II Une nuit, vers onze heures, ils furent réveillés par le bruit d’un cheval qui s’arrêta juste à la porte. La bonne ouvrit la lucarne du grenier et parlementa quelque temps avec un homme resté en bas, dans la rue. Il venait chercher le médecin ; il avait une lettre. Nastasie descendit les marches en grelottant, et alla ouvrir la serrure et les verrous, l’un après l’autre. L’homme laissa son cheval, et, suivant la bonne, entra tout à coup derrière elle. Il tira de dedans son bonnet de laine à houppes grises, une lettre enveloppée dans un chiffon, et la présenta délicatement à Charles, qui s’accouda sur l’oreiller pour la lire. Nastasie, près du lit, tenait la lumière. Madame, par pudeur, restait tournée vers la ruelle et montrait le dos. Cette lettre, cachetée d’un petit cachet de cire bleue, suppliait M. Bovary de se rendre immédiatement à la ferme des Bertaux, pour remettre une jambe cassée. Or il y a, de Tostes aux Bertaux, six bonnes lieues de traverse, en passant par Longueville et Saint-Victor. La nuit était noire. Mme Bovary jeune redoutait les accidents pour son mari. Donc, il fut décidé que le valet d’écurie prendrait les devants. Charles partirait trois heures plus tard, au lever de la lune. On enverrait un gamin à sa rencontre, afin de lui montrer le chemin de la ferme et d’ouvrir les clôtures devant lui. Vers quatre heures du matin, Charles, bien enveloppé dans son manteau, se mit en route pour les Bertaux. Encore endormi par la chaleur du sommeil, il se laissait bercer au trot pacifique de sa bête. Quand elle s’arrêtait d’elle-même devant ces trous entourés d’épines que l’on creuse au bord des sillons, Charles se réveillant en sursaut, se rappelait vite la jambe cassée, et il tâchait de se remettre en mémoire toutes les fractures qu’il savait. La pluie ne tombait plus ; le jour commençait à venir, et, sur les branches des pommiers sans feuilles, des oiseaux se tenaient immobiles, hérissant leurs petites plumes au vent froid du matin. La plate campagne s’étalait à perte de vue, et les bouquets d’arbres autour des fermes faisaient, à intervalles éloignés, des taches d’un violet noir sur cette grande surface grise, qui se perdait à l’horizon dans le ton morne du ciel. Charles, de temps à autre, ouvrait les yeux ; puis, son esprit se fatiguant et le sommeil revenant de soi-même, bientôt il entrait dans une sorte d’assoupissement où, ses sensations récentes se confondant avec des souvenirs, lui-même se percevait double, à la fois étudiant et marié, couché dans son lit comme tout à l’heure, traversant une salle d’opérés comme autrefois. L’odeur chaude des cataplasmes se mêlait dans sa tête à la verte odeur de la rosée ; il entendait rouler sur leur tringle les anneaux de fer des lits et sa femme dormir… Comme il passait par Vassonville, il aperçut, au bord d’un fossé, un jeune garçon assis sur l’herbe. — Êtes-vous le médecin ? demanda l’enfant. Et, sur la réponse de Charles, il prit ses sabots à ses mains et se mit à courir devant lui. L’officier de santé, chemin faisant, comprit aux discours de son guide que M. Rouault devait être un cultivateur des plus aisés. Il s’était cassé la jambe, la veille au soir, en revenant de faire les Rois, chez un voisin. Sa femme était morte depuis deux ans. Il n’avait avec lui que sa demoiselle, qui l’aidait à tenir la maison. Les ornières devinrent plus profondes. On approchait des Bertaux. Le petit gars, se coulant alors par un trou de haie, disparut, puis il revint au bout d’une cour en ouvrir la barrière. Le cheval glissait sur l’herbe mouillée ; Charles se baissait pour passer sous les branches. Les chiens de garde à la niche aboyaient en tirant sur leur chaîne. Quand il entra dans les Bertaux, son cheval eut peur et fit un grand écart. C’était une ferme de bonne apparence. On voyait dans les écuries, par le dessus des portes ouvertes, de gros chevaux de labour qui mangeaient tranquillement dans des râteliers neufs. Le long des bâtiments s’étendait un large fumier, de la buée s’en élevait, et, parmi les poules et les dindons, picoraient dessus cinq ou six paons, luxe des basses-cours cauchoises. La bergerie était longue, la grange était haute, à murs lisses comme la main. Il y avait sous le hangar deux grandes charrettes et quatre charrues, avec leurs fouets, leurs colliers, leurs équipages complets, dont les toisons de laine bleue se salissaient à la poussière fine qui tombait des greniers. La cour allait en montant, plantée d’arbres symétriquement espacés, et le bruit gai d’un troupeau d’oies retentissait près de la mare. Une jeune femme, en robe de mérinos bleu garnie de trois volants, vint sur le seuil de la maison pour recevoir M. Bovary, qu’elle fit entrer dans la cuisine, où flambait un grand feu. Le déjeuner des gens bouillonnait alentour, dans des petits pots de taille inégale. Des vêtements humides séchaient dans l’intérieur de la cheminée. La pelle, les pincettes et le bec du soufflet, tous de proportion colossale, brillaient comme de l’acier poli, tandis que le long des murs s’étendait une abondante batterie de cuisine, où miroitait inégalement la flamme claire du foyer, jointe aux premières lueurs du soleil arrivant par les carreaux. Charles monta, au premier, voir le malade. Il le trouva dans son lit, suant sous ses couvertures et ayant rejeté bien loin son bonnet de coton. C’était un gros petit homme de cinquante ans, à la peau blanche, à l’œil bleu, chauve sur le devant de la tête, et qui portait des boucles d’oreilles. Il avait à ses côtés, sur une chaise, une grande carafe d’eau-de-vie, dont il se versait de temps à autre pour se donner du cœur au ventre ; mais, dès qu’il vit le médecin, son exaltation tomba, et, au lieu de sacrer comme il faisait depuis douze heures, il se prit à geindre faiblement. La fracture était simple, sans complication d’aucune espèce. Charles n’eût osé en souhaiter de plus facile. Alors, se rappelant les allures de ses maîtres auprès du lit des blessés, il réconforta le patient avec toutes sortes de bons mots, caresses chirurgicales qui sont comme l’huile dont on graisse les bistouris. Afin d’avoir des attelles, on alla chercher, sous la charretterie, un paquet de lattes. Charles en choisit une, la coupa en morceaux et la polit avec un éclat de vitre, tandis que la servante déchirait des draps pour faire des bandes, et que Mlle Emma tâchait à coudre des coussinets. Comme elle fut longtemps avant de trouver son étui, son père