II En arrivant à l’auberge, Mme Bovary fut étonnée de ne pas apercevoir la diligence. Hivert, qui l’avait attendue cinquante-trois minutes, avait fini par s’en aller. Rien pourtant ne la forçait à partir ; mais elle avait donné sa parole qu’elle reviendrait le soir même. D’ailleurs, Charles l’attendait ; et déjà elle se sentait au cœur cette lâche docilité qui est, pour bien des femmes, comme le châtiment tout à la fois et la rançon de l’adultère. Vivement elle fit sa malle, paya la note, prit dans la cour un cabriolet, et, pressant le palefrenier, l’encourageant, s’informant à toute minute de l’heure et des kilomètres parcourus, parvint à rattraper l’Hirondelle vers les premières maisons de Quincampoix. À peine assise dans son coin, elle ferma les yeux et les rouvrit au bas de la côte, où elle reconnut de loin Félicité, qui se tenait en vedette devant la maison du maréchal. Hivert retint ses chevaux, et la cuisinière, se haussant jusqu’au vasistas, dit mystérieusement : — Madame il faut que vous alliez tout de suite chez M. Homais. C’est pour quelque chose de pressé. Le village était silencieux comme d’habitude. Au coin des rues, il y avait de petits tas roses qui fumaient à l’air, c’était le moment des confitures, et tout le monde à Yonville, confectionnait sa provision le même jour. Mais on admirait devant la boutique du pharmacien, un tas beaucoup plus large, et qui dépassait les autres de la supériorité qu’une officine doit avoir sur les fourneaux bourgeois, un besoin général sur des fantaisies individuelles. Elle entra. Le grand fauteuil était renversé, et même le Fanal de Rouen gisait par terre, étendu entre les deux pilons. Elle poussa la porte du couloir ; et, au milieu de la cuisine, parmi les jarres brunes pleines de groseilles égrenées, du sucre râpé, du sucre en morceaux, des balances sur la table, des bassines sur le feu, elle aperçut tous les Homais, grands et petits, avec des tabliers qui leur montaient jusqu’au menton et tenant des fourchettes à la main. Justin, debout, baissait la tête, et le pharmacien criait : — Qui t’avait dit de l’aller chercher dans le capharnaüm ? — Qu’est-ce donc ? qu’y a-t-il ? — Ce qu’il y a ? répondit l’apothicaire. On fait des confitures : elles cuisent ; mais elles allaient déborder à cause du bouillon trop fort, et je commande une autre bassine. Alors, lui, par mollesse, par paresse, a été prendre, suspendue à son clou dans mon laboratoire, la clef du capharnaüm ! L’apothicaire appelait ainsi un cabinet, sous les toits, plein des ustensiles et des marchandises de sa profession. Souvent il y passait seul de longues heures à étiqueter, à transvaser, à reficeler ; et il le considérait non comme un simple magasin, mais comme un véritable sanctuaire, d’où s’échappaient ensuite, élaborées par ses mains, toutes sortes de pilules, bols, tisanes, lotions et potions, qui allaient répandre aux alentours sa célébrité. Personne au monde n’y mettait les pieds ; et il le respectait si fort, qu’il le balayait lui-même. Enfin, si la pharmacie, ouverte à tout venant, était l’endroit où il étalait son orgueil, le capharnaüm était le refuge où, se concentrant égoïstement, Homais se délectait dans l’exercice de ses prédilections ; aussi l’étourderie de Justin lui paraissait-elle monstrueuse d’irrévérence ; et, plus rubicond que les groseilles, il répétait : — Oui, du capharnaüm ! La clef qui enferme les acides avec les alcalis caustiques ! Avoir été prendre une bassine de réserve ! une bassine à couvercle ! et dont jamais peut-être je ne me servirai ! Tout a son importance dans les opérations délicates de notre art ! Mais que diable ! il faut établir des distinctions et ne pas employer à des usages presque domestiques ce qui est destiné pour les pharmaceutiques ! C’est comme si on découpait une poularde avec un scalpel, comme si un magistrat… — Mais calme-toi ! disait Mme Homais. Et Athalie, le tirant par sa redingote : — Papa ! papa ! — Non, laissez-moi ! reprenait l’apothicaire, laissez-moi ! fichtre ! Autant s’établir épicier, ma parole d’honneur ! Allons, va ! ne respecte rien ! casse ! brise ! lâche les sangsues ! brûle la guimauve ! marine des cornichons dans les bocaux ! lacère les bandages ! — Vous aviez pourtant…, dit Emma. — Tout à l’heure ! — Sais-tu à quoi tu t’exposais ?… N’as-tu rien vu, dans le coin, à gauche, sur la troisième tablette ? Parle, réponds, articule quelque chose ! — Je ne… sais pas, balbutia le jeune garçon. — Ah ! tu ne sais pas ! Eh bien, je sais, moi ! Tu as vu une bouteille, en verre bleu, cachetée avec de la cire jaune, qui contient une poudre blanche, sur laquelle même j’avais écrit : Dangereux ! et sais-tu ce qu’il y avait dedans ? De l’arsenic ! et tu vas toucher à cela ! prendre une bassine qui est à côté ! — À côté, s’écria Mme Homais en joignant les mains. De l’arsenic ? Tu pouvais nous empoisonner tous ! Et les enfants se mirent à pousser des cris, comme s’ils avaient déjà senti dans leurs entrailles d’atroces douleurs. — Ou bien empoisonner un malade ! continuait l’apothicaire. Tu voulais donc que j’allasse sur le banc des criminels, en cour d’assises ? me voir traîner à l’échafaud ? Ignores-tu le soin que j’observe dans les manutentions, quoique j’en aie cependant une furieuse habitude. Souvent je m’épouvante moi-même, lorsque je pense à ma responsabilité ! car le gouvernement nous persécute, et l’absurde législation qui nous régit est comme une véritable épée de Damoclès suspendue sur notre tête ! Emma ne songeait plus à demander ce qu’on lui voulait, et le pharmacien poursuivait en phrases haletantes : — Voilà comme tu reconnais les bontés qu’on a pour toi ! voilà comme tu me récompenses des soins tout paternels que je te prodigue ! Car, sans moi, où serais-tu ? que ferais-tu ? Qui te fournit la nourriture, l’éducation, l’habillement, et tous les moyens de figurer un jour, avec honneur dans les rangs de la société ! Mais il faut pour cela suer ferme sur l’aviron, et acquérir, comme on dit, du cal aux mains. Fabricando fil faber, age quod agis. Il citait du latin, tant il était exaspéré. Il eût cité du chinois et du groenlandais, s’il eût connu ces deux langues ; car il se trouvait dans une de ces crises où l’âme entière montre indistinctement ce qu’elle enferme, comme l’Océan, qui, dans les tempêtes, s’entrouvre depuis les fucus de son rivage jusqu’au sable de ses abîmes. Et il reprit : — Je commence à terriblement me repentir de m’être chargé de ta personne ! J’aurais certes mieux fait de te laisser autrefois croupir dans ta misère et dans la crasse où tu es né ! Tu ne seras jamais bon qu’à être un gardeur de bêtes à cornes ! Tu n’as nulle aptitude pour les sciences ! à peine si tu sais coller une étiquette ! Et tu vis là, chez moi, comme un chanoine, comme un coq en pâte, à te goberger ! Mais Emma, se tournant vers Mme Homais : — On m’avait fait venir… — Ah ! mon Dieu ! interrompit d’un air triste la bonne dame, comment vous dirai-je bien ?