Flaubert | Madame Bovary | 33 | Il y a toujours après la mort / There is always after the death / Nach dem Tode eines Menschen

 

IX

Il y a toujours après la mort de quelqu’un comme une stupéfaction qui se dégage, tant il est difficile de comprendre cette survenue du néant et de se résigner à y croire. Mais, quand il s’aperçut pourtant de son immobilité, Charles se jeta sur elle en criant :

— Adieu ! adieu !

Homais et Canivet l’entraînèrent hors de la chambre.

— Modérez-vous !

— Oui, disait-il en se débattant, je serai raisonnable, je ne ferai pas de mal. Mais laissez-moi ! je veux la voir ! c’est ma femme !

Et il pleurait.

— Pleurez, reprit le pharmacien, donnez cours à la nature, cela vous soulagera !

Devenu plus faible qu’un enfant, Charles se laissa conduire en bas, dans la salle, et M. Homais bientôt s’en retourna chez lui.

Il fut sur la place accosté par l’Aveugle, qui, s’étant traîné jusqu’à Yonville dans l’espoir de la pommade antiphlogistique, demandait à chaque passant où demeurait l’apothicaire.

— Allons, bon ! comme si je n’avais pas d’autres chiens à fouetter ! Ah ! tant pis, reviens plus tard !

Et il entra précipitamment dans la pharmacie.

Il avait à écrire deux lettres, à faire une potion calmante pour Bovary, à trouver un mensonge qui pût cacher l’empoisonnement et à le rédiger en article pour le Fanal, sans compter les personnes qui l’attendaient, afin d’avoir des informations ; et, quand les Yonvillais eurent tous entendu son histoire d’arsenic qu’elle avait pris pour du sucre, en faisant une crème à la vanille, Homais, encore une fois, retourna chez Bovary.

Il le trouva seul (M. Canivet venait de partir), assis dans le fauteuil, près de la fenêtre, et contemplant d’un regard idiot les pavés de la salle.

— Il faudrait à présent, dit le pharmacien, fixer vous-même l’heure de la cérémonie.

— Pourquoi ? quelle cérémonie ?

Puis d’une voix balbutiante et effrayée :

— Oh ! non, n’est-ce pas ? non, je veux la garder.

Homais, par contenance, prit une carafe sur l’étagère pour arroser les géraniums.

— Ah ! merci, dit Charles, vous êtes bon !

Et il n’acheva pas, suffoquant sous une abondance de souvenirs que ce geste du pharmacien lui rappelait.

Alors, pour le distraire, Homais jugea convenable de causer un peu horticulture ; les plantes avaient besoin d’humidité. Charles baissa la tête en signe d’approbation.

— Du reste, les beaux jours maintenant vont revenir.

— Ah ! fit Bovary.

L’apothicaire, à bout d’idées, se mit à écarter doucement les petits rideaux du vitrage.

— Tiens, voilà M. Tuvache qui passe.

Charles répéta comme une machine :

— M. Tuvache qui passe.

Homais n’osa lui reparler des dispositions funèbres ; ce fut l’ecclésiastique qui parvint à l’y résoudre.

Il s’enferma dans son cabinet, prit une plume, et, après avoir sangloté quelque temps, il écrivit :

« Je veux qu’on l’enterre dans sa robe de noces, avec des souliers blancs, une couronne. On lui étalera les cheveux sur les épaules ; trois cercueils, un de chêne, un d’acajou, un de plomb. Qu’on ne me dise rien, j’aurai de la force. On lui mettra par-dessus tout une grande pièce de velours vert. Je le veux. Faites-le. »

Ces messieurs s’étonnèrent beaucoup des idées romanesques de Bovary, et aussitôt le pharmacien alla lui dire :

— Ce velours me parait une superfétation. La dépense, d’ailleurs…

— Est-ce que cela vous regarde ? s’écria Charles. Laissez-moi ! vous ne l’aimiez pas ! Allez-vous-en !

L’ecclésiastique le prit par-dessous le bras pour lui faire faire un tour de promenade dans le jardin. Il discourait sur la vanité des choses terrestres. Dieu était bien grand, bien bon ; on devait sans murmure se soumettre à ses décrets, même le remercier.

Charles éclata en blasphèmes.

— Je l’exècre, votre Dieu !

— L’esprit de révolte est encore en vous, soupira l’ecclésiastique.

Bovary était loin. Il marchait à grands pas, le long du mur, près de l’espalier, et il grinçait des dents, il levait au ciel des regards de malédiction ; mais pas une feuille seulement n’en bougea.

Une petite pluie tombait. Charles, qui avait la poitrine nue, finit par grelotter ; il rentra s’asseoir dans la cuisine.

À six heures, on entendit un bruit de ferraille sur la place : c’était l’Hirondelle qui arrivait ; et il resta le front contre les carreaux, à voir descendre les uns après les autres tous les voyageurs. Félicité lui étendit un matelas dans le salon ; il se jeta dessus et s’endormit.

Bien que philosophe, M. Homais respectait les morts. Aussi, sans garder rancune au pauvre Charles, il revint le soir pour faire la veillée du cadavre, apportant avec lui trois volumes, et un portefeuille afin de prendre des notes.

M. Bournisien s’y trouvait, et deux grands cierges brûlaient au chevet du lit, que l’on avait tiré hors de l’alcôve.

L’apothicaire, à qui le silence pesait, ne tarda pas à formuler quelques plaintes sur cette « infortunée jeune femme » ; et le prêtre répondit qu’il ne restait plus maintenant qu’à prier pour elle.

— Cependant, reprit Homais, de deux choses l’une : ou elle est morte en état de grâce (comme s’exprime l’Église), et alors elle n’a nul besoin de nos prières ; ou bien elle est décédée impénitente (c’est, je crois, l’expression ecclésiastique), et alors…

Bournisien l’interrompit, répliquant d’un ton bourru qu’il n’en fallait pas moins prier.

— Mais, objecta le pharmacien, puisque Dieu connaît tous nos besoins, à quoi peut servir la prière ?

— Comment ! fit l’ecclésiastique, la prière ! Vous n’êtes donc pas chrétien ?