s’impatienta ; elle ne répondit rien ; mais tout en cousant, elle se piquait les doigts, qu’elle portait ensuite à sa bouche pour les sucer. Charles fut surpris de la blancheur de ses ongles. Ils étaient brillants, fins du bout, plus nettoyés que les ivoires de Dieppe, et taillés en amande. Sa main pourtant n’était pas belle, point assez pâle, peut-être, et un peu sèche aux phalanges ; elle était trop longue aussi, et sans molles inflexions de lignes sur les contours. Ce qu’elle avait de beau, c’étaient les yeux ; quoiqu’ils fussent bruns, ils semblaient noirs à cause des cils, et son regard arrivait franchement à vous avec une hardiesse candide. Une fois le pansement fait, le médecin fut invité, par M. Rouault lui-même, à prendre un morceau avant de partir. Charles descendit dans la salle, au rez-de-chaussée. Deux couverts, avec des timbales d’argent, y étaient mis sur une petite table, au pied d’un grand lit à baldaquin revêtu d’une indienne à personnages représentant des Turcs. On sentait une odeur d’iris et de draps humides, qui s’échappait de la haute armoire en bois de chêne, faisant face à la fenêtre. Par terre, dans les angles, étaient rangés, debout, des sacs de blé. C’était le trop-plein du grenier proche, où l’on montait par trois marches de pierre. Il y avait, pour décorer l’appartement, accrochée à un clou, au milieu du mur dont la peinture verte s’écaillait sous le salpêtre, une tête de Minerve au crayon noir, encadrée de dorure, et qui portait au bas, écrit en lettres gothiques : « À mon cher papa. » On parla d’abord du malade, puis du temps qu’il faisait, des grands froids, des loups qui couraient les champs, la nuit. Mlle Rouault ne s’amusait guère à la campagne, maintenant surtout qu’elle était chargée presque à elle seule des soins de la ferme. Comme la salle était fraîche, elle grelottait tout en mangeant, ce qui découvrait un peu ses lèvres charnues, qu’elle avait coutume de mordillonner à ses moments de silence. Son cou sortait d’un col blanc, rabattu. Ses cheveux, dont les deux bandeaux noirs semblaient chacun d’un seul morceau, tant ils étaient lisses, étaient séparés sur le milieu de la tête par une raie fine, qui s’enfonçait légèrement selon la courbe du crâne ; et, laissant voir à peine le bout de l’oreille, ils allaient se confondre par derrière en un chignon abondant, avec un mouvement ondé vers les tempes, que le médecin de campagne remarqua là pour la première fois de sa vie. Ses pommettes étaient roses. Elle portait, comme un homme, passé entre deux boutons de son corsage, un lorgnon d’écaille. Quand Charles, après être monté dire adieu au père Rouault, rentra dans la salle avant de partir, il la trouva debout, le front contre la fenêtre, et qui regardait dans le jardin, où les échalas des haricots avaient été renversés par le vent. Elle se retourna. — Cherchez-vous quelque chose ? demanda-t-elle. — Ma cravache, s’il vous plaît, répondit-il. Et il se mit à fureter sur le lit, derrière les portes, sous les chaises ; elle était tombée à terre, entre les sacs et la muraille. Mlle Emma l’aperçut ; elle se pencha sur les sacs de blé. Charles, par galanterie, se précipita, et, comme il allongeait aussi son bras dans le même mouvement, il sentit sa poitrine effleurer le dos de la jeune fille, courbée sous lui. Elle se redressa toute rouge et le regarda par-dessus l’épaule, en lui tendant son nerf de bœuf. Au lieu de revenir aux Bertaux trois jours après, comme il l’avait promis, c’est le lendemain même qu’il y retourna, puis deux fois la semaine régulièrement sans compter les visites inattendues qu’il faisait de temps à autre, comme par mégarde. Tout, du reste, alla bien ; la guérison s’établit selon les règles, et quand, au bout de quarante-six jours, on vit le père Rouault qui s’essayait à marcher seul dans sa masure, on commença à considérer M. Bovary comme un homme de grande capacité. Le père Rouault disait qu’il n’aurait pas été mieux guéri par les premiers médecins d’Yvetot ou même de Rouen. Quant à Charles, il ne chercha point à se demander pourquoi il venait aux Bertaux avec plaisir. Y eût-il songé, qu’il aurait sans doute attribué son zèle à la gravité du cas, ou peut-être au profit qu’il en espérait. Était-ce pour cela, cependant, que ses visites à la ferme faisaient, parmi les pauvres occupations de sa vie, une exception charmante ? Ces jours-là il se levait de bonne heure, partait au galop, poussait sa bête, puis il descendait pour s’essuyer les pieds sur l’herbe, et passait ses gants noirs avant d’entrer. Il aimait à se voir arriver dans la cour, à sentir contre son épaule la barrière qui tournait, et le coq qui chantait sur le mur, les garçons qui venaient à sa rencontre. Il aimait la grange et les écuries ; il aimait le père Rouault, qui lui tapait dans la main en l’appelant son sauveur ; il aimait les petits sabots de Mlle Emma sur les dalles lavées de la cuisine ; ses talons hauts la grandissaient un peu, et quand elle marchait devant lui, les semelles de bois, se relevant vite, claquaient avec un bruit sec contre le cuir de la bottine. Elle le reconduisait toujours jusqu’à la première marche du perron. Lorsqu’on n’avait pas encore amené son cheval, elle restait là. On s’était dit adieu, on ne parlait plus ; le grand air l’entourait, levant pêle-mêle les petits cheveux follets de sa nuque, ou secouant sur sa hanche les cordons de son tablier, qui se tortillaient comme des banderoles. Une fois, par un temps de dégel, l’écorce des arbres suintait dans la cour, la neige sur les couvertures des bâtiments se fondait. Elle était sur le seuil ; elle alla chercher son ombrelle, elle l’ouvrit. L’ombrelle, de soie gorge de pigeon, que traversait le soleil, éclairait de reflets mobiles la peau blanche de sa figure. Elle souriait là-dessous à la chaleur tiède ; et on entendait les gouttes d’eau, une à une, tomber sur la moire tendue. Dans les premiers temps que Charles fréquentait les Bertaux, Mme Bovary jeune ne manquait pas de s’informer du malade, et même sur le livre qu’elle tenait en partie double, elle avait choisi pour M. Rouault une belle page blanche. Mais quand elle sut qu’il avait une fille, elle alla aux informations ; et elle apprit que mademoiselle Rouault, élevée au couvent, chez les Ursulines, avait reçu, comme on dit, une belle éducation, qu’elle savait, en conséquence, la danse, la géographie, le dessin, faire de la tapisserie et toucher du piano. Ce fut le comble ! — C’est donc pour cela, se disait-elle, qu’il a la figure si épanouie quand il va la voir, et qu’il met son gilet neuf, au risque de l’abîmer à la pluie ? Ah ! cette femme ! cette femme !