rest, so much the worse! You will see. Good day — for I am not likely to come soon again, as you say, to make scenes.”

Charles nevertheless was very crestfallen before Emma, who did not hide the resentment she still felt at his want of confidence, and it needed many prayers before she would consent to have another power of attorney. He even accompanied her to Monsieur Guillaumin to have a second one, just like the other, drawn up.

“I understand,” said the notary; “a man of science can’t be worried with the practical details of life.”

And Charles felt relieved by this comfortable reflection, which gave his weakness the flattering appearance of higher pre-occupation.

And what an outburst the next Thursday at the hotel in their room with Leon! She laughed, cried, sang, sent for sherbets, wanted to smoke cigarettes, seemed to him wild and extravagant, but adorable, superb.

He did not know what recreation of her whole being drove her more and more to plunge into the pleasures of life. She was becoming irritable, greedy, voluptuous; and she walked about the streets with him carrying her head high, without fear, so she said, of compromising herself. At times, however, Emma shuddered at the sudden thought of meeting Rodolphe, for it seemed to her that, although they were separated forever, she was not completely free from her subjugation to him.

One night she did not return to Yonville at all. Charles lost his head with anxiety, and little Berthe would not go to bed without her mamma, and sobbed enough to break her heart. Justin had gone out searching the road at random. Monsieur Homais even had left his pharmacy.

At last, at eleven o’clock, able to bear it no longer, Charles harnessed his chaise, jumped in, whipped up his horse, and reached the “Croix-Rouge” about two o’clock in the morning. No one there! He thought that the clerk had perhaps seen her; but where did he live? Happily, Charles remembered his employer’s address, and rushed off there.

Day was breaking, and he could distinguish the escutcheons over the door, and knocked. Someone, without opening the door, shouted out the required information, adding a few insults to those who disturb people in the middle of the night.

The house inhabited by the clerk had neither bell, knocker, nor porter. Charles knocked loudly at the shutters with his hands. A policeman happened to pass by. Then he was frightened, and went away.

“I am mad,” he said; “no doubt they kept her to dinner at Monsieur Lormeaux’.” But the Lormeaux no longer lived at Rouen.

“She probably stayed to look after Madame Dubreuil. Why, Madame Dubreuil has been dead these ten months! Where can she be?”

An idea occurred to him. At a cafe he asked for a Directory, and hurriedly looked for the name of Mademoiselle Lempereur, who lived at No. 74 Rue de la Renelle-des-Maroquiniers.

As he was turning into the street, Emma herself appeared at the other end of it. He threw himself upon her rather than embraced her, crying —

“What kept you yesterday?”

“I was not well.”

“What was it? Where? How?”

She passed her hand over her forehead and answered, “At Mademoiselle Lempereur’s.”

“I was sure of it! I was going there.”

“Oh, it isn’t worth while,” said Emma. “She went out just now; but for the future don’t worry. I do not feel free, you see, if I know that the least delay upsets you like this.”

This was a sort of permission that she gave herself, so as to get perfect freedom in her escapades. And she profited by it freely, fully. When she was seized with the desire to see Leon, she set out upon any pretext; and as he was not expecting her on that day, she went to fetch him at his office.

It was a great delight at first, but soon he no longer concealed the truth, which was, that his master complained very much about these interruptions.

“Pshaw! come along,” she said.

And he slipped out.

She wanted him to dress all in black, and grow a pointed beard, to look like the portraits of Louis XIII. She wanted to see his lodgings; thought them poor. He blushed at them, but she did not notice this, then advised him to buy some curtains like hers, and as he objected to the expense —

“Ah! ah! you care for your money,” she said laughing.

Each time Leon had to tell her everything that he had done since their last meeting. She asked him for some verses — some verses “for herself,” a “love poem” in honour of her. But he never succeeded in getting a rhyme for the second verse; and at last ended by copying a sonnet in a “Keepsake.” This was less from vanity than from the one desire of pleasing her. He did not question her ideas; he accepted all her tastes; he was rather becoming her mistress than she his. She had tender words and kisses that thrilled his soul. Where could she have learnt this corruption almost incorporeal in the strength of its profanity and dissimulation?

Fünftes Kapitel

An jedem Donnerstag stand Emma zeitig auf und zog sich geräuschlos an, um Karl nicht aufzuwecken, der ihr Vorwürfe wegen ihres zu frühen Aufstehens gemacht hätte. Dann lief sie in ihrem Zimmer herum, stellte sich ans Fenster und sah auf den Marktplatz hinaus. Das Morgengrauen huschte um die Pfeiler der Hallen und um die Apotheke, deren Fensterläden noch geschlossen waren. Die großen Buchstaben des Ladenschildes ließen sich durch das fahle Dämmerlicht erkennen.

Wenn die Stutzuhr ein viertel acht Uhr zeigte, ging Emma nach dem Goldnen Löwen. Artemisia öffnete ihr gähnend die Tür und fachte der gnädigen Frau wegen im Herde die glühenden Kohlen an. Ganz allein saß Emma dann in der Küche.

Von Zeit zu Zeit ging sie hinaus. Hivert spannte höchst gemächlich die Postkutsche an, wobei er der Witwe Franz zuhörte, die in der Nachthaube oben zu ihrem Schlafstubenfenster heraussah und ihm tausend Aufträge und Verhaltungsmaßregeln erteilte, die jeden andern Kutscher verrückt gemacht hätten. Die Absätze von Emmas Stiefeletten klapperten laut auf dem Pflaster des Hofes.

Nachdem Hivert seine Morgensuppe eingenommen, sich den Mantel angezogen, die Tabakspfeife angezündet und die Peitsche in die Hand genommen hatte, kletterte er saumselig auf seinen Bock.