… C’est un malheur ! Elle n’acheva pas. L’apothicaire tonnait : — Vide-la ! écure-la ! reporte-la ! dépêche-toi donc ! Et, secouant Justin par le collet de son bourgeron, il fit tomber un livre de sa poche. L’enfant se baissa. Homais fut plus prompt, et, ayant ramassé le volume, il le contemplait, les yeux écarquillés, la mâchoire ouverte. — L’amour… conjugal ! dit-il en séparant lentement ces deux mots. Ah ! très bien ! très bien ! très joli ! Et des gravures !… Ah ! c’est trop fort ! Mme Homais s’avança. — Non ! n’y touche pas ! Les enfants voulurent voir les images. — Sortez ! fit-il impérieusement. Et ils sortirent. Il marcha d’abord de long en large, à grands pas, gardant le volume ouvert entre ses doigts, roulant les yeux, suffoqué, tuméfié, apoplectique. Puis il vint droit à son élève, et, se plantant devant lui les bras croisés : — Mais tu as donc tous les vices, petit malheureux ?… Prends garde, tu es sur une pente !… Tu n’as donc pas réfléchi qu’il pouvait, ce livre infâme, tomber entre les mains de mes enfants, mettre l’étincelle dans leur cerveau, ternir la pureté d’Athalie, corrompre Napoléon ! Il est déjà formé comme un homme. Es-tu bien sûr, au moins, qu’ils ne l’aient pas lu ? peux-tu me certifier… ? — Mais enfin, monsieur, fit Emma, vous aviez à me dire… ? — C’est vrai, madame… Votre beau-père est mort ! En effet, le sieur Bovary père venait de décéder l’avant-veille, tout à coup, d’une attaque d’apoplexie, au sortir de table ; et, par excès de précaution pour la sensibilité d’Emma, Charles avait prié M. Homais de lui apprendre avec ménagement cette horrible nouvelle. Il avait médité sa phrase, il l’avait arrondie, polie, rythmée ; c’était un chef-d’œuvre de prudence et de transitions, de tournures fines et de délicatesse ; mais la colère avait emporté la rhétorique. Emma, renonçant à avoir aucun détail, quitta donc la pharmacie ; car M. Homais avait repris le cours de ses vitupérations. Il se calmait cependant, et, à présent, il grommelait d’un ton paterne, tout en s’éventant avec son bonnet grec : — Ce n’est pas que je désapprouve entièrement l’ouvrage ! L’auteur était médecin. Il y a là-dedans certains côtés scientifiques qu’il n’est pas mal à un homme de connaître et, j’oserais dire, qu’il faut qu’un homme connaisse. Mais plus tard, plus tard ! Attends du moins que tu sois homme toi-même et que ton tempérament soit fait. Au coup de marteau d’Emma, Charles, qui l’attendait, s’avança les bras ouverts et lui dit avec des larmes dans la voix : — Ah ! ma chère amie… Et il s’inclina doucement pour l’embrasser. Mais, au contact de ses lèvres, le souvenir de l’autre la saisit, et elle se passa la main sur son visage en frissonnant. Cependant elle répondit : — Oui, je sais…, je sais… Il lui montra la lettre où sa mère narrait l’événement, sans aucune hypocrisie sentimentale. Seulement, elle regrettait que son mari n’eût pas reçu les secours de la religion, étant mort à Doudeville, dans la rue, sur le seuil d’un café, après un repas patriotique avec d’anciens officiers. Emma rendit la lettre ; puis, au dîner, par savoir-vivre, elle affecta quelque répugnance. Mais comme il la reforçait, elle se mit résolument à manger, tandis que Charles, en face d’elle, demeurait immobile, dans une posture accablée. De temps à autre, relevant la tête, il lui envoyait un long regard tout plein de détresse. Une fois il soupira : — J’aurais voulu le revoir encore ! Elle se taisait. Enfin, comprenant qu’il fallait parler : — Quel âge avait-il, ton père ? — Cinquante-huit ans ! — Ah ! Et ce fut tout. Un quart d’heure après, il ajouta : — Ma pauvre mère ?… que va-t-elle devenir, à présent ? Elle fit un geste d’ignorance. À la voir si taciturne, Charles la supposait affligée et il se contraignait à ne rien dire, pour ne pas aviver cette douleur qui l’attendrissait. Cependant, secouant la sienne : — T’es-tu bien amusée hier ? demanda-t-il. — Oui. Quand la nappe fut ôtée, Bovary ne se leva pas, Emma non plus ; et, à mesure qu’elle l’envisageait, la monotonie de ce spectacle bannissait peu à peu tout apitoiement de son cœur. Il lui semblait chétif, faible, nul, enfin être un pauvre homme, de toutes les façons. Comment se débarrasser de lui ? Quelle interminable soirée ! Quelque chose de stupéfiant comme une vapeur d’opium l’engourdissait. Ils entendirent dans le vestibule le bruit sec d’un bâton sur les planches. C’était Hippolyte qui apportait les bagages de Madame. Pour les déposer, il décrivit péniblement un quart de cercle avec son pilon. — Il n’y pense même plus ! se disait-elle en regardant le pauvre diable, dont la grosse chevelure rouge dégouttait de sueur. Bovary cherchait un patard au fond de sa bourse ; et, sans paraître comprendre tout ce qu’il y avait pour lui d’humiliation dans la seule présence de cet homme qui se tenait là, comme le reproche personnifié de son incurable ineptie : — Tiens ! tu as un joli bouquet ! dit-il en remarquant sur la cheminée les violettes de Léon. — Oui, fit-elle avec indifférence ; c’est un bouquet que j’ai acheté tantôt… à une mendiante. Charles prit les violettes, et, rafraîchissant dessus ses yeux tout rouges de larmes, il les humait délicatement. Elle les retira vite de sa main, et alla les porter dans un verre d’eau. Le lendemain, Mme Bovary mère arriva. Elle et son fils pleurèrent beaucoup. Emma, sous prétexte d’ordres à donner, disparut. Le jour d’après, il fallut aviser ensemble aux affaires de deuil. On alla s’asseoir, avec les boîtes à ouvrage, au bord de l’eau, sous la tonnelle. Charles pensait à son père, et il s’étonnait de sentir tant d’affection pour cet homme qu’il avait cru jusqu’alors n’aimer que très médiocrement. Mme Bovary mère pensait à son mari. Les pires jours d’autrefois lui réapparaissaient enviables. Tout s’effaçait sous le regret instinctif d’une si longue habitude ; et, de temps à autre, tandis qu’elle poussait son aiguille, une grosse larme descendait le long de son nez et s’y tenait un moment suspendue. Emma pensait qu’il y avait quarante-huit heures à peine, ils étaient ensemble, loin du monde, tout en ivresse, et n’ayant pas assez d’yeux pour se contempler. Elle tâchait de ressaisir les plus imperceptibles détails de cette journée disparue. Mais la présence de la belle-mère et du mari la gênait. Elle aurait voulu ne rien entendre, ne rien voir, afin de ne pas déranger le recueillement de son amour qui allait se perdant, quoi qu’elle fît, sous les sensations extérieures. Elle décousait la doublure d’une robe, dont les bribes s’éparpillaient autour d’elle ; la mère Bovary, sans lever les yeux, faisait crier ses ciseaux, et Charles, avec ses pantoufles de lisière et sa vieille redingote brune qui lui servait de robe de chambre, restait les deux mains dans ses poches et ne parlait pas non plus ; près d’eux, Berthe, en petit tablier blanc, raclait avec sa pelle le sable des allées. Tout à coup, ils virent entrer par la barrière M. Lheureux, le marchand d’étoffes. Il venait offrir ses services, eu égard à la fatale circonstance. Emma répondit qu’elle croyait pouvoir s’en passer. Le marchand ne se tint pas pour battu. — Mille excuses, dit-il ; je désirerais avoir un entretien particulier. Puis, d’une voix basse : — C’est relativement à cette affaire…, vous savez ? Charles devint cramoisi jusqu’aux oreilles. — Ah ! oui…, effectivement. Et, dans son trouble, se tournant vers sa femme : — Ne pourrais-tu pas…, ma chérie… ? Elle parut le comprendre, car elle se leva, et Charles dit à sa mère : — Ce n’est rien ! Sans doute quelque bagatelle de ménage. Il ne voulait point qu’elle connût l’histoire du billet, redoutant ses observations. Dès qu’ils furent seuls, M. Lheureux se mit, en termes assez nets, à féliciter Emma sur la succession, puis à causer de choses indifférentes, des espaliers, de la récolte et de sa santé à lui, qui allait toujours couci-couci, entre le zist et le zest. En effet, il se donnait un mal de cinq cents diables, bien qu’il ne fît pas, malgré les propos du monde, de quoi avoir seulement du beurre sur son pain. Emma le laissait parler. Elle s’ennuyait si prodigieusement depuis deux jours ! — Et vous voilà tout à fait rétablie ? continuait-il. Ma foi, j’ai vu votre pauvre mari dans de beaux états ! C’est un brave garçon, quoique nous ayons eu ensemble des difficultés. Elle demanda lesquelles, car Charles lui avait caché la contestation des fournitures. — Mais vous le savez bien ! fit Lheureux. C’était pour vos petites fantaisies, les boîtes de voyage. Il avait baissé son chapeau sur ses yeux, et, les deux mains derrière le dos, souriant et sifflotant, il la regardait en face, d’une manière insupportable. Soupçonnait-il quelque chose ? Elle demeurait perdue dans toutes sortes d’appréhensions. À la fin pourtant, il reprit : — Nous nous sommes rapatriés, et je venais encore lui proposer un arrangement. C’était de renouveler le billet signé par Bovary. Monsieur, du reste, agirait à sa guise ; il ne devait point se tourmenter, maintenant surtout qu’il allait avoir une foule d’embarras. — Et même il ferait mieux de s’en décharger sur quelqu’un, sur vous, par exemple ; avec une procuration, ce serait commode, et alors nous aurions ensemble de petites affaires… Elle ne comprenait pas. Il se tut. Ensuite, passant à son négoce, Lheureux déclara que Madame ne pouvait se dispenser de lui prendre quelque chose. Il lui enverrait un barège noir, douze mètres, de quoi faire une robe. — Celle que vous avez là est bonne pour la maison. Il vous en faut une autre pour les visites. J’ai vu ça, moi, du premier coup en entrant. J’ai l’œil américain. Il n’envoya point d’étoffe, il l’apporta. Puis il revint pour l’aunage ; il revint sous d’autres prétextes, tâchant chaque fois, de se rendre aimable, serviable, s’inféodant, comme eût dit Homais, et toujours glissant à Emma quelques conseils sur la procuration. Il ne parlait point du billet. Elle n’y songeait pas ; Charles, au début de convalescence, lui en avait bien conté quelque chose ; mais tant d’agitations avaient passé dans sa tête, qu’elle ne s’en souvenait plus. D’ailleurs, elle se garda d’ouvrir aucune discussion d’intérêt ; la mère Bovary en fut surprise, et attribua son changement d’humeur aux sentiments religieux qu’elle avait contractés étant malade. Mais, dès qu’elle fut partie, Emma ne tarda pas à émerveiller Bovary par son bon sens pratique. Il allait falloir prendre des informations, vérifier les hypothèques, voir s’il y avait lieu à une licitation ou à une liquidation. Elle citait des termes techniques, au hasard, prononçait les grands mots d’ordre, d’avenir, de prévoyance, et continuellement exagérait les embarras de la succession ; si bien qu’un jour elle lui montra le modèle d’une autorisation générale pour « gérer et administrer ses affaires, faire tous emprunts, signer et endosser tous billets, payer toutes sommes, etc. » Elle avait profité des leçons de Lheureux. Charles, naïvement, lui demanda d’où venait ce papier. — De M. Guillaumin. Et, avec le plus grand sang-froid du monde, elle ajouta : — Je ne m’y fie pas trop. Les notaires ont si mauvaise réputation ! Il faudrait peut-être consulter… Nous ne connaissons que… Oh ! personne. — À moins que Léon…, répliqua Charles, qui réfléchissait. Mais il était difficile de s’entendre par correspondance. Alors elle s’offrit à faire ce voyage. Il la remercia. Elle insista. Ce fut un assaut de prévenances. Enfin, elle s’écria d’un ton de mutinerie factice : — Non, je t’en prie, j’irai. — Comme tu es bonne ! dit-il en la baisant au front. Dès le lendemain, elle s’embarqua dans l’Hirondelle pour aller à Rouen consulter M. Léon ; et elle y resta trois jours. |
Chapter Two On reaching the inn, Madame Bovary was surprised not to see the diligence. Hivert, who had waited for her fifty-three minutes, had at last started. Yet nothing forced her to go; but she had given her word that she would return that same evening. Moreover, Charles expected her, and in her heart she felt already that cowardly docility that is for some women at once the chastisement and atonement of adultery. She packed her box quickly, paid her bill, took a cab in the yard, hurrying on the driver, urging him on, every moment inquiring about the time and the miles traversed. He succeeded in catching up the “Hirondelle” as it neared the first houses of Quincampoix. Hardly was she seated in her corner than she closed her eyes, and opened them at the foot of the hill, when from afar she recognised Felicite, who was on the lookout in front of the farrier’s shop. Hivert pulled in his horses and, the servant, climbing up to the window, said mysteriously — “Madame, you must go at once to Monsieur Homais. It’s for something important.” The village was silent as usual. At the corner of the streets were small pink heaps that smoked in the air, for this was the time for jam-making, and everyone at Yonville prepared his supply on the same day. But in front of the chemist’s shop one might admire a far larger heap, and that surpassed the others with the superiority that a laboratory must have over ordinary stores, a general need over individual fancy. She went in. The large arm-chair was upset, and even the “Fanal de Rouen” lay on the ground, outspread between two pestles. She pushed open the lobby door, and in the middle of the kitchen, amid brown jars full of picked currants, of powdered sugar and lump sugar, of the scales on the table, and of the pans on the fire, she saw all the Homais, small and large, with aprons reaching to their chins, and with forks in their hands. Justin was standing up with bowed head, and the chemist was screaming — “Who told you to go and fetch