… Et elle la détesta, d’instinct. D’abord, elle se soulagea par des allusions. Charles ne les comprit pas ; ensuite, par des réflexions incidentes qu’il laissait passer de peur de l’orage ; enfin, par des apostrophes à brûle-pourpoint auxquelles il ne savait que répondre. – D’où vient qu’il retournait aux Bertaux, puisque M. Rouault était guéri et que ces gens-là n’avaient pas encore payé ? Ah ! c’est qu’il y avait là-bas une personne, quelqu’un qui savait causer, une brodeuse, un bel esprit. C’était là ce qu’il aimait : il lui fallait des demoiselles de ville ! Et elle reprenait : — La fille au père Rouault, une demoiselle de ville ! Allons donc ! leur grand-père était berger, et ils ont un cousin qui a failli passer par les assises pour un mauvais coup, dans une dispute. Ce n’est pas la peine de faire tant de fla-fla, ni de se montrer le dimanche à l’église avec une robe de soie, comme une comtesse. Pauvre bonhomme, d’ailleurs, qui sans les colzas de l’an passé, eût été bien embarrassé de payer ses arrérages ! Par lassitude, Charles cessa de retourner aux Bertaux. Héloïse lui avait fait jurer qu’il n’irait plus, la main sur son livre de messe, après beaucoup de sanglots et de baisers, dans une grande explosion d’amour. Il obéit donc ; mais la hardiesse de son désir protesta contre la servilité de sa conduite, et, par une sorte d’hypocrisie naïve, il estima que cette défense de la voir était pour lui comme un droit de l’aimer. Et puis la veuve était maigre ; elle avait les dents longues ; elle portait en toute saison un petit châle noir dont la pointe lui descendait entre les omoplates ; sa taille dure était engainée dans des robes en façon de fourreau, trop courtes, qui découvraient ses chevilles avec les rubans de ses souliers larges s’entrecroisant sur des bas gris. La mère de Charles venait les voir de temps à autre ; mais, au bout de quelques jours, la bru semblait l’aiguiser à son fil ; et alors, comme deux couteaux, elles étaient à le scarifier par leurs réflexions et leurs observations. Il avait tort de tant manger ! Pourquoi toujours offrir la goutte au premier venu ? Quel entêtement que de ne pas vouloir porter de flanelle ! Il arriva qu’au commencement du printemps, un notaire d’Ingouville, détenteur de fonds à la veuve Dubuc, s’embarqua par une belle marée, emportant avec lui tout l’argent de son étude. Héloïse, il est vrai, possédait encore, outre une part de bateau évaluée six mille francs, sa maison de la rue Saint-François ; et cependant, de toute cette fortune que l’on avait fait sonner si haut, rien, si ce n’est un peu de mobilier et quelques nippes, n’avait paru dans le ménage. Il fallut tirer la chose au clair. La maison de Dieppe se trouva vermoulue d’hypothèques jusque dans ses pilotis ; ce qu’elle avait mis chez le notaire, Dieu seul le savait, et la part de barque n’excéda point mille écus. Elle avait donc menti, la bonne dame ! Dans son exaspération, M. Bovary père, brisant une chaise contre les pavés, accusa sa femme d’avoir fait le malheur de leur fils en l’attelant à une haridelle semblable, dont les harnais ne valaient pas la peau. Ils vinrent à Tostes. On s’expliqua. Il y eut des scènes. Héloïse, en pleurs, se jetant dans les bras de son mari, le conjura de la défendre de ses parents. Charles voulut parler pour elle. Ceux-ci se fâchèrent, et ils partirent. Mais le coup était porté. Huit jours après, comme elle étendait du linge dans sa cour, elle fut prise d’un crachement de sang, et le lendemain, tandis que Charles avait le dos tourné pour fermer le rideau de la fenêtre, elle dit : « Ah ! mon Dieu ! » poussa un soupir et s’évanouit. Elle était morte ! Quel étonnement ! Quand tout fut fini au cimetière, Charles rentra chez lui. Il ne trouva personne en bas ; il monta au premier, dans la chambre, vit sa robe encore accrochée au pied de l’alcôve ; alors, s’appuyant contre le secrétaire, il resta jusqu’au soir perdu dans une rêverie douloureuse. Elle l’avait aimé, après tout. |
Chapter Two One night towards eleven o’clock they were awakened by the noise of a horse pulling up outside their door. The servant opened the garret-window and parleyed for some time with a man in the street below. He came for the doctor, had a letter for him. Natasie came downstairs shivering and undid the bars and bolts one after the other. The man left his horse, and, following the servant, suddenly came in behind her. He pulled out from his wool cap with grey top-knots a letter wrapped up in a rag and presented it gingerly to Charles, who rested on his elbow on the pillow to read it. Natasie, standing near the bed, held the light. Madame in modesty had turned to the wall and showed only her back. This letter, sealed with a small seal in blue wax, begged Monsieur Bovary to come immediately to the farm of the Bertaux to set a broken leg. Now from Tostes to the Bertaux was a good eighteen miles across country by way of Longueville and Saint-Victor. It was a dark night; Madame Bovary junior was afraid of accidents for her husband. So it was decided the stable-boy should go on first; Charles would start three hours later when the moon rose. A boy was to be sent to meet him, and show him the way to the farm, and open the gates for him. Towards four o’clock in the morning, Charles, well wrapped up in his cloak, set out for the Bertaux. Still sleepy from the warmth of his bed, he let himself be lulled by the quiet trot of his horse. When it stopped of its own accord in front of those holes surrounded with thorns that are dug on the margin of furrows, Charles awoke with a start, suddenly remembered the broken leg, and tried to call to mind all the fractures he knew. The rain had stopped, day was breaking, and on the branches of the leafless trees birds roosted motionless, their little feathers bristling in the cold morning wind. The flat country stretched as far as eye could see, and the tufts of trees round the farms at long intervals seemed like dark violet stains on the cast grey surface, that on the horizon faded into the gloom of the sky. Charles from time to time opened his eyes, his mind grew weary, and, sleep coming upon him, he soon fell into a doze wherein, his recent sensations blending with memories, he became conscious