— Pardonnez ! dit Homais. J’admire le christianisme. Il a d’abord affranchi les esclaves, introduit dans le monde une morale…

— Il ne s’agit pas de cela ! Tous les textes…

— Oh ! oh ! quant aux textes, ouvrez l’histoire ; on sait qu’ils ont été falsifiés par les jésuites.

Charles entra, et, s’avançant vers le lit, il tira lentement les rideaux.

Emma avait la tête penchée sur l’épaule droite. Le coin de sa bouche, qui se tenait ouverte, faisait comme un trou noir au bas de son visage ; les deux pouces restaient infléchis dans la paume des mains ; une sorte de poussière blanche lui parsemait les cils, et ses yeux commençaient à disparaître dans une pâleur visqueuse qui ressemblait à une toile mince, comme si des araignées avaient filé dessus. Le drap se creusait depuis ses seins jusqu’à ses genoux, se relevant ensuite à la pointe des orteils ; et il semblait à Charles que des masses infinies, qu’un poids énorme pesait sur elle.

L’horloge de l’église sonna deux heures. On entendait le gros murmure de la rivière qui coulait dans les ténèbres, au pied de la terrasse. M. Bournisien, de temps à autre, se mouchait bruyamment, et Homais faisait grincer sa plume sur le papier.

— Allons, mon bon ami, dit-il, retirez-vous, ce spectacle vous déchire !

Charles une fois parti, le pharmacien et le curé recommencèrent leurs discussions.

— Lisez Voltaire ! disait l’un ; lisez d’Holbach, lisez l’Encyclopédie !

— Lisez les Lettres de quelques juifs portugais ! disait l’autre ; lisez la Raison du christianisme, par Nicolas, ancien magistrat !

Ils s’échauffaient, ils étaient rouges, ils parlaient à la fois sans s’écouter ; Bournisien se scandalisait d’une telle audace ; Homais s’émerveillait d’une telle bêtise ; et ils n’étaient pas loin de s’adresser des injures, quand Charles, tout à coup, reparut. Une fascination l’attirait. Il remontait continuellement l’escalier.

Il se posait en face d’elle pour la mieux voir, et il se perdait en cette contemplation, qui n’était plus douloureuse à force d’être profonde.

Il se rappelait des histoires de catalepsie, les miracles du magnétisme ; et il se disait qu’en le voulant extrêmement, il parviendrait peut-être à la ressusciter. Une fois même il se pencha vers elle, et il cria tout bas : « Emma ! Emma ! » Son haleine, fortement poussée, fit trembler la flamme des cierges contre le mur.

Au petit jour, Mme Bovary mère arriva ; Charles en l’embrassant, eut un nouveau débordement de pleurs. Elle essaya, comme avait tenté le pharmacien, de lui faire quelques observations sur les dépenses de l’enterrement. Il s’emporta si fort qu’elle se tut, et même il la chargea de se rendre immédiatement à la ville pour acheter ce qu’il fallait.

Charles resta seul toute l’après-midi : on avait conduit Berthe chez Mme Homais ; Félicité se tenait en haut, dans la chambre, avec la mère Lefrançois.

Le soir, il reçut des visites. Il se levait, vous serrait les mains sans pouvoir parler, puis l’on s’asseyait auprès des autres, qui faisaient devant la cheminée un grand demi-cercle. La figure basse et le jarret sur le genou, ils dandinaient leur jambe, tout en poussant par intervalles un gros soupir ; et chacun s’ennuyait d’une façon démesurée ; c’était pourtant à qui ne partirait pas.

Homais, quand il revint à neuf heures (on ne voyait que lui sur la place depuis deux jours), était chargé d’une provision de camphre, de benjoin et d’herbes aromatiques. Il portait aussi un vase plein de chlore, pour bannir les miasmes. À ce moment, la domestique, Mme Lefrançois et la mère Bovary tournaient autour d’Emma, en achevant de l’habiller ; et elles abaissèrent le long voile raide, qui la recouvrit jusqu’à ses souliers de satin.

Félicité sanglotait :

— Ah ! ma pauvre maîtresse ! ma pauvre maîtresse !

— Regardez-la, disait en soupirant l’aubergiste, comme elle est mignonne encore ! Si l’on ne jurerait pas qu’elle va se lever tout à l’heure.

Puis elles se penchèrent, pour lui mettre sa couronne.

Il fallut soulever un peu la tête, et alors un flot de liquides noirs sortit, comme un vomissement, de sa bouche.

— Ah ! mon Dieu ! la robe, prenez garde ! s’écria Mme Lefrançois. Aidez-nous donc ! disait-elle au pharmacien. Est-ce que vous avez peur, par hasard ?

— Moi, peur ? répliqua-t-il en haussant les épaules. Ah bien, oui ! J’en ai vu d’autres à l’Hôtel-Dieu, quand j’étudiais la pharmacie ! Nous faisions du punch dans l’amphithéâtre aux dissections ! Le néant n’épouvante pas un philosophe ; et même, je le dis souvent, j’ai l’intention de léguer mon corps aux hôpitaux, afin de servir plus tard à la Science.

En arrivant, le curé demanda comment se portait Monsieur ; et, sur la réponse de l’apothicaire, il reprit :

— Le coup, vous comprenez, est encore trop récent !

Alors Homais le félicita de n’être pas exposé, comme tout le monde, à perdre une compagne chérie ; d’où s’ensuivit une discussion sur le célibat des prêtres.

— Car, disait le pharmacien, il n’est pas naturel qu’un homme se passe de femmes ! On a vu des crimes…

— Mais, sabre de bois ! s’écria l’ecclésiastique, comment voulez-vous qu’un individu pris dans le mariage puisse garder, par exemple, le secret de la confession ?

Homais attaqua la confession. Bournisien la défendit ; il s’étendit sur les restitutions qu’elle faisait opérer. Il cita différentes anecdotes de voleurs devenus honnêtes tout à coup. Des militaires, s’étant approchés du tribunal de la pénitence, avaient senti les écailles leur tomber des yeux. Il y avait à Fribourg un ministre…

Son compagnon dormait. Puis, comme il étouffait un peu dans l’atmosphère trop lourde de la chambre, il ouvrit la fenêtre, ce qui réveilla le pharmacien.

— Allons, une prise ! lui dit-il. Acceptez, cela dissipe.

Des aboiements continus se traînaient au loin, quelque part.