Langsam fuhr die Post endlich ab. Anfangs machte sie allerorts Halt, um Reisende aufzunehmen, die an der Straße vor den Hoftoren standen und warteten. Leute, die sich Plätze vorbestellt hatten, ließen meist auf sich warten; ja es kam vor, daß sie noch in ihren Betten lagen. Dann rief, schrie und fluchte Hivert, stieg von seinem Sitz herunter und pochte mit den Fäusten laut gegen die Fensterläden. Inzwischen pfiff der Wind durch die schlecht schließenden Wagenfenster.

Allmählich füllten sich die vier Bänke. Der Wagen rollte jetzt schneller hin. Die Apfelbäume an den Straßenrändern folgten sich rascher. Aber zwischen den beiden mit gelblichem Wasser gefüllten Gräben dehnte sich die Chaussee noch endlos hin bis in den Horizont.

Emma kannte jede Einzelheit des Weges. Sie wußte genau, wann eine Wiese oder eine Wegsäule kam oder eine Ulme, eine Scheune, das Häuschen eines Straßenwärters. Manchmal schloß sie die Augen eine Weile, um sich überraschen zu lassen. Aber sie verlor niemals das Gefühl für Zeit und Ort.

Endlich erschienen die ersten Backsteinhäuser. Der Boden dröhnte unter den Rädern, rechts und links lagen Gärten, durch deren Gitter man Bildsäulen, Lauben, beschnittene Taxushecken und Schaukeln erblickte. Dann, mit einemmal, tauchte die Stadt auf.

Sie lag vor Emma wie ein Amphitheater in der von leichtem Dunst erfüllten Tiefe. Jenseits der Brücken verlief das Häusermeer in undeutlichen Grenzen. Dahinter dehnte sich flaches Land in eintönigen Linien, bis es weit in der Ferne im fahlen Grau des Himmels verschwamm. So aus der Vogelschau sah die ganze Landschaft leblos wie ein Gemälde aus. Die vor Anker liegenden Zillen drängten sich in einem Winkel zusammen. Der Strom wand sich im Bogen um grüne Hügel, und die länglichen Inseln in seinen Fluten glichen großen schwarzen, tot daliegenden Fischen. Aus den hohen Fabrikessen quollen dichte braune Rauchwolken, die sich oben in der Luft auflösten. In das Dröhnen der Dampfhämmer mischte sich das helle Glockengeläut der Kirchen, die aus dem Dunste hervorragten. Die blätterlosen Bäume auf den Boulevards wuchsen aus den Häusermassen heraus wie violette Gewächse, und die vom Regen nassen Dächer glitzerten stärker oder schwächer, je nach der höheren oder tieferen Lage der Stadtteile. Bisweilen trieb ein frischer Windstoß das dunstige Gewölk nach der Sankt Katharinen-Höhe hin, an deren steilen Hängen sich die luftige Flut geräuschlos brach.

Emma empfand jedesmal eine Art Schwindel, wenn sie die Stadt, diese Ansammlung von Existenzen, so vor sich sah. Das Blut stürmte ihr heftiger durch die Adern, als ob ihr die hundertundzwanzigtausend Herzen, die da unten schlugen, den Brodem der Leidenschaften, die in ihnen lodern mochten, in einem einzigen Hauche entgegensandten. Vor der Gewalt dieses Anblicks wuchs ihre eigene Liebe, und das dumpfe Rauschen des Straßenlärms, das zu ihr heraufdrang, hob ihre Stimmung. Die Plätze, die Straßen, die Promenaden erweiterten und vergrößerten sich vor ihr, und die alte Normannenstadt ward ihr zur Kosmopolis, zu einem zweiten Babylon, in das sie Einzug hielt.

Sie lehnte sich aus dem Wagenfenster hinaus und sog die frische Luft ein. Die drei Pferde liefen schneller, die Steine der schmutzigen Landstraße knirschten, der Wagen schwankte. Hivert rief die Fuhrwerke und Karren an, die vor ihm fuhren. Die Bürger, die aus ihren Landhäusern im Wilhelmswalde zurückkehrten, wo sie die Nacht über geblieben waren, wichen mit ihren Familienkutschen gemächlich aus.

Am Eingang der Stadt hielt die Post. Emma entledigte sich ihrer Überschuhe, zog andre Handschuhe an, zupfte ihren Schal zurecht und stieg aus.

In der Stadt wurde es lebendig. Die Lehrjungen putzten die Schaufenster der Läden. Marktweiber mit Körben schrien an den Straßenecken ihre Waren aus. Emma drückte sich mit niedergeschlagenen Augen an den Häusermauern entlang. Unter ihrem herabgezogenen schwarzen Schleier lächelte sie vergnügt. Um nicht beobachtet zu werden, machte sie Umwege. Durch düstre Gassen hindurch gelangte sie endlich ganz erhitzt zu dem Brunnen am Ende der Rue Nationale. Wegen der Nähe des Theaters gibt es dort die meisten Kneipen. Es wimmelt von Frauenzimmern. Ein paarmal fuhren Karren mit Bühnendekorationen an Emma vorüber. Beschürzte Kellner streuten Sand auf das Trottoir, zwischen Kästen mit grünen Gewächsen. Es roch nach Absinth, Zigarren und Austern.

Emma bog in die verabredete Straße ein. Da stand Leo. Sie erkannte ihn schon von weitem an dem welligen Haar, das sich unter seinem Hute zeigte. Er ging ruhig weiter. Sie folgte ihm nach dem Boulogner Hof. Er stieg vor ihr die Treppe hinauf, öffnete die Tür und trat ein ...

Eine leidenschaftliche Umarmung! Liebesworte und Küsse ohne Ende! Sie erzählten sich vom Leid der vergangenen Woche, von ihrem Hangen und Bangen, von ihrem Warten auf die Briefe. Aber dann war das alles vergessen. Sie sahen sich von Auge zu Auge, unter dem Lächeln der Wollust und unter dem Geflüster der Zärtlichkeit.