of a double self, at once student and married man, lying in his bed as but now, and crossing the operation theatre as of old. The warm smell of poultices mingled in his brain with the fresh odour of dew; he heard the iron rings rattling along the curtain-rods of the bed and saw his wife sleeping. As he passed Vassonville he came upon a boy sitting on the grass at the edge of a ditch. “Are you the doctor?” asked the child. And on Charles’s answer he took his wooden shoes in his hands and ran on in front of him. The general practitioner, riding along, gathered from his guide’s talk that Monsieur Rouault must be one of the well-to-do farmers. He had broken his leg the evening before on his way home from a Twelfth-night feast at a neighbour’s. His wife had been dead for two years. There was with him only his daughter, who helped him to keep house. The ruts were becoming deeper; they were approaching the Bertaux. The little lad, slipping through a hole in the hedge, disappeared; then he came back to the end of a courtyard to open the gate. The horse slipped on the wet grass; Charles had to stoop to pass under the branches. The watchdogs in their kennels barked, dragging at their chains. As he entered the Bertaux, the horse took fright and stumbled. It was a substantial-looking farm. In the stables, over the top of the open doors, one could see great cart-horses quietly feeding from new racks. Right along the outbuildings extended a large dunghill, from which manure liquid oozed, while amidst fowls and turkeys, five or six peacocks, a luxury in Chauchois farmyards, were foraging on the top of it. The sheepfold was long, the barn high, with walls smooth as your hand. Under the cart-shed were two large carts and four ploughs, with their whips, shafts and harnesses complete, whose fleeces of blue wool were getting soiled by the fine dust that fell from the granaries. The courtyard sloped upwards, planted with trees set out symmetrically, and the chattering noise of a flock of geese was heard near the pond. A young woman in a blue merino dress with three flounces came to the threshold of the door to receive Monsieur Bovary, whom she led to the kitchen, where a large fire was blazing. The servant’s breakfast was boiling beside it in small pots of all sizes. Some damp clothes were drying inside the chimney-corner. The shovel, tongs, and the nozzle of the bellows, all of colossal size, shone like polished steel, while along the walls hung many pots and pans in which the clear flame of the hearth, mingling with the first rays of the sun coming in through the window, was mirrored fitfully. Charles went up the first floor to see the patient. He found him in his bed, sweating under his bed-clothes, having thrown his cotton nightcap right away from him. He was a fat little man of fifty, with white skin and blue eyes, the forepart of his head bald, and he wore earrings. By his side on a chair stood a large decanter of brandy, whence he poured himself a little from time to time to keep up his spirits; but as soon as he caught sight of the doctor his elation subsided, and instead of swearing, as he had been doing for the last twelve hours, began to groan freely. The fracture was a simple one, without any kind of complication. Charles could not have hoped for an easier case. Then calling to mind the devices of his masters at the bedsides of patients, he comforted the sufferer with all sorts of kindly remarks, those Caresses of the surgeon that are like the oil they put on bistouries. In order to make some splints a bundle of laths was brought up from the cart-house. Charles selected one, cut it into two pieces and planed it with a fragment of windowpane, while the servant tore up sheets to make bandages, and Mademoiselle Emma tried to sew some pads. As she was a long time before she found her work-case, her father grew impatient; she did not answer, but as she sewed she pricked her fingers, which she then put to her mouth to suck them. Charles was surprised at the whiteness of her nails. They were shiny, delicate at the tips, more polished than the ivory of Dieppe, and almond-shaped. Yet her hand was not beautiful, perhaps not white enough, and a little hard at the knuckles; besides, it was too long, with no soft inflections in the outlines. Her real beauty was in her eyes. Although brown, they seemed black because of the lashes, and her look came at you frankly, with a candid boldness. The bandaging over, the doctor was invited by Monsieur Rouault himself to “pick a bit” before he left. Charles went down into the room on the ground floor. Knives and forks and silver goblets were laid for two on a little table at the foot of a huge bed that had a canopy of printed cotton with figures representing Turks. There was an odour of iris-root and damp sheets that escaped from a large oak chest opposite the window. On the floor in corners were sacks of flour stuck upright in rows. These were the overflow from the neighbouring granary, to which three stone steps led. By way of decoration for the apartment, hanging to a nail in the middle of the wall, whose green paint scaled off from the effects of the saltpetre, was a crayon head of Minerva in gold frame, underneath which was written in Gothic letters “To dear Papa.” First they spoke of the patient, then of the weather, of the great cold, of the wolves that infested the fields at night. Mademoiselle Rouault did not at all like the country, especially now that she had to look after the farm almost alone. As the room was chilly, she shivered as she ate. This showed something of her full lips, that she had a habit of biting when silent. Her neck stood out from a white turned-down collar. Her hair, whose two black folds seemed each of a single piece, so smooth were they, was parted in the middle by a delicate lie that curved slightly with the curve of the head; and, just showing the tip of the ear, it was joined behind in a thick chignon, with a wavy movement at the temples that the country doctor saw now for the first time in his life. The upper part of her cheek was rose-coloured. She had, like a man, thrust in between two buttons of her bodice a tortoise-shell eyeglass. When Charles, after bidding farewell to old Rouault, returned to the room before leaving, he found her standing, her forehead against the window, looking into the garden, where the bean props had been knocked down by the wind. She