— Entendez-vous un chien qui hurle ? dit le pharmacien.

— On prétend, qu’ils sentent les morts, répondit l’ecclésiastique. C’est comme les abeilles : elles s’envolent de la ruche au décès des personnes. Homais ne releva pas ces préjugés, car il s’était rendormi.

M. Bournisien, plus robuste, continua quelque temps à remuer tout bas les lèvres ; puis, insensiblement, il baissa le menton, lâcha son gros livre noir et se mit à ronfler.

Ils étaient en face l’un de l’autre, le ventre en avant, la figure bouffie, l’air renfrogné, après tant de désaccord se rencontrant enfin dans la même faiblesse humaine ; et ils ne bougeaient pas plus que le cadavre à côté d’eux, qui avait l’air de dormir.

Charles, en entrant, ne les réveilla point. C’était la dernière fois. Il venait lui faire ses adieux.

Les herbes aromatiques fumaient encore, et des tourbillons de vapeur bleuâtre se confondaient au bord de la croisée avec le brouillard qui entrait. Il y avait quelques étoiles, et la nuit était douce.

La cire des cierges tombait par grosses larmes sur les draps du lit. Charles les regardait brûler, fatiguant ses yeux contre le rayonnement de leur flamme jaune.

Des moires frissonnaient sur la robe de satin, blanche comme un clair de lune. Emma disparaissait dessous ; et il lui semblait que, s’épandant au dehors d’elle-même, elle se perdait confusément dans l’entourage des choses, dans le silence, dans la nuit, dans le vent qui passait, dans les senteurs humides qui montaient.

Puis, tout à coup, il la voyait dans le jardin de Tostes, sur le banc, contre la haie d’épines, ou bien à Rouen dans les rues, sur le seuil de leur maison, dans la cour des Bertaux. Il entendait encore le rire des garçons en gaieté qui dansaient sous les pommiers ; la chambre était pleine du parfum de sa chevelure, et sa robe lui frissonnait dans les bras avec un bruit d’étincelles. C’était la même, celle-là !

Il fut longtemps à se rappeler ainsi toutes les félicités disparues, ses attitudes, ses gestes, le timbre de sa voix. Après un désespoir, il en venait un autre, et toujours, intarissablement, comme les flots d’une marée qui déborde.

Il eut une curiosité terrible : lentement, du bout des doigts, en palpitant, il releva son voile. Mais il poussa un cri d’horreur qui réveilla les deux autres. Ils l’entraînèrent en bas, dans la salle.

Puis Félicité vint dire qu’il demandait des cheveux.

— Coupez-en ! répliqua l’apothicaire.

Et, comme elle n’osait, il s’avança lui-même, les ciseaux à la main. Il tremblait si fort, qu’il piqua la peau des tempes en plusieurs places. Enfin, se raidissant contre l’émotion, Homais donna deux ou trois grands coups au hasard, ce qui fit des marques blanches dans cette belle chevelure noire.

Le pharmacien et le curé se replongèrent dans leurs occupations, non sans dormir de temps à autre, ce dont ils s’accusaient réciproquement à chaque réveil nouveau. Alors M. Bournisien aspergeait la chambre d’eau bénite et Homais jetait un peu de chlore par terre.

Félicité avait eu soin de mettre pour eux, sur la commode, une bouteille d’eau-de-vie, un fromage et une grosse brioche. Aussi l’apothicaire, qui n’en pouvait plus, soupira, vers quatre heures du matin :

— Ma foi, je me sustenterais avec plaisir !

L’ecclésiastique ne se fit point prier ; il sortit pour aller dire sa messe, revint ; puis ils mangèrent et trinquèrent, tout en ricanant un peu, sans savoir pourquoi, excités par cette gaieté vague qui vous prend après des séances de tristesse ; et, au dernier petit verre, le prêtre dit au pharmacien, tout en lui frappant sur l’épaule :

— Nous finirons par nous entendre !

Ils rencontrèrent en bas, dans le vestibule, les ouvriers qui arrivaient. Alors Charles, pendant deux heures, eut à subir le supplice du marteau qui résonnait sur les planches. Puis on la descendit dans son cercueil de chêne, que l’on emboîta dans les deux autres ; mais, comme la bière était trop large, il fallut boucher les interstices avec la laine d’un matelas. Enfin, quand les trois couvercles furent rabotés, cloués, soudés, on l’exposa devant la porte ; on ouvrit toute grande la maison, et les gens d’Yonville commencèrent à affluer.

Le père Rouault arriva. Il s’évanouit sur la place en apercevant le drap noir.

Chapter Nine

There is always after the death of anyone a kind of stupefaction; so difficult is it to grasp this advent of nothingness and to resign ourselves to believe in it. But still, when he saw that she did not move, Charles threw himself upon her, crying —

“Farewell! farewell!”

Homais and Canivet dragged him from the room.

“Restrain yourself!”

“Yes.” said he, struggling, “I’ll be quiet. I’ll not do anything. But leave me alone. I want to see her. She is my wife!”

And he wept.

“Cry,” said the chemist; “let nature take her course; that will solace you.”

Weaker than a child, Charles let himself be led downstairs into the sitting-room, and Monsieur Homais soon went home. On the Place he was accosted by the blind man, who, having dragged himself as far as Yonville, in the hope of getting the antiphlogistic pomade, was asking every passer-by where the druggist lived.

“There now! as if I hadn’t got other fish to fry. Well, so much the worse; you must come later on.”

And he entered the shop hurriedly.

He had to write two letters, to prepare a soothing potion for Bovary, to invent some lie that would conceal the poisoning, and work it up into an article for the “Fanal,” without counting the people who were waiting to get the news from him; and when the Yonvillers had all heard his story of the arsenic that she had mistaken for sugar in making a vanilla cream. Homais once more returned to Bovary’s.

He found him alone (Monsieur Canivet had left), sitting in an arm-chair near the window, staring with an idiotic look at the flags of the floor.

“Now,” said the chemist, “you ought yourself to fix the hour for the ceremony.”

“Why? What ceremony?” Then, in a stammering, frightened voice, “Oh, no! not that. No! I want to see her here.”

Homais, to keep himself in countenance, took up a water-bottle on the whatnot to water the geraniums.