it in the Capharnaum.” “What is it? What is the matter?” “What is it?” replied the druggist. “We are making preserves; they are simmering; but they were about to boil over, because there is too much juice, and I ordered another pan. Then he, from indolence, from laziness, went and took, hanging on its nail in my laboratory, the key of the Capharnaum.” It was thus the druggist called a small room under the leads, full of the utensils and the goods of his trade. He often spent long hours there alone, labelling, decanting, and doing up again; and he looked upon it not as a simple store, but as a veritable sanctuary, whence there afterwards issued, elaborated by his hands, all sorts of pills, boluses, infusions, lotions, and potions, that would bear far and wide his celebrity. No one in the world set foot there, and he respected it so, that he swept it himself. Finally, if the pharmacy, open to all comers, was the spot where he displayed his pride, the Capharnaum was the refuge where, egoistically concentrating himself, Homais delighted in the exercise of his predilections, so that Justin’s thoughtlessness seemed to him a monstrous piece of irreverence, and, redder than the currants, he repeated — “Yes, from the Capharnaum! The key that locks up the acids and caustic alkalies! To go and get a spare pan! a pan with a lid! and that I shall perhaps never use! Everything is of importance in the delicate operations of our art! But, devil take it! one must make distinctions, and not employ for almost domestic purposes that which is meant for pharmaceutical! It is as if one were to carve a fowl with a scalpel; as if a magistrate —” “Now be calm,” said Madame Homais. And Athalie, pulling at his coat, cried “Papa! papa!” “No, let me alone,” went on the druggist “let me alone, hang it! My word! One might as well set up for a grocer. That’s it! go it! respect nothing! break, smash, let loose the leeches, burn the mallow-paste, pickle the gherkins in the window jars, tear up the bandages!” “I thought you had —“said Emma. “Presently! Do you know to what you exposed yourself? Didn’t you see anything in the corner, on the left, on the third shelf? Speak, answer, articulate something.” “I— don’t — know,” stammered the young fellow. “Ah! you don’t know! Well, then, I do know! You saw a bottle of blue glass, sealed with yellow wax, that contains a white powder, on which I have even written ‘Dangerous!’ And do you know what is in it? Arsenic! And you go and touch it! You take a pan that was next to it!” “Next to it!” cried Madame Hoinais, clasping her hands. “Arsenic! You might have poisoned us all.” And the children began howling as if they already had frightful pains in their entrails. “Or poison a patient!” continued the druggist. “Do you want to see me in the prisoner’s dock with criminals, in a court of justice? To see me dragged to the scaffold? Don’t you know what care I take in managing things, although I am so thoroughly used to it? Often I am horrified myself when I think of my responsibility; for the Government persecutes us, and the absurd legislation that rules us is a veritable Damocles’ sword over our heads.” Emma no longer dreamed of asking what they wanted her for, and the druggist went on in breathless phrases — “That is your return for all the kindness we have shown you! That is how you recompense me for the really paternal care that I lavish on you! For without me where would you be? What would you be doing? Who provides you with food, education, clothes, and all the means of figuring one day with honour in the ranks of society? But you must pull hard at the oar if you’re to do that, and get, as, people say, callosities upon your hands. Fabricando fit faber, age quod agis.” He was so exasperated he quoted Latin. He would have quoted Chinese or Greenlandish had he known those two languages, for he was in one of those crises in which the whole soul shows indistinctly what it contains, like the ocean, which, in the storm, opens itself from the seaweeds on its shores down to the sands of its abysses. And he went on — “I am beginning to repent terribly of having taken you up! I should certainly have done better to have left you to rot in your poverty and the dirt in which you were born. Oh, you’ll never be fit for anything but to herd animals with horns! You have no aptitude for science! You hardly know how to stick on a label! And there you are, dwelling with me snug as a parson, living in clover, taking your ease!” But Emma, turning to Madame Homais, “I was told to come here —” “Oh, dear me!” interrupted the good woman, with a sad air, “how am I to tell you? It is a misfortune!” She could not finish, the druggist was thundering —“Empty it! Clean it! Take it back! Be quick!” And seizing Justin by the collar of his blouse, he shook a book out of his pocket. The lad stooped, but Homais was the quicker, and, having picked up the volume, contemplated it with staring eyes and open mouth. “CONJUGAL— LOVE!” he said, slowly separating the two words. “Ah! very good! very good! very pretty! And illustrations! Oh, this is too much!” Madame Homais came forward. “No, do not touch it!” The children wanted to look at the pictures. “Leave the room,” he said imperiously; and they went out. First he walked up and down with the open volume in his hand, rolling his eyes, choking, tumid, apoplectic. Then he came straight to his pupil, and, planting himself in front of him with crossed arms — “Have you every vice, then, little wretch? Take care! you are on a downward path. Did not you reflect that this infamous book might fall in the hands of my children, kindle a spark in their minds, tarnish the purity of Athalie, corrupt Napoleon. He is already formed like a man. Are you quite sure, anyhow, that they have not read it? Can you certify to me —” “But really, sir,” said Emma, “you wished to tell me —” “Ah, yes! madame. Your father-in-law is dead.” In fact, Monsieur Bovary senior had expired the evening before suddenly from an attack of apoplexy as he got up from table, and by way of greater precaution, on account of Emma’s sensibility, Charles had begged Homais to break the horrible news to her gradually. Homais had thought over his speech; he had rounded, polished it, made it rhythmical; it was a masterpiece of prudence and transitions, of subtle turns and delicacy; but anger had got the better of rhetoric. Emma, giving up all chance of hearing any details, left the pharmacy; for Monsieur Homais had taken up the thread of his vituperations. However, he was growing calmer, and was now grumbling in a paternal tone whilst he fanned himself with his skull-cap. “It is not that I entirely disapprove of the work. Its author was a doctor! There are certain scientific points in it that it is not ill a man should know, and I would even venture to say that a man must