turned round. “Are you looking for anything?” she asked. “My whip, if you please,” he answered. He began rummaging on the bed, behind the doors, under the chairs. It had fallen to the floor, between the sacks and the wall. Mademoiselle Emma saw it, and bent over the flour sacks. Charles out of politeness made a dash also, and as he stretched out his arm, at the same moment felt his breast brush against the back of the young girl bending beneath him. She drew herself up, scarlet, and looked at him over her shoulder as she handed him his whip. Instead of returning to the Bertaux in three days as he had promised, he went back the very next day, then regularly twice a week, without counting the visits he paid now and then as if by accident. Everything, moreover, went well; the patient progressed favourably; and when, at the end of forty-six days, old Rouault was seen trying to walk alone in his “den,” Monsieur Bovary began to be looked upon as a man of great capacity. Old Rouault said that he could not have been cured better by the first doctor of Yvetot, or even of Rouen. As to Charles, he did not stop to ask himself why it was a pleasure to him to go to the Bertaux. Had he done so, he would, no doubt, have attributed his zeal to the importance of the case, or perhaps to the money he hoped to make by it. Was it for this, however, that his visits to the farm formed a delightful exception to the meagre occupations of his life? On these days he rose early, set off at a gallop, urging on his horse, then got down to wipe his boots in the grass and put on black gloves before entering. He liked going into the courtyard, and noticing the gate turn against his shoulder, the cock crow on the wall, the lads run to meet him. He liked the granary and the stables; he liked old Rouault, who pressed his hand and called him his saviour; he like the small wooden shoes of Mademoiselle Emma on the scoured flags of the kitchen — her high heels made her a little taller; and when she walked in front of him, the wooden soles springing up quickly struck with a sharp sound against the leather of her boots. She always accompanied him to the first step of the stairs. When his horse had not yet been brought round she stayed there. They had said “Good-bye”; there was no more talking. The open air wrapped her round, playing with the soft down on the back of her neck, or blew to and fro on her hips the apron-strings, that fluttered like streamers. Once, during a thaw the bark of the trees in the yard was oozing, the snow on the roofs of the outbuildings was melting; she stood on the threshold, and went to fetch her sunshade and opened it. The sunshade of silk of the colour of pigeons’ breasts, through which the sun shone, lighted up with shifting hues the white skin of her face. She smiled under the tender warmth, and drops of water could be heard falling one by one on the stretched silk. During the first period of Charles’s visits to the Bertaux, Madame Bovary junior never failed to inquire after the invalid, and she had even chosen in the book that she kept on a system of double entry a clean blank page for Monsieur Rouault. But when she heard he had a daughter, she began to make inquiries, and she learnt the Mademoiselle Rouault, brought up at the Ursuline Convent, had received what is called “a good education”; and so knew dancing, geography, drawing, how to embroider and play the piano. That was the last straw. “So it is for this,” she said to herself, “that his face beams when he goes to see her, and that he puts on his new waistcoat at the risk of spoiling it with the rain. Ah! that woman! That woman!” And she detested her instinctively. At first she solaced herself by allusions that Charles did not understand, then by casual observations that he let pass for fear of a storm, finally by open apostrophes to which he knew not what to answer. “Why did he go back to the Bertaux now that Monsieur Rouault was cured and that these folks hadn’t paid yet? Ah! it was because a young lady was there, some one who know how to talk, to embroider, to be witty. That was what he cared about; he wanted town misses.” And she went on — “The daughter of old Rouault a town miss! Get out! Their grandfather was a shepherd, and they have a cousin who was almost had up at the assizes for a nasty blow in a quarrel. It is not worth while making such a fuss, or showing herself at church on Sundays in a silk gown like a countess. Besides, the poor old chap, if it hadn’t been for the colza last year, would have had much ado to pay up his arrears.” For very weariness Charles left off going to the Bertaux. Heloise made him swear, his hand on the prayer-book, that he would go there no more after much sobbing and many kisses, in a great outburst of love. He obeyed then, but the strength of his desire protested against the servility of his conduct; and he thought, with a kind of naive hypocrisy, that his interdict to see her gave him a sort of right to love her. And then the widow was thin; she had long teeth; wore in all weathers a little black shawl, the edge of which hung down between her shoulder-blades; her bony figure was sheathed in her clothes as if they were a scabbard; they were too short, and displayed her ankles with the laces of her large boots crossed over grey stockings. Charles’s mother came to see them from time to time, but after a few days the daughter-in-law seemed to put her own edge on her, and then, like two knives, they scarified him with their reflections and observations. It was wrong of him to eat so much. Why did he always offer a glass of something to everyone who came? What obstinacy not to wear flannels! In the spring it came about that a notary at Ingouville, the holder of the widow Dubuc’s property, one fine day went off, taking with him all the money in his office. Heloise, it is true, still possessed, besides a share in a boat valued at six thousand francs, her house in the Rue St. Francois; and yet, with all this fortune that had been so trumpeted abroad, nothing, excepting perhaps a little furniture and a few clothes, had appeared in the household. The matter had to be gone into. The house at Dieppe was found to be eaten up with mortgages to its foundations; what she had placed with the notary God only knew, and her share in the boat did not exceed one thousand crowns. She had lied, the good lady! In his exasperation, Monsieur Bovary the