“Ah! thanks,” said Charles; “you are good.”

But he did not finish, choking beneath the crowd of memories that this action of the druggist recalled to him.

Then to distract him, Homais thought fit to talk a little horticulture: plants wanted humidity. Charles bowed his head in sign of approbation.

“Besides, the fine days will soon be here again.”

“Ah!” said Bovary.

The druggist, at his wit’s end, began softly to draw aside the small window-curtain.

“Hallo! there’s Monsieur Tuvache passing.”

Charles repeated like a machine —-

“Monsieur Tuvache passing!”

Homais did not dare to speak to him again about the funeral arrangements; it was the priest who succeeded in reconciling him to them.

He shut himself up in his consulting-room, took a pen, and after sobbing for some time, wrote —

“I wish her to be buried in her wedding-dress, with white shoes, and a wreath. Her hair is to be spread out over her shoulders. Three coffins, one of oak, one of mahogany, one of lead. Let no one say anything to me. I shall have strength. Over all there is to be placed a large piece of green velvet. This is my wish; see that it is done.”

The two men were much surprised at Bovary’s romantic ideas. The chemist at once went to him and said —

“This velvet seems to me a superfetation. Besides, the expense —”

“What’s that to you?” cried Charles. “Leave me! You did not love her. Go!”

The priest took him by the arm for a turn in the garden. He discoursed on the vanity of earthly things. God was very great, was very good: one must submit to his decrees without a murmur; nay, must even thank him.

Charles burst out into blasphemies: “I hate your God!”

“The spirit of rebellion is still upon you,” sighed the ecclesiastic.

Bovary was far away. He was walking with great strides along by the wall, near the espalier, and he ground his teeth; he raised to heaven looks of malediction, but not so much as a leaf stirred.

A fine rain was falling: Charles, whose chest was bare, at last began to shiver; he went in and sat down in the kitchen.

At six o’clock a noise like a clatter of old iron was heard on the Place; it was the “Hirondelle” coming in, and he remained with his forehead against the windowpane, watching all the passengers get out, one after the other. Felicite put down a mattress for him in the drawing-room. He threw himself upon it and fell asleep.

Although a philosopher, Monsieur Homais respected the dead. So bearing no grudge to poor Charles, he came back again in the evening to sit up with the body; bringing with him three volumes and a pocket-book for taking notes.

Monsieur Bournisien was there, and two large candles were burning at the head of the bed, that had been taken out of the alcove. The druggist, on whom the silence weighed, was not long before he began formulating some regrets about this “unfortunate young woman.” and the priest replied that there was nothing to do now but pray for her.

“Yet,” Homais went on, “one of two things; either she died in a state of grace (as the Church has it), and then she has no need of our prayers; or else she departed impertinent (that is, I believe, the ecclesiastical expression), and then —”

Bournisien interrupted him, replying testily that it was none the less necessary to pray.

“But,” objected the chemist, “since God knows all our needs, what can be the good of prayer?”

“What!” cried the ecclesiastic, “prayer! Why, aren’t you a Christian?”

“Excuse me,” said Homais; “I admire Christianity. To begin with, it enfranchised the slaves, introduced into the world a morality —”

“That isn’t the question. All the texts-”

“Oh! oh! As to texts, look at history; it, is known that all the texts have been falsified by the Jesuits.”

Charles came in, and advancing towards the bed, slowly drew the curtains.

Emma’s head was turned towards her right shoulder, the corner of her mouth, which was open, seemed like a black hole at the lower part of her face; her two thumbs were bent into the palms of her hands; a kind of white dust besprinkled her lashes, and her eyes were beginning to disappear in that viscous pallor that looks like a thin web, as if spiders had spun it over. The sheet sunk in from her breast to her knees, and then rose at the tips of her toes, and it seemed to Charles that infinite masses, an enormous load, were weighing upon her.

The church clock struck two. They could hear the loud murmur of the river flowing in the darkness at the foot of the terrace. Monsieur Bournisien from time to time blew his nose noisily, and Homais’ pen was scratching over the paper.

“Come, my good friend,” he said, “withdraw; this spectacle is tearing you to pieces.”

Charles once gone, the chemist and the cure recommenced their discussions.

“Read Voltaire,” said the one, “read D’Holbach, read the ‘Encyclopaedia’!”

“Read the ‘Letters of some Portuguese Jews,’” said the other; “read ‘The Meaning of Christianity,’ by Nicolas, formerly a magistrate.”

They grew warm, they grew red, they both talked at once without listening to each other. Bournisien was scandalized at such audacity; Homais marvelled at such stupidity; and they were on the point of insulting one another when Charles suddenly reappeared. A fascination drew him. He was continually coming upstairs.

He stood opposite her, the better to see her, and he lost himself in a contemplation so deep that it was no longer painful.

He recalled stories of catalepsy, the marvels of magnetism, and he said to himself that by willing it with all his force he might perhaps succeed in reviving her. Once he even bent towards he, and cried in a low voice, “Emma! Emma!” His strong breathing made the flames of the candles tremble against the wall.

At daybreak Madame Bovary senior arrived. Charles as he embraced her burst into another flood of tears. She tried, as the chemist had done, to make some remarks to him on the expenses of the funeral. He became so angry that she was silent, and he even commissioned her to go to town at once and buy what was necessary.

Charles remained alone the whole afternoon; they had taken Berthe to Madame Homais’; Felicite was in the room upstairs with Madame Lefrancois.

In the evening he had some visitors. He rose, pressed their hands, unable to speak. Then they sat down near one another, and formed a large semicircle in front of the fire. With lowered faces, and swinging one leg crossed over the other knee, they uttered deep sighs at intervals; each one was inordinately bored, and yet none would be the first to go.

Homais, when he returned at nine o’clock (for the last two days only Homais seemed to have been on the Place), was laden with a stock of camphor, of benzine, and aromatic herbs. He also carried a large jar full of chlorine water, to keep off all miasmata. Just then the servant, Madame Lefrancois, and Madame Bovary senior were busy about Emma, finishing dressing her, and they were drawing down the long stiff veil that covered her to her satin shoes.

Felicite was sobbing —“Ah! my poor mistress! my poor mistress!”