Das Bett war aus Mahagoni und sehr groß. Zu beiden Seiten des Kopfkissens hingen rotseidne weitbauschige Vorhänge herab. Wenn sich Emmas braunes Haar und ihre weiße Haut von diesem Purpurrot abhoben, wenn sie ihre beiden nackten Arme verschämt hob und ihr Gesicht in den Händen verbarg: was hätte Leo Schönres schauen können?

Das warme Zimmer mit seinem weichen Teppich, seiner netten Einrichtung und seinem traulichen Lichte war wie geschaffen zu einer heimlichen Liebe. Wenn die Sonne hereinschien, funkelte alles, was blank im Gemache war, hell auf: die Messingbeschläge an der Tür, an den Gardinenhaltern und am Kamin.

Sie liebten diesen Raum, wenn seine Herrlichkeit auch ein wenig verblichen war. Jedesmal, wenn sie kamen, fanden sie alles so vor, wie sie es verlassen. Mitunter lagen sogar die Haarnadeln noch auf dem Sockel der Standuhr, wo Emma sie am Donnerstag vorher liegen gelassen hatte.

Das Frühstück pflegten sie am Kamin an einem kleinen eingelegten Tisch aus Polisanderholz einzunehmen. Emma machte alles zurecht und legte Leo jeden Bissen einzeln auf den Teller, unter tausend süßen Torheiten. Wenn der Sekt ihr über den Rand des dünnen Kelches auf die Finger perlte, lachte sie lustig auf. Sie waren beide in den gegenseitigen Genuß versunken und vergaßen völlig, daß sie in einer Mietwohnung hausten. Es war Ihnen, als wären sie Jungvermählte und hätten ein gemeinsames Heim, das sie nie wieder zu verlassen brauchten. Sie sagten „unser Zimmer, unser Teppich, unsre Stühle,“ wie sie „unsre Pantoffeln“ sagten, wobei sie die meinten, die Leo Emma geschenkt hatte: Pantoffeln aus rosa Atlas mit Schwanflaumbesatz. Emma trug sie über den nackten Füßen. Wenn sie sich Leo auf die Knie setzte, pendelte sie mir ihren Beinen und balancierte die zierlichen Schuhe mit den großen Zehen.

Zum ersten Male in seinem Leben genoß er den unbeschreiblichen Reiz einer mondänen Liebschaft. Alles war ihm neu: diese entzückende Art zu plaudern, dieses verschämte Sichentblößen, dieses schmachtende Girren. Er bewunderte ihre verzückte Sinnlichkeit und zugleich die Spitzen ihres Unterrockes. Er hatte eine schicke Dame der Gesellschaft zur Geliebten, eine verheiratete Frau ... Was hätte er mehr haben wollen?

Durch den fortwährenden Wechsel in ihren Launen, die sie bald tiefsinnig, bald ausgelassen machten, bald redselig, bald schweigsam, bald überschwenglich, bald blasiert, rief und reizte Emma in ihm tausend Lüste, Gefühle und Reminiszenzen. Die Heldinnen aller Romane, die er je gelesen, aller Dramen, die er je gesehen, erstanden in ihr wieder. Ihr galten alle Gedichte der Welt. Ihre Schultern hatten den Bernsteinteint der „Badenden Odaliske“, ihr schlanker Leib gemahnte ihn an die edlen Vrouwen der Minnesänger, und ihr blasses Gesicht glich denen, die spanische Meister verewigt hatten. Sie war ihm mehr als alles das: sie war sein „Engel“.

Oft, wenn er sie anblickte, war es ihm, als ergösse sich seine Seele über sie und fließe wie eine Welle über ihr Antlitz und von da herab wie ein Strom auf ihre weiße Brust. Er sank ihr zu Füßen auf den Teppich, schlang beide Arme um ihre Knie, sah zu ihr empor und schaute sie lächelnd an. Und sie neigte sich zu ihm herab und flüsterte wie im Rausche:

„O rühr dich nicht! Sprich nicht! Sieh mich an! Es ist etwas Liebes, Süßes in deinen Augen, das ich so gern habe!“

Sie nannte ihn „mein Junge“.

„Mein Junge, liebst du mich?“

Er bestürmte sie mit Küssen. Eine andre Antwort begehrte sie nicht.

Auf der Stutzuhr spreizte sich ein kleiner kecker Amor aus Bronze, der in seinen erhobenen Armen eine vergoldete Girlande trug. Er machte ihnen viel Spaß. Nur wenn die Trennungsstunde schlug, kam ihnen alles ernsthaft vor.

Unbeweglich standen sie einander gegenüber, und immer wiederholten sie:

„Auf Wiedersehn! Nächsten Donnerstag!“

Plötzlich nahm sie seinen Kopf zwischen ihre beiden Hände, küßte ihn rasch auf die Stirn, und mit einem „Adieu!“ stürmte sie die Treppe hinunter.

Zunächst ging sie jedesmal zum Friseur in der Theaterstraße und ließ sich ihr Haar in Ordnung bringen. Es war schon spät. Im Laden brannten bereits die Gasflammen. Sie hörte das Klingeln drüben im Theater, das dem Personal den Beginn der Vorstellung anzeigte. Durch die Scheiben sah sie, wie Männer mit bleichen Gesichtern und Frauen in abgetragenen Kleidern im hinteren Eingang des Theatergebäudes verschwanden.

Der sehr niedrige Raum war überheizt. Mitten unter den Perücken und Pomaden prasselte ein Ofen. Der Geruch der heißen Brennscheren und der fettigen Hände, die sich mit ihrem Haar zu schaffen machten, betäubte sie beinahe. Es fehlte nicht viel, so wäre sie unter ihrem Frisiermantel eingeschlafen.