elder, smashing a chair on the flags, accused his wife of having caused misfortune to the son by harnessing him to such a harridan, whose harness wasn’t worth her hide. They came to Tostes. Explanations followed. There were scenes. Heloise in tears, throwing her arms about her husband, implored him to defend her from his parents. Charles tried to speak up for her. They grew angry and left the house. But “the blow had struck home.” A week after, as she was hanging up some washing in her yard, she was seized with a spitting of blood, and the next day, while Charles had his back turned to her drawing the window-curtain, she said, “O God!” gave a sigh and fainted. She was dead! What a surprise! When all was over at the cemetery Charles went home. He found no one downstairs; he went up to the first floor to their room; say her dress still hanging at the foot of the alcove; then, leaning against the writing-table, he stayed until the evening, buried in a sorrowful reverie. She had loved him after all! |
Zweites Kapitel Einmal nachts gegen elf Uhr wurde das Ehepaar durch das Getrappel eines Pferdes geweckt, das gerade vor der Haustüre zum Stehen kam. Anastasia, das Dienstmädchen, klappte ihr Bodenfenster auf und verhandelte eine Weile mit einem Manne, der unten auf der Straße stand. Er wolle den Arzt holen. Er habe einen Brief an ihn. Anastasia stieg frierend die Treppen hinunter und schob die Riegel auf, einen und dann den andern. Der Bote ließ sein Pferd stehen, folgte dem Mädchen und betrat ohne weiteres das Schlafgemach. Er entnahm seinem wollnen Käppi, an dem eine graue Troddel hing, einen Brief, der in einen Lappen eingewickelt war, und überreicht ihn dem Arzt mit höflicher Gebärde. Der richtete sich im Bett auf, um den Brief zu lesen. Anastasia stand dicht daneben und hielt den Leuchter. Die Frau Doktor kehrte sich verschämt der Wand zu und zeigte den Rücken. In dem Briefe, den ein niedliches blaues Siegel verschloß, wurde Herr Bovary dringend gebeten, unverzüglich nach dem Pachtgut Les Bertaux zu kommen, ein gebrochenes Bein zu behandeln. Nun braucht man von Tostes über Longueville und Sankt Victor bis Bertaux zu Fuß sechs gute Stunden. Die Nacht war stockfinster. Frau Bovary sprach die Befürchtung aus, es könne ihrem Manne etwas zustoßen. Infolgedessen ward beschlossen, daß der Stallknecht vorausreiten, Karl aber erst drei Stunden später, nach Mondaufgang, folgen solle. Man würde ihm einen Jungen entgegenschicken, der ihm den Weg zum Gute zeige und ihm den Hof aufschlösse. Früh gegen vier Uhr machte sich Karl, fest in feinen Mantel gehüllt, auf den Weg nach Bertaux. Noch ganz verschlafen überließ er sich dem Zotteltrab seines Gaules. Wenn dieser von selber vor irgendeinem im Wege liegenden Hindernis zum Halten parierte, wurde der Reiter jedesmal wach, erinnerte sich des gebrochnen Beines und begann in seinem Gedächtnisse alles auszukramen, was er von Knochenbrüchen wußte. Der Regen hörte auf. Es dämmerte. Auf den laublosen Ästen der Apfelbäume hockten regungslose Vögel, das Gefieder ob des kühlen Morgenwindes gesträubt. So weit das Auge sah, dehnte sich flaches Land. Auf dieser endlosen grauen Fläche hoben sich hie und da in großen Zwischenräumen tiefviolette Flecken ab, die am Horizonte mit des Himmels trüben Farben zusammenflossen; das waren Baumgruppen um Güter und Meiereien herum. Von Zeit zu Zeit riß Karl seine Augen auf, bis ihn die Müdigkeit von neuem überwältigte und der Schlaf von selber wiederkam. Er geriet in einen traumartigen Zustand, in dem sich frische Empfindungen mit alten Erinnerungen paarten, so daß er ein Doppelleben führte. Er war noch Student und gleichzeitig schon Arzt und Ehemann. Im nämlichen Moment glaubte er in seinem Ehebette zu liegen und wie einst durch den Operationssaal zu schreiten. Der Geruch von heißen Umschlägen mischte sich in seiner Phantasie mit dem frischen Dufte des Morgentaus. Dazu hörte er, wie die Messingringe an den Stangen der Bettvorhänge klirrten und wie seine Frau im Schlafe atmete ... Als er durch das Dorf Vassonville ritt, bemerkte er einen Jungen, der am Rande des Straßengrabens im Grase saß. „Sind Sie der Herr Doktor?“ Als Karl diese Frage bejahte, nahm der Kleine seine Holzpantoffeln in die Hände und begann vor dem Pferde herzurennen. Unterwegs hörte Bovary aus den Reden seines Führers heraus, daß Herr Rouault, der Patient, der ihn erwartete, einer der wohlhabendsten Landwirte sei. Er hatte sich am vergangenen Abend auf dem Heimwege von einem Nachbar, wo man das Dreikönigsfest gefeiert hatte, ein Bein gebrochen. Seine Frau war schon zwei Jahre tot. Er lebte ganz allein mit „dem gnädigen Fräulein“, das ihm den Haushalt führte. Die Radfurchen wurden tiefer. Man näherte sich dem Gute. Plötzlich verschwand der Junge in der Lücke einer Gartenhecke, um hinter der Mauer eines Vorhofes wieder aufzutauchen, wo er ein großes Tor öffnete. Das Pferd trat in nasses rutschiges Gras, und Karl mußte sich ducken, um nicht vom Baumgezweig aus dem Sattel gerissen zu werden. Hofhunde fuhren aus ihren Hütten, schlugen an und rasselten an den Ketten. Als der Arzt in den eigentlichen Gutshof einritt, scheute der Gaul und machte einen großen Satz zur Seite. Das Pachtgut Bertaux war ein ansehnliches Besitztum. Durch die offenstehenden Türen konnte man in die Ställe blicken, wo kräftige Ackergäule gemächlich aus blanken Raufen ihr Heu kauten. Längs der Wirtschaftsgebäude zog sich ein dampfender Misthaufen hin. Unter den Hühnern und Truthähnen machten sich fünf bis sechs Pfauen mausig, der Stolz der Güter jener Gegend. Der Schafstall war lang, die Scheune hoch und ihre Mauern spiegelglatt. Im Schuppen standen zwei große Leiterwagen und vier Pflüge, dazu die nötigen Pferdegeschirre, Kumte und Peitschen; auf den blauen Woilachs aus Schafwolle hatte sich feiner Staub gelagert, der von den Kornböden heruntersickerte. Der Hof, der nach dem Wohnhause zu etwas anstieg, war auf beiden Seiten mit einer Reihe Bäume bepflanzt. Vom Tümpel her erscholl das fröhliche Geschnatter der Gänse. An der Schwelle des Hauses erschien ein junges Frauenzimmer in einem mit drei Volants besetzten blauen Merinokleide und begrüßte den Arzt. Er wurde nach der Küche geführt, wo ein tüchtiges Feuer brannte. Auf dem Herde kochte in kleinen Töpfen von verschiedener Form das Frühstück des Gesindes. Oben im Rauchfang hingen naßgewordene Kleidungsstücke zum Trocknen. Kohlenschaufel, Feuerzange und Blasebalg, alle miteinander