“Look at her,” said the landlady, sighing; “how pretty she still is! Now, couldn’t you swear she was going to get up in a minute?”

Then they bent over her to put on her wreath. They had to raise the head a little, and a rush of black liquid issued, as if she were vomiting, from her mouth.

“Oh, goodness! The dress; take care!” cried Madame Lefrancois. “Now, just come and help,” she said to the chemist. “Perhaps you’re afraid?”

“I afraid?” replied he, shrugging his shoulders. “I dare say! I’ve seen all sorts of things at the hospital when I was studying pharmacy. We used to make punch in the dissecting room! Nothingness does not terrify a philosopher; and, as I often say, I even intend to leave my body to the hospitals, in order, later on, to serve science.”

The cure on his arrival inquired how Monsieur Bovary was, and, on the reply of the druggist, went on —“The blow, you see, is still too recent.”

Then Homais congratulated him on not being exposed, like other people, to the loss of a beloved companion; whence there followed a discussion on the celibacy of priests.

“For,” said the chemist, “it is unnatural that a man should do without women! There have been crimes —”

“But, good heaven!” cried the ecclesiastic, “how do you expect an individual who is married to keep the secrets of the confessional, for example?”

Homais fell foul of the confessional. Bournisien defended it; he enlarged on the acts of restitution that it brought about. He cited various anecdotes about thieves who had suddenly become honest. Military men on approaching the tribunal of penitence had felt the scales fall from their eyes. At Fribourg there was a minister —

His companion was asleep. Then he felt somewhat stifled by the over-heavy atmosphere of the room; he opened the window; this awoke the chemist.

“Come, take a pinch of snuff,” he said to him. “Take it; it’ll relieve you.”

A continual barking was heard in the distance. “Do you hear that dog howling?” said the chemist.

“They smell the dead,” replied the priest. “It’s like bees; they leave their hives on the decease of any person.”

Homais made no remark upon these prejudices, for he had again dropped asleep. Monsieur Bournisien, stronger than he, went on moving his lips gently for some time, then insensibly his chin sank down, he let fall his big black boot, and began to snore.

They sat opposite one another, with protruding stomachs, puffed-up faces, and frowning looks, after so much disagreement uniting at last in the same human weakness, and they moved no more than the corpse by their side, that seemed to be sleeping.

Charles coming in did not wake them. It was the last time; he came to bid her farewell.

The aromatic herbs were still smoking, and spirals of bluish vapour blended at the window-sash with the fog that was coming in. There were few stars, and the night was warm. The wax of the candles fell in great drops upon the sheets of the bed. Charles watched them burn, tiring his eyes against the glare of their yellow flame.

The watering on the satin gown shimmered white as moonlight. Emma was lost beneath it; and it seemed to him that, spreading beyond her own self, she blended confusedly with everything around her — the silence, the night, the passing wind, the damp odours rising from the ground.

Then suddenly he saw her in the garden at Tostes, on a bench against the thorn hedge, or else at Rouen in the streets, on the threshold of their house, in the yard at Bertaux. He again heard the laughter of the happy boys beneath the apple-trees: the room was filled with the perfume of her hair; and her dress rustled in his arms with a noise like electricity. The dress was still the same.

For a long while he thus recalled all his lost joys, her attitudes, her movements, the sound of her voice. Upon one fit of despair followed another, and even others, inexhaustible as the waves of an overflowing sea.

A terrible curiosity seized him. Slowly, with the tips of his fingers, palpitating, he lifted her veil. But he uttered a cry of horror that awoke the other two.

They dragged him down into the sitting-room. Then Felicite came up to say that he wanted some of her hair.

“Cut some off,” replied the druggist.

And as she did not dare to, he himself stepped forward, scissors in hand. He trembled so that he pierced the skin of the temple in several places. At last, stiffening himself against emotion, Homais gave two or three great cuts at random that left white patches amongst that beautiful black hair.

The chemist and the cure plunged anew into their occupations, not without sleeping from time to time, of which they accused each other reciprocally at each fresh awakening. Then Monsieur Bournisien sprinkled the room with holy water and Homais threw a little chlorine water on the floor.

Felicite had taken care to put on the chest of drawers, for each of them, a bottle of brandy, some cheese, and a large roll. And the druggist, who could not hold out any longer, about four in the morning sighed —

“My word! I should like to take some sustenance.”

The priest did not need any persuading; he went out to go and say mass, came back, and then they ate and hobnobbed, giggling a little without knowing why, stimulated by that vague gaiety that comes upon us after times of sadness, and at the last glass the priest said to the druggist, as he clapped him on the shoulder —

“We shall end by understanding one another.”

In the passage downstairs they met the undertaker’s men, who were coming in. Then Charles for two hours had to suffer the torture of hearing the hammer resound against the wood. Next day they lowered her into her oak coffin, that was fitted into the other two; but as the bier was too large, they had to fill up the gaps with the wool of a mattress. At last, when the three lids had been planed down, nailed, soldered, it was placed outside in front of the door; the house was thrown open, and the people of Yonville began to flock round.

Old Rouault arrived, and fainted on the Place when he saw the black cloth!

Zehntes Kapitel

Nach dem Tode eines Menschen sind die Umstehenden immer wie betäubt. So schwer ist es, den Hereinbruch des ewigen Nichts zu begreifen und sich dem Glauben daran zu ergeben. Karl aber, als er sah, daß Emma unbeweglich dalag, warf sich über sie und schrie:

„Lebwohl! Lebwohl!“

Homais und Canivet zogen ihn aus dem Zimmer.

„Fassen Sie sich!“

„Ja!“ rief er und machte sich von ihnen los. „Ich will vernünftig sein! Ich tue ja nichts. Aber lassen Sie mich! Ich muß sie sehen! Es ist meine Frau!“

Er weinte.

„Weinen Sie nur!“ sagte der Apotheker. „Lassen Sie der Natur freien Lauf! Das wird Sie erleichtern!“

Da wurde Karl schwach wie ein Kind und ließ sich in die Große Stube im Erdgeschoß hinunterführen. Homais ging bald darnach in sein Haus zurück.

Auf dem Markte wurde er von dem Blinden angesprochen, der sich bis Yonville geschleppt hatte, um die Salbe zu holen. Jeden Vorübergehenden hatte er gefragt, wo der Apotheker wohne.