Wiederholt bot ihr der Friseur Billette zum Maskenball an.

Dann ging sie fort, die Straßen wieder hinan, zurück ins „Rote Kreuz“. Sie suchte ihre Überschuhe hervor, die sie am Vormittag unter einem Sitz der Postkutsche versteckt hatte, und nahm ihren Platz ein, unter den bereits ungeduldigen Mitfahrenden. Wo die steile Strecke begann, stiegen alle aus. Emma blieb allein im Wagen zurück.

Von Serpentine zu Serpentine sah sie in der Tiefe, unten in der Stadt, immer mehr Lichter. Sie bildeten zusammen ein weites Lichtermeer, in dem die Häuser verschwanden. Auf dem Sitzpolster kniend, tauchte sie ihre Blicke in diesen Glanz. Schluchzend flüsterte sie den Namen Leos vor sich hin, küßte ihn in Gedanken und rief ihm leise Koseworte nach, die der Wind verschlang.

Oben auf der Höhe trieb sich ein Bettler herum, der die Postwagen ablauerte. Er war in Lumpen gehüllt, und ein alter verwetterter Filzhut, rund wie ein Becken, verdeckte sein Gesicht. Wenn er ihn abnahm, sah man in seinen Augenhöhlen zwei blutige Augäpfel mit Löchern an Stelle der Pupillen. Das Fleisch schälte sich in roten Fetzen ab, und eine grünliche Flüssigkeit lief heraus, die an der Nase gerann, deren schwarze Flügel nervös zuckten. Wenn man ihn ansprach, grinste er einen blöd an. Dann rollten seine bläulichen Augäpfel fortwährend in ihrem wunden Lager.

Er sang ein Lied, in dem folgende Stelle vorkam:

    „Wenns Sommer worden weit und breit,
    Wird heiß das Herze mancher Maid ...“

Manchmal erschien der Unglückliche ohne Hut ganz plötzlich hinter Emmas Sitz. Sie wandte sich mit einem Aufschrei weg.

Hivert pflegte den Bettler zu verhöhnen. Er riet ihm, sich auf dem nächsten Jahrmarkt in einer Bude sehen zu lassen, oder er fragte ihn, wie es seiner Liebsten ginge.

Einmal streckte der Bettler seinen Hut während der Fahrt durch das Wagenfenster herein. Er war draußen auf das kotbespritzte Trittbrett gesprungen und hielt sich mit einer Hand fest. Sein erst schwacher und kläglicher Gesang ward schrill. Er heulte durch die Nacht, ein Klagelied von namenlosem Elend. Das Schellengeläut der Pferde, das Rauschen der Bäume und das Rasseln des Wagens tönten in diese Jammerlaute hinein, so daß sie wie aus der Ferne zu kommen schienen. Emma war tieferschüttert. Empfindungen brausten ihr durch die Seele wie wilder Wirbelsturm durch eine Schlucht. Grenzenlose Melancholie ergriff sie.

Inzwischen hatte Hivert bemerkt, daß eine fremde Last seinen Wagen beschwerte. Er schlug mit seiner Peitsche mehrere Male auf den Blinden ein. Die Schnur traf seine Wunden; er fiel in den Straßenkot und stieß ein Schmerzensgeheul aus.

Die Insassen des Wagens waren nach und nach eingenickt. Die einen schliefen mit offenem Munde; andern war das Kinn auf die Brust gesunken; der lag mit seinem Kopfe an der Schulter des Nachbars, und jener hatte den Arm in dem Hängeriemen, der je nach den Bewegungen des Wagens hin und her schaukelte. Der Schein der Laterne drang durch die schokoladenbraunen Kattunvorhänge und bedeckte die unbeweglichen Gestalten mit blutroten Lichtstreifen. Emma war wie krank vor Traurigkeit. Sie fror unter ihren Kleidern. Ihre Füße wurden ihr kälter und kälter. Sie fühlte sich sterbensunglücklich.

Zu Hause wartete Karl auf sie. Donnerstags hatte die Post immer Verspätung. Endlich kam sie. Das Essen war noch nicht fertig, aber was kümmerte sie das? Das Dienstmädchen konnte jetzt machen, was es wollte.

Es geschah oft, daß Karl, dem Emmas Blässe auffiel, sie fragte, ob ihr etwas fehle.

„Nein!“ antwortete sie.

„Aber du bist so sonderbar heute abend?“

„Ach nein, nicht im geringsten!“

Manchmal ging sie sofort nach ihrer Ankunft in ihr Zimmer. Oft war gerade Justin da und bediente sie stumm und behutsam, besser als eine Kammerzofe. Er stellte den Leuchter und die Streichhölzer zurecht, legte ihr ein Buch hin und das Nachthemd und deckte das Bett auf.

„Gut!“ sagte sie. „Du kannst gehn.“

Er blieb nämlich immer noch eine Weile an der Türe stehen und blickte Emma mit starren Augen wie verzaubert an.

Der Morgen nach der Heimkehr war ihr immer gräßlich, und noch qualvoller wurden ihr die folgenden Tage durch die Ungeduld, mit der sie nach ihrem Glücke lechzte. Sie verging fast vor Lüsternheit, unter wollüstigen Erinnerungen, bis alle ihre Sehnsucht am siebenten Tage in Leos zärtlichen Armen befriedigt wurde. Seine eigne, heiße Sinnlichkeit verbarg sich unter leidenschaftlicher Bewunderung und inniger Dankbarkeit. Seine anbetungsvolle stille Liebe war Emmas Entzücken. Sie hegte und pflegte sie mit tausend Liebkosungen, immer in Angst, sein Herz zu verlieren.