know. But later — later! At any rate, not till you are man yourself and your temperament is formed.” When Emma knocked at the door. Charles, who was waiting for her, came forward with open arms and said to her with tears in his voice — “Ah! my dear!” And he bent over her gently to kiss her. But at the contact of his lips the memory of the other seized her, and she passed her hand over her face shuddering. But she made answer, “Yes, I know, I know!” He showed her the letter in which his mother told the event without any sentimental hypocrisy. She only regretted her husband had not received the consolations of religion, as he had died at Daudeville, in the street, at the door of a cafe after a patriotic dinner with some ex-officers. Emma gave him back the letter; then at dinner, for appearance’s sake, she affected a certain repugnance. But as he urged her to try, she resolutely began eating, while Charles opposite her sat motionless in a dejected attitude. Now and then he raised his head and gave her a long look full of distress. Once he sighed, “I should have liked to see him again!” She was silent. At last, understanding that she must say something, “How old was your father?” she asked. “Fifty-eight.” “Ah!” And that was all. A quarter of an hour after he added, “My poor mother! what will become of her now?” She made a gesture that signified she did not know. Seeing her so taciturn, Charles imagined her much affected, and forced himself to say nothing, not to reawaken this sorrow which moved him. And, shaking off his own — “Did you enjoy yourself yesterday?” he asked. “Yes.” When the cloth was removed, Bovary did not rise, nor did Emma; and as she looked at him, the monotony of the spectacle drove little by little all pity from her heart. He seemed to her paltry, weak, a cipher — in a word, a poor thing in every way. How to get rid of him? What an interminable evening! Something stupefying like the fumes of opium seized her. They heard in the passage the sharp noise of a wooden leg on the boards. It was Hippolyte bringing back Emma’s luggage. In order to put it down he described painfully a quarter of a circle with his stump. “He doesn’t even remember any more about it,” she thought, looking at the poor devil, whose coarse red hair was wet with perspiration. Bovary was searching at the bottom of his purse for a centime, and without appearing to understand all there was of humiliation for him in the mere presence of this man, who stood there like a personified reproach to his incurable incapacity. “Hallo! you’ve a pretty bouquet,” he said, noticing Leon’s violets on the chimney. “Yes,” she replied indifferently; “it’s a bouquet I bought just now from a beggar.” Charles picked up the flowers, and freshening his eyes, red with tears, against them, smelt them delicately. She took them quickly from his hand and put them in a glass of water. The next day Madame Bovary senior arrived. She and her son wept much. Emma, on the pretext of giving orders, disappeared. The following day they had a talk over the mourning. They went and sat down with their workboxes by the waterside under the arbour. Charles was thinking of his father, and was surprised to feel so much affection for this man, whom till then he had thought he cared little about. Madame Bovary senior was thinking of her husband. The worst days of the past seemed enviable to her. All was forgotten beneath the instinctive regret of such a long habit, and from time to time whilst she sewed, a big tear rolled along her nose and hung suspended there a moment. Emma was thinking that it was scarcely forty-eight hours since they had been together, far from the world, all in a frenzy of joy, and not having eyes enough to gaze upon each other. She tried to recall the slightest details of that past day. But the presence of her husband and mother-in-law worried her. She would have liked to hear nothing, to see nothing, so as not to disturb the meditation on her love, that, do what she would, became lost in external sensations. She was unpicking the lining of a dress, and the strips were scattered around her. Madame Bovary senior was plying her scissor without looking up, and Charles, in his list slippers and his old brown surtout that he used as a dressing-gown, sat with both hands in his pockets, and did not speak either; near them Berthe, in a little white pinafore, was raking sand in the walks with her spade. Suddenly she saw Monsieur Lheureux, the linendraper, come in through the gate. He came to offer his services “under the sad circumstances.” Emma answered that she thought she could do without. The shopkeeper was not to be beaten. “I beg your pardon,” he said, “but I should like to have a private talk with you.” Then in a low voice, “It’s about that affair — you know.” Charles crimsoned to his ears. “Oh, yes! certainly.” And in his confusion, turning to his wife, “Couldn’t you, my darling?” She seemed to understand him, for she rose; and Charles said to his mother, “It is nothing particular. No doubt, some household trifle.” He did not want her to know the story of the bill, fearing her reproaches. As soon as they were alone, Monsieur Lheureux in sufficiently clear terms began to congratulate Emma on the inheritance, then to talk of indifferent matters, of the espaliers, of the harvest, and of his own health, which was always so-so, always having ups and downs. In fact, he had to work devilish hard, although he didn’t make enough, in spite of all people said, to find butter for his bread. Emma let him talk on. She had bored herself so prodigiously the last two days. “And so you’re quite well again?” he went on. “Ma foi! I saw your husband in a sad state. He’s a good fellow, though we did have a little misunderstanding.” She asked what misunderstanding, for Charles had said nothing of the dispute about the goods supplied to her. “Why, you know well enough,” cried Lheureux. “It was about your little fancies — the travelling trunks.” He had drawn his hat over his eyes, and, with his hands behind his back, smiling and whistling, he looked straight at her in an unbearable manner. Did he suspect anything? She was lost in all kinds of apprehensions. At last, however, he went on — “We made it up, all the same, and I’ve come again to propose another arrangement.” This was to renew the bill Bovary had signed. The doctor, of course, would do as he pleased; he was not to trouble himself, especially just now, when he would have a lot of worry. “And he would do better to give it over to someone else — to you, for example. With a power of attorney it could be easily managed, and then we (you and I) would have our little business transactions together.” She did not understand. He was silent. Then, passing to his trade, Lheureux declared that madame must require something. He would send her a black