von riesiger Größe, funkelten wie von blankem Stahl, während längs der Wände eine Unmenge Küchengerät hing, über dem die helle Herdflamme um die Wette mit den ersten Strahlen der durch die Fenster huschenden Morgensonne spielte und glitzerte. Karl stieg in den ersten Stock hinauf, um den Kranken aufzusuchen. Er fand ihn in seinem Bett, schwitzend unter seinen Decken. Seine Nachtmütze hatte er in die Stube geschleudert. Es war ein stämmiger kleiner Mann, ein Fünfziger, mit weißem Haar, blauen Augen und kahler Stirn. Er trug Ohrringe. Neben ihm auf einem Stuhle stand eine große Karaffe voll Branntwein, aus der er sich von Zeit zu Zeit ein Gläschen einschenkte, um „Mumm in die Knochen zu kriegen“. Angesichts des Arztes legte sich seine Erregung. Statt zu fluchen und zu wettern — was er seit zwölf Stunden getan hatte — fing er nunmehr an zu ächzen und zu stöhnen. Der Bruch war einfach, ohne jedwede Komplikation. Karl hätte sich einen leichteren Fall nicht zu wünschen gewagt. Alsbald erinnerte er sich der Allüren, die seine Lehrmeister an den Krankenlagern zur Schau getragen harten, und spendete dem Patienten ein reichliches Maß der üblichen guten Worte, jenes Chirurgenbalsams, der an das Öl gemahnt, mit dem die Seziermesser eingefettet werden. Er ließ sich aus dem Holzschuppen ein paar Latten holen, um Holz zu Schienen zu bekommen. Von den gebrachten Stücken wählte er eins aus, schnitt die Schienen daraus zurecht und glättete sie mit einer Glasscherbe. Währenddem stellte die Magd Leinwandbinden her, und Fräulein Emma, die Tochter des Hauses, versuchte Polster anzufertigen. Als sie ihren Nähkasten nicht gleich fand, polterte der Vater los. Sie sagte kein Wort. Aber beim Nähen stach sie sich in den Finger, nahm ihn in den Mund und sog das Blut aus. Karl war erstaunt, was für blendendweiße Nägel sie hatte. Sie waren mandelförmig geschnitten und sorglich gepflegt, und so schimmerten sie wie das feinste Elfenbein. Ihre Hände freilich waren nicht gerade schön, vielleicht nicht weiß genug und ein wenig zu mager in den Fingern; dabei waren sie allzu schlank, nicht besonders weich und in ihren Linien ungraziös. Was jedoch schön an ihr war, das waren ihre Augen. Sie waren braun, aber im Schatten der Wimpern sahen sie schwarz aus, und ihr offener Blick traf die Menschen mit der Kühnheit der Unschuld. Als der Verband fertig war, lud Herr Rouault den Arzt feierlich „einen Bissen zu essen“, ehe er wieder aufbräche. Karl ward in das Eßzimmer geführt, das zu ebener Erde lag. Auf einem kleinen Tische war für zwei Personen gedeckt; neben den Gedecken blinkten silberne Becher. Aus dem großen Eichenschranke, gegenüber dem Fenster, strömte Geruch von Iris und feuchtem Leinen. In einer Ecke standen aufrecht in Reih und Glied mehrere Säcke mit Getreide; sie hatten auf der Kornkammer nebenan keinen Platz gefunden, zu der drei Steinstufen hinaufführten. In der Mitte der Wand, deren grüner Anstrich sich stellenweise abblätterte, hing in einem vergoldeten Rahmen eine Bleistiftzeichnung: der Kopf einer Minerva. In schnörkeliger Schrift stand darunter geschrieben. „Meinem lieben Vater!“ Sie sprachen zuerst von dem Unfall, dann vom Wetter, vom starken Frost, von den Wölfen, die nachts die Umgegend unsicher machen. Fräulein Rouault schwärmte gar nicht besonders von dem Leben auf dem Lande, zumal jetzt nicht, wo die ganze Last der Gutswirtschaft fast allein auf ihr ruhe. Da es im Zimmer kalt war, fröstelte sie während der ganzen Mahlzeit. Beim Essen fielen ihre vollen Lippen etwas auf. Wenn das Gespräch stockte, pflegte sie mit den Oberzähnen auf die Unterlippe zu beißen. Ihr Hals wuchs aus einem weißen Umlegekragen heraus. Ihr schwarzes, hinten zu einem reichen Knoten vereintes Haar war in der Mitte gescheitelt; beide Hälften lagen so glatt auf dem Kopfe, daß sie wie zwei Flügel aus je einem Stücke aussahen und kaum die Ohrläppchen blicken ließen. Über den Schläfen war das Haar gewellt, was der Landarzt noch nie in seinem Leben gesehen hatte. Ihre Wangen waren rosig. Zwischen zwei Knöpfen ihrer Taille lugte — wie bei einem Herrn — ein Lorgnon aus Schildpatt hervor. Nachdem sich Karl oben beim alten Rouault verabschiedet hatte, trat er nochmals in das Eßzimmer. Er fand Emma am Fenster stehend, die Stirn an die Scheiben gedrückt. Sie schaute in den Garten hinaus, wo der Wind die Bohnenstangen umgeworfen hatte. Sich umwendend, fragte sie: „Suchen Sie etwas?“ „Meinen Reitstock, wenn Sie gestatten!“ Er fing an zu suchen, hinter den Türen und unter den Stühlen. Der Stock war auf den Fußboden gefallen, gerade zwischen die Säcke und die Wand. Emma entdeckte ihn. Als sie sich über die Säcke beugte, wollte Karl ihr galant zuvorkommen. Wie er seinen Arm in der nämlichen Absicht wie sie ausstreckte, berührte seine Brust den gebückten Rücken des jungen Mädchens. Sie fühlten es beide. Emma fuhr rasch in die Höhe. Ganz rot geworden, sah sie ihn über die Schulter weg an, indem sie ihm seinen Reitstock reichte. Er hatte versprochen, in drei Tagen wieder nachzusehen; statt dessen war er bereits am nächsten Tag zur Stelle, und von da ab kam er regelmäßig zweimal in der Woche, ungerechnet die gelegentlichen Besuche, die er hin und wieder machte, wenn er „zufällig in der Gegend“ war. Übrigens ging alles vorzüglich; die Heilung verlief regelrecht, und als man nach sechs und einer halben Woche Vater Rouault ohne Stock wieder in Haus und Hof herumstiefeln sah, hatte sich Bovary in der ganzen Gegend den Ruf einer Kapazität erworben. Der alte Herr meinte, besser hätten ihn die ersten Ärzte von Yvetot oder selbst von Rouen auch nicht kurieren können. Karl dachte gar nicht daran, sich zu befragen, warum er so gern nach dem Rouaultschen Gute kam. Und wenn er auch darüber nachgesonnen hätte, so würde er den Beweggrund seines Eifers zweifellos in die Wichtigkeit des Falles oder vielleicht in das in Aussicht stehende hohe Honorar gelegt haben. Waren dies aber wirklich die Gründe, die ihm seine Besuche des Pachthofes zu köstlichen Abwechselungen in dem armseligen Einerlei seines tätigen Lebens machten? An solchen Tagen stand er zeitig auf, ritt im Galopp ab und ließ den Gaul die ganze Strecke lang kaum zu Atem kommen. Kurz vor seinem Ziele aber pflegte er abzusitzen und sich die Stiefel mit Gras zu reinigen; dann zog er sich die braunen Reithandschuhe an, und so ritt er kreuzvergnügt in den Gutshof ein. Es war ihm ein Wonnegefühl, mit der Schulter gegen den nachgebenden Flügel