Oft sagte sie ihm mit weicher, melancholischer Stimme:

„Ach du! Du wirst mich verlassen! Du wirst dich verheiraten! Wirst es machen wie alle andern!“

„Welche andern?“

„Wie alle Männer, meine ich.“

Ihn sanft zurückstoßend, fügte sie hinzu:

„Ihr seid alle gemein!“

Eines Tages führten sie ein philosophisches Gespräch über die menschlichen Enttäuschungen, als sie plötzlich, um seine Eifersucht auf die Probe zu stellen oder auch aus allzu starkem Mitteilungsbedürfnis, das Geständnis machte, daß sie vor ihm einen andern geliebt habe.

„Nicht wie dich!“ fügte sie schnell hinzu und schwor beim Haupte ihres Kindes, daß es „zu nichts gekommen“ sei.

Der junge Mann glaubte ihr, fragte sie aber doch, wo der Betreffende jetzt sei.

„Er war Schiffskapitän, mein Lieber!“

Log sie das, um jede Nachforschung zu vereiteln oder um sich ein gewisses Ansehen zu verleihen, dieweil ein kriegerischer und gewiß vielumworbener Mann zu ihren Füßen gelegen haben sollte?

In der Tat empfand der Adjunkt etwas wie das Bewußtsein der Inferiorität. Am liebsten hätte er gleichfalls Epauletten, Orden und Titel getragen. Alle diese Dinge mußten ihr gefallen, das sah er deutlich an ihrem Hang zum Luxus.

Dabei verschwieg ihm Emma noch einen großen Teil ihrer ins Großartige gehenden Wünsche; zum Beispiel, daß sie gern einen blauen Tilbury mit einem englischen Vollblüter und einem Groom in schicker Livree gehabt hätte, um in Rouen spazieren zu fahren. Diesen Einfall verdankte sie Justin, der sie einmal flehentlich gebeten hatte, ihn als Diener in ihren Dienst zu nehmen. Wenn die Nichterfüllung dieser Laune ihr auch die Seligkeit des Wiedersehns nicht weiter trübte, so verschärfte sie doch zweifellos die Bitterkeit der Trennung.

Oft, wenn sie zusammen von Paris plauderten, sagte sie leise:

„Ach, wenn wir dort leben könnten!“

„Sind wir denn nicht glücklich?“ erwiderte Leo zärtlich und strich mit der Hand liebkosend über ihr Haar.

„Doch! Du hast recht! Ich bin töricht. Küsse mich!“

Gegen ihren Gatten war sie jetzt liebenswürdiger denn je. Sie bereitete ihm seine Lieblingsgerichte und spielte ihm nach Tisch Walzer vor. Er hielt sich für den glücklichsten Mann der Welt. Emma lebte in völliger Sorglosigkeit. Aber eines Abends sagte er plötzlich:

„Nicht wahr, du hast doch bei Fräulein Lempereur Stunden?“

„Ja!“

„Merkwürdig! Ich habe sie heute bei Frau Liégeard getroffen und sie nach dir gefragt. Sie kennt dich gar nicht.“

Das traf sie wie ein Blitzstrahl. Trotzdem erwiderte sie unbefangen:

„Mein Name wird ihr entfallen sein.“

„Oder es gibt mehrere Lehrerinnen dieses Namens in Rouen, die Klavierstunden geben“, meinte Karl.

„Das ist auch möglich!“

Plötzlich sagte Emma:

„Aber ich habe ja ihre Quittungen. Wart mal! Ich werde dir gleich eine bringen.“

Sie ging an ihren Schreibtisch, riß alle Schubfächer auf, wühlte in ihren Papieren herum und suchte so eifrig, daß Karl sie bat, sich wegen der dummen Quittungen doch nicht soviel Mühe zu machen.

„Ich werde sie schon finden!“ beharrte sie.

In der Tat fühlte Karl am Freitag darauf, als er sich die Stiefel anzog, die bei seinen Kleidern in einem finsteren Gelaß zu stehen pflegten, zwischen Stiefelleder und Strumpf ein Stück Papier. Er zog es hervor und las:

„Quittung.
Honorar für drei Monate Klavierstunden, nebst Auslagen für verschiedene beschaffte Musikalien: 65,- Frkn.
Dankend erhalten
Friederike Lempereur,
Musiklehrerin.“

„Zum Kuckuck! Wie kommt denn das in meinen Stiefel?“

„Wahrscheinlich“, erwiderte Emma, „ist es aus dem Karton mit den alten Rechnungen gefallen, der auf dem obersten Regal steht.“

Von nun an war ihre ganze Existenz nichts als ein Netz von Lügen. Sie hüllte ihre Liebe darein wie in einen Schleier, damit niemand sie sähe. Aber auch sonst wurde ihr das Lügen geradezu zu einem Bedürfnis. Sie log zu ihrem Vergnügen. Wenn sie erzählte, daß sie auf der rechten Seite der Straße gegangen sei, konnte man wetten, daß es auf der linken gewesen war.

Eines Donnerstags war sie früh, wie gewöhnlich ziemlich leicht gekleidet, abgefahren, als es plötzlich zu schneien begann. Karl hielt am Fenster Umschau, da bemerkte er Bournisien in der Kutsche des Bürgermeisters. Sie fuhren zusammen nach Rouen. Er ging hinunter und vertraute dem Priester einen dicken Schal an mit der Bitte, ihn seiner Frau einzuhändigen, sobald er im „Roten Kreuz“ angekommen sei. Bournisien fragte im Gasthofe sogleich nach Frau Bovary, erhielt aber von der Wirtin die Antwort, daß sie das „Rote Kreuz“ sehr selten aufsuche. Abends traf er sie in der Postkutsche und erzählte ihr von seinem Mißerfolge, dem er übrigens keine sonderliche Bedeutung beizumessen schien, denn er begann alsbald eine Lobrede auf einen jungen Geistlichen, der in der Kathedrale so wunderbar predige, daß die Frauen in Scharen hingingen.