„Großartig! Als wenn ich gerade jetzt nicht schon genug zu tun hätte! Bedaure! Komm ein andermal!“

Er verschwand schnell in seinem Hause.

Er hatte zwei Briefe zu schreiben, einen beruhigenden Trank für Bovary zu brauen und ein Märchen zu ersinnen, um Frau Bovarys Vergiftung auf eine möglichst harmlose Weise zu erklären. Er wollte einen Artikel für den „Leuchtturm von Rouen“ daraus machen. Außerdem wartete eine Menge neugieriger Leute auf ihn. Alle wollten Genaueres wissen. Nachdem er mehreremals wiederholt hatte, Frau Bovary habe bei der Zubereitung von Vanillecreme aus Versehen Arsenik statt Zucker genommen, begab er sich abermals zu Bovary.

Er fand ihn allein. Canivet war eben fortgefahren. Karl saß im Lehnstuhl am Fenster und starrte mit blödem Blick auf die Dielen.

„Wir müssen die Stunde für die Feierlichkeit festsetzen!“ sagte der Apotheker.

„Wozu? Für was für eine Feierlichkeit?“ Stammelnd und voll Grauen fügte er hinzu: „Nein, nein ... nicht wahr? Ich darf sie dabehalten?“

Um seine Haltung zu bewahren, nahm Homais die Wasserflasche vom Tisch und begoß die Geranien.

„O, ich danke Ihnen!“ sagte Karl. „Sie sind sehr gütig ...“

Er wollte noch mehr sagen, aber die Fülle von Erinnerungen, die des Apothekers Tun in ihm wachrief, überwältigte ihn. Es waren Emmas Blumen!

Homais gab sich Mühe, ihn zu zerstreuen, und begann über die Gärtnerei zu plaudern. Die Pflanzen hätten die Feuchtigkeit sehr nötig. Karl nickte zustimmend.

„Jetzt werden auch bald schöne Tage kommen ...“

Bovary seufzte.

Der Apotheker wußte nicht mehr, wovon er reden sollte, und schob behutsam eine Scheibengardine beiseite.

„Sehn Sie, da drüben geht der Bürgermeister!“

Karl wiederholte mechanisch:

„Da drüben geht der Bürgermeister!“

Homais wagte nicht, auf die Vorbereitungen zum Begräbnis zurückzukommen. Erst der Pfarrer brachte Bovary zu einem Entschlusse hierüber.

Karl schloß sich in sein Sprechzimmer ein, ergriff die Feder, und nachdem er eine Zeitlang geschluchzt hatte, schrieb er:

    „Ich bestimme, daß man meine Frau in ihrem Hochzeitskleid begrabe, in weißen Schuhen, einen Kranz auf dem Haupte. Das Haar soll man ihr über die Schultern legen. Drei Särge: einen aus Eiche, einen aus Mahagoni, einen von Blei. Man soll mich nicht trösten wollen! Ich werde stark sein. Und über den Sarg soll man ein großes Stück grünen Samt breiten. So will ich es! Tut es!“

Man war über Bovarys Romantik arg erstaunt, und der Apotheker ging sofort zu ihm hinein, um ihm zu sagen:

„Das mit dem Samt scheint mir übertrieben. Allein die Kosten ...“

„Was geht Sie das an!“ schrie Karl. „Lassen Sie mich! Sie haben sie nicht geliebt! Gehn Sie!“

Der Priester faßte Karl unter den Arm und führte ihn in den Garten. Er sprach von der Vergänglichkeit alles Irdischen. Gott sei gut und weise. Man müsse sich ohne Murren seinem Ratschluß unterwerfen. Man müsse ihm sogar dafür danken.

Aber Karl brach in Gotteslästerungen aus.

„Ich verfluche ihn, euren Gott!“

„Der Geist des Aufruhrs steckt noch in Ihnen!“ seufzte der Priester.

Bovary ließ ihn stehen. Mit großen Schritten ging er die Gartenmauer entlang, an den Spalieren hin. Er knirschte mit den Zähnen und sah mit Blicken zum Himmel, die Verwünschungen waren. Aber auch nicht ein Blatt wurde davon bewegt.

Es begann zu regnen. Karls Weste stand offen. Nach einer Weile fror ihn. Er ging ins Haus zurück und setzte sich an den Herd in der Küche.

Um sechs Uhr hörte er Wagengerassel draußen auf dem Markte. Es war die Post, die von Rouen zurückkehrte. Er preßte die Stirn gegen die Scheiben und sah zu, wie die Reisenden nacheinander ausstiegen. Felicie legte ihm eine Matratze in das Wohnzimmer, er warf sich darauf und schlief ein.

Herr Homais war ein Freigeist, aber er ehrte die Toten. Er trug dem armen Karl auch nichts nach und kam abends, um Totenwache zu halten. Er brachte drei Bücher und ein Notizbuch mit. Er pflegte sich Auszüge zu machen.

Bournisien fand sich gleichfalls ein. Zwei hohe Wachskerzen brannten am Kopfende des Bettes, das man aus dem Alkoven hervorgerückt hatte.

Der Apotheker, dem das Schweigen unheimlich vorkam, drechselte Jeremiaden über die „unglückliche junge Frau“. Der Priester unterbrach ihn. Es sei nichts am Platze, als für sie zu beten.

„Immerhin“, versetzte Homais, „sind nur zwei Fälle möglich. Entweder ist sie, wie sich die Kirche ausdrückt, selig verschieden. Dann bedarf sie unsrer Gebete nicht. Oder sie ist als Sünderin von hinnen gegangen ... Oder wie lautet hier der kirchliche Ausdruck? Dann ...“

Bournisien unterbrach ihn und erklärte in mürrischem Tone, man müsse in jedem Falle beten.

„Aber sagen Sie mir,“ wandte der Apotheker ein, „da Gott stets weiß, was uns not tut, wozu dann erst das Gebet?“

„Wozu das Gebet?“ wiederholte der Priester. „Ja, sind Sie denn kein Christ?“

„Verzeihung! Ich bewundre das Christentum. Es hat zuerst die Sklaverei abgeschafft, es hat der Welt eine neue Moral geschenkt, die ...“

„Davon reden wir nicht. In der Heiligen Schrift ...“

„Gehen Sie mir mit der Bibel! Lesen Sie in der Geschichte nach! Man weiß, daß sie von den Jesuiten gefälscht ist ...“

Karl trat ein, näherte sich dem Totenbette und zog langsam die Vorhänge beiseite.