barege, twelve yards, just enough to make a gown. “The one you’ve on is good enough for the house, but you want another for calls. I saw that the very moment that I came in. I’ve the eye of an American!” He did not send the stuff; he brought it. Then he came again to measure it; he came again on other pretexts, always trying to make himself agreeable, useful, “enfeoffing himself,” as Homais would have said, and always dropping some hint to Emma about the power of attorney. He never mentioned the bill; she did not think of it. Charles, at the beginning of her convalescence, had certainly said something about it to her, but so many emotions had passed through her head that she no longer remembered it. Besides, she took care not to talk of any money questions. Madame Bovary seemed surprised at this, and attributed the change in her ways to the religious sentiments she had contracted during her illness. But as soon as she was gone, Emma greatly astounded Bovary by her practical good sense. It would be necessary to make inquiries, to look into mortgages, and see if there were any occasion for a sale by auction or a liquidation. She quoted technical terms casually, pronounced the grand words of order, the future, foresight, and constantly exaggerated the difficulties of settling his father’s affairs so much, that at last one day she showed him the rough draft of a power of attorney to manage and administer his business, arrange all loans, sign and endorse all bills, pay all sums, etc. She had profited by Lheureux’s lessons. Charles naively asked her where this paper came from. “Monsieur Guillaumin”; and with the utmost coolness she added, “I don’t trust him overmuch. Notaries have such a bad reputation. Perhaps we ought to consult — we only know — no one.” “Unless Leon —” replied Charles, who was reflecting. But it was difficult to explain matters by letter. Then she offered to make the journey, but he thanked her. She insisted. It was quite a contest of mutual consideration. At last she cried with affected waywardness — “No, I will go!” “How good you are!” he said, kissing her forehead. The next morning she set out in the “Hirondelle” to go to Rouen to consult Monsieur Leon, and she stayed there three days. |
Zweites Kapitel Wieder im Gasthofe, war Frau Bovary sehr erstaunt, die Post nicht mehr vorzufinden. Hivert hatte dreiundfünfzig Minuten auf Emma gewartet, schließlich aber war er abgefahren. Es war zwar nicht unbedingt erforderlich, daß sie wieder zu Hause sein mußte. Aber sie hatte versprochen, an diesem Abend zurückzukehren. Karl erwartete sie also, und so fühlte sie jene feige Untertänigkeit im Herzen, die für viele Frauen die Strafe und zugleich der Preis für den Ehebruch ist. Sie packte schnell ihren Koffer, bezahlte die Rechnung und nahm einen der zweirädrigen Wagen, die im Hofe bereitstanden. Unterwegs trieb sie den Kutscher zu größter Eile an, fragte aller Augenblicke nach der Zeit und nach der zurückgelegten Kilometerzahl und holte die Post endlich bei den ersten Häusern von Quincampoix ein. Kaum saß sie drin, so schloß sie auch schon die Augen. Als sie erwachte, waren sie schon über den Berg, und von weitem sah sie Felicie, die vor dem Hause des Schmiedes auf sie wartete. Hivert hielt seine Pferde an, und das Mädchen, das sich bis zum Fenster hinaufreckte, flüsterte ihr geheimnisvoll zu: „Gnädige Frau sollen gleich mal zu Herrn Apotheker kommen! Es handelt sich um etwas sehr Dringliches!“ Das Dorf war still wie immer. Vor den Häusern lagen kleine dampfende, rosafarbige Haufen. Es war die Zeit des Früchteeinmachens, und jedermann in Yonville bereitete sich am selben Tag seinen Vorrat. Vor der Apotheke bewunderte man einen besonders großen Haufen dieser ausgekochten Überreste. Man sah, daß hier mit für die Allgemeinheit gesorgt wurde. Emma trat in die Apotheke. Der große Lehnstuhl war umgeworfen, und sogar der „Leuchtturm von Rouen“ lag am Boden zwischen zwei Mörserkeulen. Sie stieß die Tür zur Flur auf und erblickte in der Küche — inmitten von großen braunen Einmachetöpfen voll abgebeerter Johannisbeeren und Schüsseln mit geriebenem und zerstückeltem Zucker, zwischen Wagen auf dem Tisch und Kesseln über dem Feuer — die ganze Familie Homais, groß und klein, alle in Schürzen, die bis zum Kinn gingen, Gabeln in den Händen. Der Apotheker fuchtelte vor Justin herum, der gesenkten Kopfes dastand, und schrie ihn eben an: „Wer hat dir geheißen, was aus dem Kapernaum zu holen?“ „Was ist denn los? Was gibts?“ fragte die Eintretende. „Was los ist?“ antwortete der Apotheker. „Ich mache hier Johannisbeeren ein. Sie fangen an zu sieden, aber weil der Saft zu dick ist, droht er mir überzukochen. Ich schicke nach einem andern Kessel. Da geht dieser Mensch aus Bequemlichkeit, aus Faulheit hin und nimmt aus meinem Laboratorium den dort an einem Nagel aufgehängten Schlüssel zu meinem Kapernaum!“ Kapernaum nannte er nämlich eine Bodenkammer, in der er allerlei Apparate und Material zu seinen Mixturen aufbewahrte. Oft hantierte er da drinnen stundenlang ganz allein, mischte, klebte und packte. Dieses kleine Gemach betrachtete er nicht als einen gewöhnlichen Vorratsraum, sondern als ein wahres Heiligtum, aus dem, von seiner Hand hergestellt, alle die verschiedenen Sorten von Pillen, Pasten, Säften, Salben und Arzneien hervorgingen, die ihn in der ganzen Gegend berühmt machten. Niemand durfte das Kapernaum betreten. Das ging soweit, daß er es selbst ausfegte. Die Apotheke stand für jedermann offen. Sie war die Stätte, wo er würdevoll amtierte. Aber das Kapernaum war der Zufluchtsort, wo sich Homais selbst gehörte, wo er sich seinen Liebhabereien und Experimenten hingab. Justins Leichtsinn dünkte ihn deshalb eine unerhörte Respektlosigkeit, und röter als seine Johannisbeeren, wetterte er: „Natürlich! Ausgerechnet in mein Kapernaum! Sich einfach den Schlüssel nehmen zu meinen Chemikalien! Und gar meinen Reservekessel, den ich selber vielleicht niemals in Gebrauch genommen hätte! Meinen Deckelkessel! In unsrer peniblen Kunst hat auch der geringste Umstand die größte Wichtigkeit! Zum Teufel, daran muß man immer denken! Man kann pharmazeutische Apparate nicht zu Küchenzwecken verwenden! Das wäre gradeso, als wenn man sich mit einer Sense rasieren wollte oder als wenn ...“ „Aber so beruhige dich doch!“ mahnte Frau Homais. Und Athalia zupfte ihn am Rock. „Papachen, Papachen!“ „Laßt mich!“ erwiderte der Apotheker. „Zum Donnerwetter, laßt mich! Dann wollen wir doch lieber gleich einen Kramladen eröffnen! Meinetwegen! Immer zu! Zerschlag und zerbrich alles! Laß die Blutegel entwischen! Verbrenn den ganzen Krempel! Mach saure Gurken in den Arzneibüchsen ein! Zerreiß die Bandagen!“ „Sie hatten mir doch ...“, begann Emma. „Einen Augenblick! — Weißt du, mein Junge, was dir hätte passieren können? Hast du links in der Ecke auf dem dritten Wandbrett nichts stehn sehn? Sprich! Antworte! Gib mal einen Ton von dir!