Wenn sich auch Bournisien ohne weiteres zufrieden gegeben hatte, so konnte doch ein andermal irgendwer nicht so diskret sein. Und so hielt es Emma für besser, fortan im „Roten Kreuz“ abzusteigen, damit die guten Leute aus Yonville sie hin und wieder auf der Treppe des Gasthofes sahen und nichts argwöhnten.

Eines Tages traf sie Lheureux, gerade als sie an Leos Arm den Boulogner Hof verließ. Sie fürchtete, er könne schwatzen; aber er war nicht so töricht. Dafür trat er drei Tage später in ihr Zimmer und erklärte, daß er Geld brauche.

Sie erwiderte ihm, sie könne ihm nichts geben. Lheureux fing zu jammern an und zählte alle Dienste auf, die er ihr erwiesen.

In der Tat hatte Emma nur einen der von Karl ausgestellten Wechsel bezahlt, den zweiten hatte Lheureux auf ihre Bitte hin verlängert und dann abermals prolongiert. Jetzt zog er aus seiner Tasche eine Anzahl unbezahlter Rechnungen für die Stores, den Teppich, für Möbelstoff, mehrere Kleider und verschiedene Toilettenstücke, im Gesamtbetrag von ungefähr zweitausend Franken.

Sie ließ den Kopf hängen, und er fuhr fort:

„Aber wenn Sie kein Geld haben, so haben Sie doch Immobilien.“

Und nun machte er sie auf ein halbverfallenes altes Haus in Barneville aufmerksam, das sie mit geerbt hatten. Es brachte nicht viel ein. Es hatte ursprünglich zu einem kleinen Pachtgute gehört, das der alte Bovary vor Jahren verkauft hatte. Lheureux wußte genau Bescheid über das Grundstück; er kannte sogar die Anzahl der Hektare und die Namen der Nachbarn.

„An Ihrer Stelle“, sagte er, „versuchte ich, es loszuwerden. Sie bekämen dann sogar noch bar Geld heraus!“

Sie entgegnete, es sei schwer, einen Käufer zu finden, aber Lheureux meinte, das ließe sich schon machen. Da fragte sie, was sie tun müsse, um das Haus zu verkaufen.

„Sie haben doch die Vollmacht“, antwortete er.

Dieses Wort belebte sie.

„Lassen Sie mir die Rechnung hier!“ sagte sie.

„O, das eilt ja nicht!“ erwiderte Lheureux.

In der kommenden Woche stellte er sich wiederum ein und berichtete, es sei ihm mit vieler Mühe gelungen, einen gewissen Langlois ausfindig zu machen, der schon lange ein Auge auf das Grundstück geworfen habe und wissen möchte, was es koste.

„Der Preis ist mir gleichgültig!“ rief Emma aus.

Lheureux erklärte, man müsse den Käufer eine Weile zappeln lassen. Die Sache sei aber schon eine Reise dahin wert. Da sie selbst nicht gut verreisen könne, bot er sich dazu an, um das Geschäft mit Langlois zu besprechen. Er kam mit der Mitteilung zurück, der Käufer habe viertausend Franken geboten.

Emma war hocherfreut.

„Offen gestanden,“ fügte der Händler hinzu, „das ist anständig bezahlt!“

Die erste Hälfte der Summe zählte er ihr sofort auf. Als Emma sagte, damit solle ihre Rechnung beglichen werden, meinte Lheureux:

„Auf Ehre, es ist doch schade, daß Sie ein so schönes Sümmchen gleich wieder aus der Hand geben wollen!“

Sie sah auf die Banknoten und dachte an die unbegrenzte Zahl der Stelldichein, die ihr diese zweitausend Franken bedeuteten.

„Wie? Wie meinen Sie?“ stammelte sie.

„O,“ erwiderte er mit gutmütigem Lächeln, „man kann ja was ganz Beliebiges auf die Rechnung setzen. Ich weiß ja, wie das in einem Haushalte so ist.“

Er sah sie scharf an, während er die beiden Tausendfrankenscheine langsam durch die Finger hin und her gleiten ließ. Endlich machte er seine Brieftasche auf und legte vier vorbereitete Wechsel zu je tausend Franken auf den Tisch.

„Unterschreiben Sie!“ sagte er, „und behalten Sie die ganze Summe!“

Sie fuhr erschrocken zurück.

„Na, wenn ich Ihnen den Überschuß bar auszahle,“ sagte Lheureux frech, „erweise ich Ihnen dann nicht einen Dienst?“

Er schrieb unter die Rechnung:

„Von Frau Bovary viertausend Franken erhalten zu haben, bescheinigt

Lheureux.“

„So! Sie können unbesorgt sein. In sechs Monaten erhalten Sie die weiteren zweitausend Franken für Ihre alte Bude! Eher ist auch der letzte Wechsel nicht fällig.“

Emma fand sich in der Rechnerei nicht mehr ganz zurecht. In den Ohren klang es ihr, als würden Säcke voll Goldstücke vor ihr ausgeschüttet, die nur so über die Diele kollerten. Lheureux sagte noch, er habe einen Freund Vinçard, Bankier in Rouen, der die vier Wechsel diskontieren wolle. Die überschüssige Summe werde er der gnädigen Frau persönlich bringen.

Aber statt zweitausend Franken brachte er nur eintausendachthundert. Freund Vinçard habe „wie üblich“ zweihundert Franken für Provision und Diskont abgezogen. Dann forderte er nachlässig eine Empfangsbestätigung.

„Sie verstehen! Geschäft ist Geschäft! Und das Datum! Bitte! Das Datum!“

Tausend nun erfüllbare Wünsche umgaukelten Emma. Aber sie war so vorsichtig, dreitausend Franken beiseite zu legen, womit sie dann die ersten drei Wechsel prompt bezahlen konnte.