Emmas Kopf war ein wenig nach der rechten Schulter zu geneigt. Ihr Mund stand offen und sah wie ein schwarzes Loch im unteren Teil ihres Gesichtes aus. Beide Daumen hatten sich fest in die Handballen gedrückt. Etwas wie weißer Staub lag in ihren Wimpern, und die Augen verschwammen bereits in blassem Schleim, der wie ein dünnes Gewebe war, als hätten Spinnen ihr Netz darüber gesponnen. Das Bettuch senkte sich von ihren Brüsten bis zu den Knien und hob sich von da an nach ihren Fußspitzen. Karl hatte die Empfindung, ein schweres Etwas, ein ungeheures Gewicht laste auf ihr.

Die Turmuhr der Kirche schlug zwei Uhr. Vom Garten her drang das dumpfe Murmeln des Baches, der in die dunkle Ferne strömte. Von Zeit zu Zeit schneuzte sich Bournisien geräuschvoll, und Homais kritzelte Notizen auf das Papier.

„Lieber Freund,“ sagte er, „gehn Sie nun! Dieser Anblick zerreißt Ihnen das Herz!“

Sobald Karl das Zimmer verlassen hatte, begannen die beiden ihre Erörterung von neuem.

„Lesen Sie Voltaire!“ sagte der eine. „Lesen Sie Holbach! Die Enzyklopädisten!“

„Lesen Sie die ‚Briefe einiger portugiesischen Juden‘“, sagte der andre, „lesen Sie die ‚Grundlagen des Christentums‘ von Nicolas!“

Sie regten sich auf, bekamen rote Köpfe und sprachen gleichzeitig ineinander hinein. Bournisien war entrüstet über die Vermessenheit des Apothekers, Homais erstaunt über die Beschränktheit des Priesters. Sie waren beide nahe daran, sich Beleidigungen zu sagen, da kam plötzlich Karl abermals herein. Eine unwiderstehliche Gewalt zog ihn her. Er mußte immer wieder die Treppe hinauf.

Er setzte sich der Toten gegenüber, so daß er ihr voll ins Antlitz sehen konnte. Er verlor sich in ihren Anblick, mit einer Innigkeit, die den Schmerz verscheuchte.

Er erinnerte sich an allerlei Legenden von Scheintoten und von den Wundern des Magnetismus. Er bildete sich ein, er könne sie wieder aufwecken, wenn er alle seine Willenskraft konzentriere. Einmal beugte er sich sogar über sie und rief ganz leise: „Emma, Emma!“

Er atmete so heftig, daß die Flammen der Kerzen flackerten ...

Bei Tagesanbruch traf die alte Frau Bovary ein. Karl umarmte sie und brach von neuem in Tränen aus. Ebenso wie der Apotheker versuchte sie, ihm wegen des Aufwandes beim Begräbnisse Vorstellungen zu machen, aber er brauste so auf, daß sie schwieg. Hinterher beauftragte er sie sogar, baldigst in die Stadt zu fahren und das Nötige zu besorgen.

Karl blieb den ganzen Nachmittag allein. Berta war bei Frau Homais. Felicie saß mit Frau Franz bei der Toten.

Am Abend empfing Karl Besuche. Er erhob sich jedesmal, drückte dem Kommenden stumm die Hand, der sich dann zu den andern setzte, die nach und nach einen großen Halbkreis um den Kamin bildeten. Alle hatten die Köpfe gesenkt. Die Knie aufeinander, schaukelten sie mit den Beinen und stießen von Zeit zu Zeit einen tiefen Seufzer aus. Alle langweilten sich maßlos, aber keinem fiel es ein, wieder zu gehen.

Um neun Uhr kam Homais zurück, beladen mit einer Menge Kampfer, Benzoe und aromatischen Kräutern. Auch ein Gefäß voll Chlor brachte er mit, um die Luft zu desinfizieren. Felicie, die Löwenwirtin und die alte Frau Bovary standen gerade um Emma herum, damit beschäftigt, die letzte Hand ans Totenkleid zu legen. Sie zupften den langen steifen Schleier zurecht, der bis hinab an die Atlasschuhe reichte.

Felicie wehklagte:

„Ach, meine arme gute Herrin! Meine arme gute Herrin!“

„Sehn Sie nur!“ sagte die Witwe Franz seufzend, „wie reizend sie noch immer ausschaut! Man möchte drauf schwören, daß sie gleich wieder aufstünde!“

Dann beugten sie sich über sie, um ihr den Kranz umzulegen. Dabei mußten sie den Kopf etwas hochheben. Da quoll schwarze Flüssigkeit aus dem Munde hervor, als erbräche sie sich.

„Mein Gott! Das Kleid! Geben Sie acht!“ schrie Frau Franz. Und zum Apotheker gewandt: „Helfen Sie uns doch! Oder fürchten Sie sich vielleicht?“

„Ich mich fürchten?“ erwiderte er achselzuckend. „Nein, so was! Ich habe in den Spitälern noch ganz andres gesehen und erlebt, als ich Pharmazeutik studierte. Wir brauten uns unsern Punsch im Seziersaal! Der Tod erschreckt einen Philosophen nicht. Ich habe sogar die Absicht — wie ich schon oft gesagt habe -, meinen Körper der Anatomie zu vermachen, damit er dermaleinst der Wissenschaft noch etwas nützt.“

Der Pfarrer kam und fragte nach Karl. Auf den Bescheid des Apothekers erwiderte er:

„Die Wunde, wissen Sie, ist noch zu frisch.“

Darauf pries Homais ihn glücklich, weil er nicht darauf gefaßt zu sein brauche, eine teure Gefährtin zu verlieren, worauf sich ein Disput über das Zölibat entspann.