des Hoftores anzureiten, den Hahn auf der Mauer krähen zu hören und sich von der Dorfjugend umringt zu sehen. Er liebte die Scheune und die Ställe; er liebte den Papa Rouault, der ihm so treuherzig die Hand schüttelte und ihn seinen Lebensretter nannte; er liebte die niedlichen Holzpantoffeln des Gutsfräuleins, die auf den immer sauber gescheuerten Fliesen der Küche so allerliebst schlürften und klapperten. In diesen Schuhen sah Emma viel größer aus denn sonst. Wenn Karl wieder ging, gab sie ihm jedesmal das Geleit bis zur ersten Stufe der Freitreppe. War sein Pferd noch nicht vorgeführt, dann wartete sie mit. Sie hatten schon Abschied voneinander genommen, und so sprachen sie nicht mehr. Wenn es sehr windig war, kam ihr flaumiges Haar im Nacken in wehenden Wirrwarr, oder die Schürzenbänder begannen ihr um die Hüften zu flattern. Einmal war Tauwetter. An den Rinden der Bäume rann Wasser in den Hof hinab, und auf den Dächern der Gebäude schmolz aller Schnee. Emma war bereits auf der Schwelle, da ging sie wieder ins Haus, holte ihren Sonnenschirm und spannte ihn auf. Die Sonnenlichter stahlen sich durch die taubengraue Seide und tupften tanzende Reflexe auf die weiße Haut ihres Gesichts. Das gab ein so warmes und wohliges Gefühl, daß Emma lächelte. Einzelne Wassertropfen prallten auf das Schirmdach, laut vernehmbar, einer, wieder einer, noch einer ... Im Anfang hatte Frau Bovary häufig nach Herrn Rouault und seiner Krankheit gefragt, auch hatte sie nicht verfehlt, für ihn in ihrer doppelten Buchführung ein besondres Konto einzurichten. Als sie aber vernahm, daß er eine Tochter hatte, zog sie nähere Erkundigungen ein, und da erfuhr sie, daß Fräulein Rouault im Kloster, bei den Ursulinerinnen, erzogen worden war, sozusagen also „eine feine Erziehung genossen“ hatte, daß sie infolgedessen Kenntnisse im Tanzen, in der Erdkunde, im Zeichnen, Sticken und Klavierspielen haben mußte. Das ging ihr über die Hutschnur, wie man zu sagen pflegt. „Also darum!“ sagte sie sich. „Darum also lacht ihm das ganze Gesicht, wenn er zu ihr hinreitet! Darum zieht er die neue Weste an, gleichgültig, ob sie ihm vom Regen verdorben wird! Oh dieses Weib, dieses Weib!“ Instinktiv haßte sie Emma. Zuerst tat sie sich eine Güte in allerhand Anspielungen. Karl verstand das nicht. Darauf versuchte sie es mit anzüglichen Bemerkungen, die er aus Angst vor einer häuslichen Szene über sich ergehen ließ. Schließlich aber ging sie im Sturm vor. Karl wußte nicht, was er sagen sollte. Weshalb renne er denn ewig nach Bertaux, wo doch der Alte längst geheilt sei, wenn die Rasselbande auch noch nicht berappt habe? Na freilich, weil es da „eine Person“ gäbe, die fein zu schwatzen verstünde, ein Weibsbild, das sticken könne und weiter nichts, ein Blaustrumpf! In die sei er verschossen! Ein Stadtdämchen, das sei ihm ein gefundenes Fressen. „Blödsinn!“ polterte sie weiter. „Die Tochter des alten Rouault, die und eine feine Dame! O jeh! Ihr Großvater hat noch die Schafe gehütet, und ein Vetter von ihr ist beinahe vor den Staatsanwalt gekommen, weil er bei einem Streite jemanden halbtot gedroschen hat! So was hat gar keinen Anlaß, sich was Besonders einzubilden und Sonntags aufgedonnert in die Kirche zu schwänzeln, in seidnen Kleidern wie eine Prinzessin. Und der Alte, der arme Schluder! Wenn im vergangenen Jahre die Rapsernte nicht so unverschämt gut ausgefallen wäre, hätte er seinen lumpigen Pacht nicht mal blechen können!“ Die Freude war Karl verdorben. Er stellte seine Ritte nach Bertaux ein. Seine Frau hatte ihn nach einer Flut von Tränen und Küssen und unter tausend Zärtlichkeiten auf ihr Meßbuch schwören lassen, nicht mehr hinzugehen. Er gehorchte. Aber in seiner heimlichen Sehnsucht war er kühner; da war er empört über seine tatsächliche eigne Feigheit. Und in naivem Machiavellismus sagte er sich, gerade ob dieses Verbots habe er ein Recht auf seine Liebe. Was war die ehemalige Witwe auch für ein Weib: sie war spindeldürr und hatte häßliche Zähne; Sommer wie Winter trug sie denselben schwarzen Schal mit dem über den Rücken herabhängenden langen Zipfel; ihre steife Figur stak in den immer zu kurzen Kleidern wie in einem Futteral, und was für plumpe Schuhe trug sie über ihren grauen Strümpfen. Karls Mutter kam von Zeit zu Zeit zu Besuch. Dann wurde es noch schlimmer; dann hackten sie alle beide auf ihn ein. Das viele Essen bekäme ihm schlecht. Warum er dem ersten besten immer gleich ein Glas Wein vorsetze? Und es sei bloß Dickköpfigkeit von ihm, keine Flanellwäsche zu tragen. Zu Beginn des Frühlings begab es sich, daß der Vermögensverwalter der Frau verwitweten Dubuc, ein Notar in Ingouville, samt allen ihm anvertrauten Geldern übers Meer das Weite suchte. Nun besaß sie allerdings außerdem einen Schiffsanteil in der Höhe von sechstausend Franken und ein Haus in Dieppe. Aber von allen diesen vielgepriesenen Besitztümern hatte man nie etwas Ordentliches zu sehen bekommen. Die Witwe hatte nichts mit in die Ehe gebracht als ein paar Möbel und etliche Nippsachen. Nunmehr ging man der Sache auf den Grund, und da stellte sich denn heraus, daß besagtes Haus bis an die Feueresse mit Hypotheken belastet, daß kein Mensch wußte, wieviel Geld wirklich mit dem Notar zum Teufel gegangen, und daß die Schiffshypothek keine tausend Taler wert war. Folglich hatte die liebe Frau Heloise geflunkert. In seinem Zorn warf der alte Bovary einen Stuhl gegen die Wand, daß er in tausend Stücke ging, und machte seiner Frau den Vorwurf, sie habe den Jungen in das Unglück gestürzt und ihn mit einer alten Kracke eingespannt, die des Futters nicht einmal mehr wert sei. Sie fuhren nach Tostes. Es kam zu einer Auseinandersetzung und zu heftigen Szenen. Heloise warf sich weinend in die Arme ihres Gatten und beschwor ihn, sie den Eltern gegenüber in Schutz zu nehmen. Karl wollte die Partei seiner Frau ergreifen. Aber das nahmen ihm die Alten übel. Sie reisten ab. Diesen Schlag vermochte Heloise nicht zu verwinden. Acht Tage darnach, als sie dabei war, Wäsche im Hofe aufzuhängen, bekam sie einen Blutsturz, und am andern Morgen war sie tot. Als Karl vom Friedhofe zurückkam, fand er im Erdgeschoß keinen Menschen. Er stieg die Treppe hinauf. Wie er in das Schlafzimmer trat, fiel sein Blick auf einen Rock Heloisens, der am Bette hing. Er lehnte sich gegen das Schreibpult und blieb da hocken, bis es dunkel wurde, in schmerzliche Träumereien versunken. Alles in allem hatte sie ihn doch geliebt ... |