Der Fälligkeitstag des vierten Papieres fiel zufällig auf einen Donnerstag. Karl war zwar arg betroffen, wartete aber geduldig auf Emmas Rückkehr. Die Sache würde sich schon aufklären.

Sie log ihm vor, von dem Wechsel nur nichts gesagt zu haben, um ihm häusliche Sorgen zu ersparen. Sie setzte sich ihm auf die Knie, liebkoste ihn, umgirrte ihn und zählte ihm tausend unentbehrliche Sachen auf, die sie auf Borg hätte anschaffen müssen.

„Nicht wahr, du mußt doch zugeben: für so viele Dinge ist tausend Franken nicht zuviel?“

In seiner Ratlosigkeit lief Karl nun selber zu dem unvermeidlichen Lheureux. Dieser verschwor sich, die Geschichte in Ordnung zu bringen, wenn der Herr Doktor ihm zwei Wechsel ausstelle, einen davon zu siebenhundert Franken auf ein Vierteljahr. Daraufhin schrieb Bovary seiner Mutter einen kläglichen Brief. Statt einer Antwort kam sie persönlich. Als Emma wissen wollte, ob sie etwas herausrücke, gab er ihr zur Antwort:

„Ja! Aber sie will die Rechnung sehen!“

Am andern Morgen lief Emma zu Lheureux und ersuchte ihn um eine besondre Rechnung auf rund tausend Franken. Sonst käme die ganze Geschichte und auch die Veräußerung des Grundstücks heraus. Letztere hatte der Händler so geschickt betrieben, daß sie erst viel später bekannt wurde.

Obgleich die aufgeschriebenen Preise sehr niedrig waren, konnte die alte Frau Bovary nicht umhin, die Ausgaben unerhört zu finden.

„Gings denn nicht auch ohne den Teppich? Wozu mußten die Lehnstühle denn neu bezogen werden? Zu meiner Zeit gab es in keinem Hause mehr als einen einigen Lehnstuhl, den Großvaterstuhl! Die jungen Leute hatten keine nötig. So war es wenigstens bei meiner Mutter, und das war eine ehrbare Frau! Das kann ich dir versichern! Es sind nun einmal nicht alle Menschen reich. Und Verschwendung ruiniert jeden! Ich würde mich zu Tode schämen, wenn ich mich so verwöhnen wollte wie du! Und ich bin doch eine alte Frau, die wahrlich ein bißchen der Pflege nötig hätte ... Da schau mal einer diesen Luxus an! Lauter Kinkerlitzchen! Seidenfutter, das Meter zu zwei Franken! Wo man ganz schönen Futterstoff für vier Groschen, ja schon für dreie bekommt, der seinen Zweck vollkommen erfüllt!“

Emma lag auf der Chaiselongue und erwiderte mit erzwungener Ruhe:

„Ich finde, es ist nun gut!“

Aber die alte Frau predigte immer weiter und prophezeite, sie würden alle beide im Armenhause enden. Übrigens sei Karl der Hauptschuldige. Es sei ein wahres Glück, daß er ihr versprochen habe, die unselige Generalvollmacht zu vernichten ...

„Was?“ unterbrach Emma ihre Rede.

„Jawohl! Er hat mir sein Wort gegeben!“

Emma öffnete ein Fenster und rief ihren Mann. Der Unglücksmensch mußte zugeben, daß ihm die Mutter das Ehrenwort abgenötigt hatte. Da ging Emma aus dem Zimmer, kam sehr bald wieder und händigte ihrer Schwiegermutter mit der Gebärde einer Fürstin ein großes Schriftstück ein.

„Ich danke dir!“ sagte die alte Frau und steckte die Urkunde in den Ofen.

Emma brach in eine rauhe, scharfe, andauernde Lache aus. Sie hatte einen Nervenchok bekommen.

„Ach du mein Gott!“ rief Karl aus. „Siehst du, Mutter, es war doch nicht recht von dir! Du darfst ihr nicht so zusetzen!“

Sie zuckte mit den Achseln. Das sei alles „bloß Tuerei!“

Da lehnte sich Karl zum ersten Male in seinem Leben gegen sie auf und vertrat Emma so nachdrücklich, daß die alte Frau erklärte, sie werde abreisen. In der Tat tat sie das andern Tags. Als Karl sie noch einmal auf der Schwelle zum Bleiben überreden wollte, erwiderte sie:

„Nein, nein! Du liebst sie mehr als mich, und das ist ja ganz in der Ordnung! Wenn es auch dein Nachteil ist. Du wirst ja sehen ... Laß dirs wohl gehn! Ich werde ihr nicht sogleich wieder — sozusagen — zusetzen!“

Nicht weniger als armer Sünder stand er dann vor Emma, die ihm erbittert vorwarf, er habe kein Vertrauen mehr zu ihr. Er mußte erst lange bitten, ehe sie sich herabließ, eine neue Generalvollmacht anzunehmen. Er begleitete sie zu Guillaumin, der sie ausstellen sollte.

„Sehr begreiflich!“ meinte der Notar. „Ein Mann der Wissenschaft darf sich durch die Alltagsdinge nicht ablenken lassen.“

Karl fühlte sich durch diese im väterlichen Tone vorgebrachte Weisheit wieder aufgerichtet. Sie bemäntelte seine Schwachheit mit der schmeichelhaften Entschuldigung, er sei mit höheren Dingen beschäftigt.