“ „Ich ... weiß ... nicht“, stammelte der Lehrling. „Ah, du weißt nicht! Freilich! Aber ich weiß es! Du hast da eine Büchse gesehn, aus blauem Glas, mit einem gelben Deckel, gefüllt mit weißem Pulver, und auf dem Schild steht, von mir eigenhändig draufgeschrieben: ‚Gift! Gift! Gift!‘ Und weißt du, was da drin ist? Ar — se — nik! Und so was rührst du an? Nimmst einen Kessel, der daneben steht!“ „Daneben!“ rief Frau Homais erschrocken und schlug die Hände über dem Kopfe zusammen. „Arsenik! Du hättest uns alle miteinander vergiften können!“ Die Kinder fingen an zu schreien, als spürten sie bereits die schrecklichsten Schmerzen in den Eingeweiden. „Oder du hättest einen Kranken vergiften können“, fuhr der Apotheker fort. „Wolltest du mich gar auf die Anklagebank bringen, vor das Schwurgericht? Wolltest du mich auf dem Schafott sehen? Weißt du denn nicht, daß ich mich bei meinen Arbeiten kolossal in acht nehmen muß, trotz meiner großen Routine darin? Oft wird mir selber angst, wenn ich an meine Verantwortung denke. Denn die Regierung sieht uns tüchtig auf die Finger, und die albernen Gesetze, denen wir unterstehen, schweben unsereinem faktisch wie ein Damoklesschwert fortwährend über dem Haupte!“ Emma machte gar keinen Versuch mehr, zu fragen, was man von ihr wolle, denn der Apotheker fuhr in atemlosen Sätzen fort: „So vergiltst du also die Wohltaten, die dir zuteil geworden sind? So dankst du mir die geradezu väterliche Mühe und Sorgfalt, die ich an dich verschwendet habe! Wo wärst du denn ohne mich? Wie ginge dirs heute? Wer hat dich ernährt, erzogen, gekleidet? Wer ermöglicht es dir, daß du eines Tages mit Ehren in die Gesellschaft eintreten kannst? Aber um das zu erreichen, mußt du noch feste zugreifen, mußt, wie man sagt, Blut schwitzen! Fabricando sit faber, age, quod agis!“ Er war dermaßen aufgeregt, daß er Lateinisch sprach. Er hätte Chinesisch oder Grönländisch gesprochen, wenn er das gekonnt hätte. Denn er befand sich in einem Seelenzustand, in dem der Mensch sein geheimstes Ich ohne Selbstkritik enthüllt, wie das Meer, das sich im Sturm an seinem Gestade bis auf den Grund und Boden öffnet. Er predigte immer weiter: „Ich fange an, es furchtbar zu bereuen, daß ich dich in mein Haus genommen habe. Ich hätte besser getan, dich in dem Elend Und dem Schmutz stecken zu lassen, in dem du geboren bist! Du wirst niemals zu etwas Besserem zu gebrauchen sein als zum Rindviehhüten. Zur Wissenschaft hast du kein bißchen Talent! Du kannst kaum eine Etikette aufkleben. Und dabei lebst du bei mir wie der liebe Gott in Frankreich, wie ein Hahn im Korb, und läßt dirs über die Maßen wohl gehn!“ Emma wandte sich an Frau Homais: „Man hat mich hierher gerufen ...“ „Ach, du lieber Gott!“ unterbrach die gute Frau sie mit trauriger Miene. „Wie soll ichs Ihnen nur beibringen? ... Es ist nämlich ein Unglück passiert ...“ Sie kam nicht zu Ende. Der Apotheker überschrie sie: „Hier! Leer ihn wieder aus! Mache ihn wieder rein! Bring ihn wieder an Ort und Stelle! Und zwar fix!“ Er packte Justin beim Kragen und schüttelte ihn ab. Dabei entfiel Justins Tasche ein Buch. Der Junge bückte sich, aber Homais war schneller als er, hob den Band auf und betrachtete ihn mit weit aufgerissenen Augen und offenem Mund. „Liebe und Ehe“, las er vor. „Aha! Großartig! Großartig! Wirklich nett! Mit Abbildungen! ... Das ist denn doch ein bißchen starker Tobak!“ Frau Homais wollte nach dem Buche greifen. „Nein, das ist nichts für dich!“ wehrte er sie ab. Die Kinder wollten die Bilder sehn. „Geht hinaus!“ befahl er gebieterisch. Und sie gingen hinaus. Eine Weile schritt er zunächst mit großen Schritten auf und ab, das Buch halb geöffnet in der Hand, mit rollenden Augen, ganz außer Atem, mit rotem Kopfe, als ob ihn der Schlag rühren sollte. Dann ging er auf den Lehrling los und stellte sich mit verschränkten Armen vor ihn hin: „Bist du denn mit allen Lastern behaftet, du Unglückswurm? Nimm dich in acht, sag ich dir, du bist auf einer schiefen Ebene! Hast du denn nicht bedacht, daß dieses schändliche Buch meinen Kindern in die Hände fallen konnte, den Samen der Sünde in ihre Sinne streuen, die Unschuld Athaliens trüben und Napoleon verderben? Er ist kein Kind mehr! Kannst du wenigstens beschwören, daß die beiden nicht darin gelesen haben? Kannst du mir das schwören?“ „Aber so sagen Sie mir doch endlich,“ unterbrach ihn Emma, „was Sie mir mitzuteilen haben!“ „Ach so, Frau Bovary: Ihr Herr Schwiegervater ist gestorben!“ In der Tat war der alte Bovary vor zwei Tagen just nach Tisch an einem Schlaganfall verschieden. Aus übertriebener Rücksichtnahme hatte Karl den Apotheker gebeten, seiner Frau die schreckliche Nachricht schonend mitzuteilen. Homais hatte sich die Worte, die er sagen wollte, genauestens überlegt und ausgeklügelt — ein Meisterwerk voll Vorsicht, Zartgefühl und feiner Wendungen. Aber der Zorn hatte über seine Sprachkunst triumphiert. Emma verzichtete auf Einzelheiten und verließ die Apotheke, da Homais seine Strafpredigt wieder aufgenommen hatte, während er sich mit seinem Käppchen Luft zufächelte. Allmählich beruhigte er sich jedoch und ging in einen väterlicheren Ton über: „Ich will nicht sagen, daß ich dieses Buch gänzlich ablehne. Der Verfasser ist Arzt, und es stehen wissenschaftliche Tatsachen darin, mit denen sich ein Mann vertraut machen darf, ja die er vielleicht kennen muß. Aber das hat ja Zeit! Warte doch wenigstens, bis du ein wirklicher Mann bist!“ Als Emma an ihrem Hause klingelte, öffnete Karl, der sie erwartet hatte, und ging ihr mit offenen Armen entgegen. „Meine liebe Emma!“ Er neigte sich zärtlich zu ihr hernieder, um sie zu küssen. Aber bei der Berührung ihrer Lippen mußte sie an den andern denken. Da fuhr sie zusammenschaudernd mit der Hand über das Gesicht: „Ja ... ich weiß ... ich weiß ...“ Er zeigte ihr den Brief, worin ihm seine Mutter das Ereignis ohne jedwede sentimentale Heuchelei berichtete. Sie bedauerte nur, daß ihr Mann ohne den Segen der Kirche gestorben war. Der Tod hatte ihn in Doudeville auf der Straße, an der Schwelle eines Restaurants, getroffen, wo er mit ein paar Offizieren a.D. an einem Liebesmahl teilgenommen hatte. Emma reichte Karl den Brief zurück. Bei Tisch tat sie aus konventionellem Taktgefühl so, als hätte sie keinen Appetit. Als er ihr aber zuredete, langte sie tapfer zu, während Karl unbeweglich und mit betrübter Miene ihr gegenüber dasaß. Hin und wieder hob er den Kopf und sah seine Frau mit einem traurigen Blick an. Einmal seufzte er: „Ich wollt, ich hätte ihn noch einmal gesehen!“ Sie blieb stumm. Weil sie sich aber sagte, daß sie etwas entgegnen müsse, fragte sie: „Wie alt war dein Vater eigentlich?“ „Achtundfünfzig!“ „So!“ Das war alles. Eine Viertelstunde später fing er wieder an: „Meine arme Mutter! Was soll nun aus ihr werden?