„Es ist unnatürlich,“ sagte der Apotheker, „daß sich ein Mann des Weibes enthalten soll. Manche Verbrechen ...“

„Aber, zum Kuckuck!“ rief der Priester. „Kann denn ein verheirateter Mensch das Beichtgeheimnis wahren?“

Nun griff Homais die Beichte an. Bournisien verteidigte sie. Er zählte ihre guten Wirkungen auf. Er wußte Geschichten von Dieben, die auf einmal ehrliche Menschen geworden wären. Sogar Soldaten seien, nachdem sie im Beichtstuhl ihrer Sünden ledig gesprochen, fromme Menschen geworden. Und in Freiburg sei ein Diener ...“

Sein Partner war eingeschlafen. Als die schwüle Luft im Zimmer immer unerträglicher wurde, öffnete der Pfarrer das Fenster. Da ward der Apotheker wieder wach.

„Wie wärs mit einer Prise?“ fragte er ihn. „Hier! Das hält munter!“

In der Ferne bellte irgendwo fortwährend ein Hund.

„Hören Sie, wie der Hund heult?“ fragte der Apotheker.

„Man sagt, daß sie die Toten wittern“, sagte der Priester. „Ähnlich ist es bei den Bienen. Sie verlassen ihren Stock, wenn im Haus ein Mensch stirbt.“

Homais erhob keinen Einwand gegen diesen Aberglauben, denn er war bereits wieder eingeschlafen.

Bournisien, der widerstandsfähiger war, bewegte noch eine Zeitlang leise die Lippen. Dann senkte sich allmählich sein Kinn, sein dickes schwarzes Buch entfiel ihm, und er begann zu schnarchen.

So saßen sie einander gegenüber, mit vorgestreckten Bäuchen, mit ihren aufgedunsenen Gesichtern voller Stirnrunzeln. Nach all ihrem Zwist vereinte sie die gleiche menschliche Schwäche. Sie regten sich ebensowenig wie der Leichnam neben ihnen, der zu schlummern schien.

Karl kam. Er weckte die beiden nicht. Er kam zum letzten Male. Um Abschied von ihr zu nehmen.

Das Räucherwerk qualmte noch. Die bläuliche Wolke vermählte sich am Fensterkreuz mit dem Nebel, der hereindrang. Draußen blinkten einige Sterne. Die Nacht war mild.

Das Wachs der Kerzen träufelte in langen Tränen herab auf das Bettuch. Karl sah zu, wie die gelben Flammen flackerten. Der Lichtschimmer machte ihm die Augen müde.

Über das Atlaskleid huschten Reflexe; es war weiß wie Mondenschein. Emma verschwand darunter, und es schien ihm, als gehe die Tote in alle die Dinge ringsumher über, als lebe sie nun in der Stille, in der Nacht, im leisen Winde, in dem wirbelnden Kräuterdufte ...

Und mit einem Male sah er sie wieder in Tostes auf der Gartenbank unter dem blühenden Weißdornbusch ... dann in Rouen auf dem Gange durch die Straße ... und dann auf der Schwelle ihres Vaterhauses, im Gutshofe, in Bertaux ... Es war ihm, als höre er das Jodeln der lustigen Burschen, die unter den Apfelbäumen tanzten bei seiner Hochzeitsfeier. Wie hatte das Brautgemach nach ihrem Haar geduftet! Wie hatte ihr Atlaskleid in seinen Armen geknistert, wie sprühende Funken! Dasselbe Kleid! Damals und heute!

Langsam zog sein ganzes einstiges Glück noch einmal an ihm vorüber. Er sah sie vor sich in ihren eigentümlichen Bewegungen, ihrer Haltung, ihrem Gang. Er hörte den Klang ihrer Stimme. Immer wieder brandete die Verzweiflung an ihn heran, unaufhörlich, unversiegbar wie die Flut des Meeres am Strande.

Eine gräßliche Neugier überkam ihn. Langsam und klopfenden Herzens hob er mit den Fingerspitzen den Schleier. Aber da schrie er vor Schrecken laut auf, und die beiden andern Männer erwachten. Sie zogen ihn fort und führten ihn hinunter in die Große Stube.

Bald darauf kam Felicie und richtete aus, Bovary wolle vom Haar der Toten haben.

„Schneiden Sie ihr welches ab!“ befahl der Apotheker.

Da sie sichs nicht getraute, trat er selbst mit der Schere heran. Er zitterte so stark, daß er die Haut an der Schläfe an mehreren Stellen ritzte. Endlich raffte er sich zusammen und schnitt blindlings zwei- oder dreimal zu. Es entstanden ein paar kahle Stellen mitten in dem schönen schwarzen Haar der Toten.

Der Apotheker und der Pfarrer versenkten sich wieder in ihre Bücher, nicht ohne von Zeit zu Zeit einzunicken. Jedesmal, wenn sie wieder erwachten, warfen sie es sich gegenseitig vor. Der Pfarrer besprengte das Zimmer mit Weihwasser, und Homais schüttete ein wenig Chlor auf die Dielen.

Felicie hatte für sie gesorgt und auf der Kommode eine Flasche Branntwein, Käse und ein langes Weißbrot bereitgestellt. Gegen vier Uhr früh hielt es der Apotheker nicht mehr aus. Er seufzte:

„Wahrhaftig. Eine Stärkung wäre nicht übel!“

Der Priester hatte durchaus nichts dagegen. Er ging aber erst die Messe lesen. Als er wieder zurückkam, aßen und tranken beide, wobei sie sich angrinsten, ohne recht zu wissen warum, verführt von der sonderbaren Fröhlichkeit, die den Menschen nach überstandenen Trauerakten ergreift. Beim letzten Gläschen klopfte der Priester dem Apotheker auf die Schulter und sagte:

„Wir werden uns am Ende noch verstehen!“

In der Hausflur begegneten sie den Leuten, die den Sarg brachten. Zwei Stunden lang mußte sich Karl von den Hammerschlägen martern lassen, die von den Brettern zu ihm hallten. Dann legte man die Tote in den Sarg aus Eichenholz und diesen in die beiden andern. Aber da der letzte zu breit war, füllte man die Hohlräume mit Werg aus einer Matratze. Als der letzte Deckel zurechtgehobelt und vernagelt war, stellte man den Sarg vor die Tür. Das Haus ward weit geöffnet, und die Leute von Yonville begannen herbeizuströmen.

Der alte Rouault kam an. Als er das Sargtuch sah, wurde er mitten auf dem Markte ohnmächtig.