Am Donnerstag darauf, in ihrem Zimmer im Boulogner Hofe, in Leos Armen war sie über die Maßen ausgelassen. Sie lachte, weinte, sang, tanzte, ließ sich Sorbett heraufbringen und rauchte Zigaretten. So überschwenglich sie ihm auch vorkam, er fand sie doch köstlich und bezaubernd. Er ahnte nicht, daß es in ihrem Innern gärte und daß sie sich aus diesem Motiv kopfüber in den Strudel des Lebens stürzte. Sie war reizbar, unersättlich, wollüstig geworden. Erhobenen Hauptes ging sie mit Leo durch die Straßen der Stadt spazieren, ohne die geringste Angst, daß sie ins Gerede kommen könnte. So sagte sie wenigstens. Insgeheim erzitterte sie freilich mitunter bei dem Gedanken, Rudolf könne ihr einmal begegnen. Wenn sie auch auf immerdar von ihm geschieden war, so fühlte sie sich doch noch immer in seinem Banne.

Eines Abends kam sie nicht nach Yonville zurück. Karl war außer sich vor Unruhe, und die kleine Berta, die ohne ihre „Mama“ nicht ins Bett gehen wollte, schluchzte herzzerreißend. Justin wurde auf der Poststraße entgegengesandt, und selbst Homais verließ seine Apotheke.

Als es elf Uhr schlug, hielt es Karl nicht mehr aus. Er spannte seinen Wagen an, sprang auf den Bock, hieb auf sein Pferd los und langte gegen zwei Uhr morgens im „Roten Kreuz“ an. Emma war nicht da. Er dachte, vielleicht könne der Adjunkt sie gesehen haben, aber wo wohnte er? Glücklicherweise fiel ihm die Adresse des Notars ein, bei dem Leo in der Kanzlei arbeitete. Er eilte hin.

Es begann zu dämmern. Er erkannte das Wappenschild über der Tür und klopfte an. Ohne daß ihm geöffnet ward, erteilte ihm jemand die gewünschte Auskunft, nicht ohne auf den nächtlichen Ruhestörer zu schimpfen.

Das Haus, in dem der Adjunkt wohnte, besaß weder einen Türklopfer noch eine Klingel noch einen Pförtner. Karl schlug mit der Faust gegen einen Fensterladen. Ein Schutzmann ging vorüber. Karl bekam Angst und ging davon.

„Ich bin ein Narr!“ sagte er zu sich. „Wahrscheinlich haben Lormeaux' sie gestern abend zu Tisch dabehalten!“

Die Familie Lormeaux wohnte gar nicht mehr in Rouen.

„Vielleicht ist sie bei Frau Dübreuil. Die ist vielleicht krank ... Ach nein, Frau Dübreuil ist ja schon vor einem halben Jahre gestorben ... Aber wo mag dann Emma nur sein?“

Plötzlich fiel ihm etwas ein. Er ließ sich in einem Café das Adreßbuch geben und suchte rasch nach dem Namen von Fräulein Lempereur. Sie wohnte Rue de la Renelle des Maroquiniers Nummer 74.

Als er in diese Straße einbog, tauchte Emma am andern Ende auf. Er stürzte auf sie los und fiel ihr um den Hals.

„Was hat dich denn gestern hier zurückgehalten?“ rief er.

„Ich war krank.“

„Was fehlte dir denn? ... Na und wo ... Wie?“

Sie fuhr mit der Hand über die Stirn und antwortete:

„Bei Fräulein Lempereur.“

„Das dachte ich mir doch gleich. Ich war auf dem Weg zu ihr.“

„Die Mühe kannst du dir nun ersparen. Sie ist übrigens schon ausgegangen. In Zukunft rege dich aber nicht wieder so auf! Du kannst dir denken, daß ich mich nicht gar frei fühle, wenn ich weiß, daß dich die geringste Verspätung dermaßen aus dem Gleichgewicht bringt!“

Das war eine Art Erlaubnis, die sie sich selbst gab, in Zukunft mit aller Ruhe über den Strang hauen zu können, wie man zu sagen pflegt. In der Tat machte sie nunmehr den ausgiebigsten Gebrauch davon. Sobald sie Lust verspürte, Leo zu sehen, fuhr sie unter irgendeinem Vorwand nach Rouen. Da dieser sie an solchen Tagen nicht erwartete, suchte sie ihn in seiner Kanzlei auf.

Die ersten Male war ihm das eine große Freude, aber allmählich verhehlte er ihr die Wahrheit nicht. Seinem Chef waren diese Störungen durchaus nicht angenehm.

„Ach was, komm nur mit!“ sagte sie.

Und er verließ ihretwegen seine Arbeit.

Sie sprach den Wunsch aus, er solle sich immer in Schwarz kleiden und sich eine sogenannte Fliege stehen lassen, damit er aussähe wie Ludwig der Dreizehnte auf dem bekannten Bilde. Er mußte ihr seine Wohnung zeigen, die sie ziemlich armselig fand. Er schämte sich, aber sie achtete nicht darauf und riet ihm, Vorhänge zu kaufen, wie sie welche hatte. Als er meinte, die seien sehr teuer, sagte sie lachend:

„Ach, hängst du an deinen paar Groschen!“

Jedesmal mußte ihr Leo genau berichten, was er seit dem letzten Stelldichein erlebt hatte. Einmal bat sie ihn um ein Gedicht, um ein Liebesgedicht ihr zu Ehren. Aber die Reimerei lag ihm nicht, und er schrieb schließlich ein Sonett aus einem alten Almanach ab.

Er tat das keineswegs aus Eitelkeit. Er kannte kein andres Bedürfnis, als ihr zu gefallen. Er war in allen Dingen ihrer Ansicht und hatte stets denselben Geschmack wie sie. Mit einem Worte: sie tauschten allmählich ihre Rollen. Leo wurde der feminine Teil in diesem Liebesverhältnisse. Sie verstand auf eine Art zu kosen und zu küssen, daß er die Empfindung hatte, als sauge sie ihm die Seele aus dem Leibe. Es steckte, im Kerne ihres Wesens verborgen, eine eigentümliche, geradezu unkörperliche Verderbnis in Emma, eine geheimnisvolle Erbschaft.