“ Emma machte eine Gebärde, daß sie es nicht wisse. Da sie so schweigsam war, glaubte Karl, daß sie sehr betrübt sei, und er zwang sich infolgedessen gleichfalls zum Schweigen, um ihren rührenden Schmerz nicht noch zu vermehren. Sich zusammenraffend, fragte er sie: „Hast du dich gestern gut amüsiert?“ „Ja!“ Als der Tisch abgedeckt war, blieb Bovary sitzen und Emma gleichfalls. Je länger sie ihn in dieser monotonen Stimmung ansah, um so mehr schwand das Mitleid aus ihrem Herzen bis auf den letzten Rest. Karl kam ihr erbärmlich, jammervoll, wie eine Null vor. Er war wirklich in jeder Beziehung „ein trauriger Kerl“. Wie konnte sie ihn nur loswerden? Welch endloser Abend! Etwas Betäubendes ergriff sie, wie Opium. In der Hausflur ward ein schlürfendes Geräusch vernehmbar. Es war Hippolyt, der Emmas Gepäck brachte. Es machte ihm viel Mühe, es abzulegen. „Karl denkt schon gar nicht mehr daran“, dachte Emma, als sie den armen Teufel sah, dem das rote Haar in die schweißtriefende Stirn herabhing. Bovary zog einen Groschen aus der Westentasche. Er hatte kein Gefühl für die Demütigung, die für ihn in der bloßen Anwesenheit dieses Krüppels lag. Lief er nicht wie ein leibhaftiger Vorwurf der heillosen Unfähigkeit des Arztes herum? „Ein hübscher Strauß!“ sagte er, als er auf dem Kamin Leos Veilchen bemerkte. „Ja!“ erwiderte sie gleichgültig. „Ich habe ihn einer armen Frau abgekauft.“ Karl nahm die Veilchen und hielt sie wie zur Kühlung vor seine von Tränen geröteten Augen und sog ihren Duft ein. Sie riß sie ihm aus der Hand und stellte sie in ein Wasserglas. Am andern Morgen traf die alte Frau Bovary ein. Sie und ihr Sohn weinten lange. Emma verschwand unter dem Vorwand, sie habe in der Wirtschaft zu tun. Am Tage nachher beschäftigten sich die beiden Frauen mit den Trauerkleidern. Sie setzten sich mit ihrem Nähzeug in die Laube hinten im Garten am Bachrande. Karl dachte an seinen Vater und wunderte sich über seine große Liebe zu diesem Mann, die ihm bis dahin gar nicht weiter zum Bewußtsein gekommen war. Auch Frau Bovary grübelte über den Toten nach. Jetzt fand sie die schlimmen Tage von einst begehrenswert. Ihr Joch war ihr so zur alten Gewohnheit geworden, daß sie nun Sehnsucht darnach empfand. Ab und zu rann eine dicke Träne über ihre Nase und blieb einen Augenblick daran hängen. Dabei nähte sie ununterbrochen weiter. Emma dachte, daß kaum achtundvierzig Stunden vorüber waren, seit sie und der Geliebte zusammengewesen waren, weltentrückt, ganz trunken und nimmer satt, einander zu sehen. Sie versuchte sich die kleinsten und allerkleinsten Züge dieses entschwundenen Tages ins Gedächtnis zurückzurufen. Aber die Anwesenheit ihres Mannes und ihrer Schwiegermutter störte sie. Sie hätte nichts hören und nichts sehn mögen, um nicht in ihren Liebesträumereien gestört zu werden, die gegen ihren Willen unter den äußeren Eindrücken zu verwehen drohten. Sie trennte das Futter eines Kleides ab, das sie um sich ausgebreitet hatte. Die alte Frau Bovary handhabte Schere und Nadel, ohne die Augen zu erheben. Karl stand, beide Hände in den Taschen, in seinen Tuchpantoffeln und seinem alten braunen Überrock, der ihm als Hausanzug diente, bei ihnen und sprach auch kein Wort. Berta, die ein weißes Schürzchen umhatte, spielte mit ihrer Schaufel im Sande. Plötzlich sahen sie Lheureux, den Modewarenhändler, kommen. Er bot in Anbetracht des „betrüblichen Ereignisses“ seine Dienste an. Emma erwiderte, sie glaube darauf verzichten zu können, aber der Händler wich nicht so leicht. „Ich bitte tausendmal um Verzeihung,“ sagte er, „aber ich muß Herrn Doktor um eine private Unterredung bitten.“ Und flüsternd fügte er hinzu: „Es ist wegen dieser Sache ... Sie wissen schon ...“ Karl wurde rot bis über die Ohren. „Gewiß ... freilich ... natürlich!“ In seiner Verwirrung wandte er sich an seine Frau: „Könntest du das nicht mal ... meine Liebe ...?“ Sie verstand ihn offenbar und erhob sich. Karl sagte zu seiner Mutter: „Es ist nichts weiter! Wahrscheinlich irgend eine Kleinigkeit, die den Haushalt betrifft.“ Er fürchtete ihre Vorwürfe und wollte nicht, daß sie die Vorgeschichte des Wechsels erführe. Sobald sie allein waren, beglückwünschte Lheureux Emma in ziemlich eindeutigen Worten zur Erbschaft und schwatzte dann von gleichgültigen Dingen, vom Spalierobst, von der Ernte und von seiner Gesundheit, die immer „so lala“ sei. Er müßte sich wirklich höllisch anstrengen und, was die Leute auch sagten, ihm fehle doch die Butter zum Brote. Emma ließ ihn reden. Seit zwei Tagen langweilte sie sich entsetzlich. „Und sind Sie völlig wiederhergestellt?“ fuhr er fort. „Ich sag Ihnen, ich habe Ihren armen Mann in einer schönen Verfassung gesehn! Ja, ja, er ist ein guter Mensch, wenn wir uns auch ordentlich einander in die Haare gefahren sind.“ Sie fragte, was das gewesen sei. Karl hatte ihr nämlich die Streitigkeit wegen der gelieferten Waren verschwiegen. „Aber Sie wissen doch! Es handelte sich um Ihre Sachen zur Reise ...“ Er hatte den Hut tief in die Stirn hereingezogen, die Hände auf den Rücken genommen und sah ihr, lächelnd und leise redend, mit einem unerträglichen Blick ins Gesicht. Vermutete er etwas? Emma verlor sich in allerlei Befürchtungen. Inzwischen fuhr er fort: „Aber wir haben uns schließlich geeinigt, und ich bin gekommen, ihm ein Arrangement vorzuschlagen ...“ Es handelte sich darum, den Wechsel, den Bovary ausgestellt hatte, zu erneuern. Übrigens könne der Herr Doktor die Sache ganz nach seinem Belieben regeln; er brauche sich gar nicht zu ängstigen, noch dazu jetzt, wo er gewiß mit Sorgen überhäuft sei. „Das beste wäre ja, wenn die Schuld jemand anders übernähme. Sie zum Beispiel. Durch eine Generalvollmacht. Das wäre das Bequemste. Wir könnten dann unsere kleinen Geschäfte miteinander abmachen.“ Sie begriff nicht recht, aber er sagte nichts weiter. Dann kam er auf sein Geschäft zu sprechen und erklärte ihr, sie müsse unbedingt etwas nehmen. Er wolle ihr zwölf Meter Barege schicken, zu einem neuen schwarzen Kleide. „Das, was Sie da haben, ist gut fürs Haus. Sie brauchen noch noch ein andres für die Besuche. Gleich beim Eintreten habe ich das bemerkt. Ja, ja, ich habe Augen wie ein Amerikaner!“ Er schickte den Stoff nicht, sondern brachte ihn selbst. Dann kam er nochmals, um Maß zu nehmen, und dann unter allen möglichen anderen Vorwänden wieder und wieder, wobei er sich so gefällig und dienstbeflissen wie nur möglich stellte. Er stand „gehorsamst zur Verfügung“, wie Homais zu sagen pflegte. Dabei flüsterte er Emma immer wieder irgendwelche Ratschläge wegen der Generalvollmacht zu. Den Wechsel erwähnte er nicht mehr, und Emma dachte auch nicht daran. Karl hatte wohl kurz nach ihrer Genesung mit ihr darüber gesprochen, aber es war ihr seitdem so viel durch den Kopf gegangen, daß sie das vergessen hatte. Sie hütete sich überhaupt, Geldinteressen an den Tag zu legen. Frau Bovary wunderte sich darüber, aber sie schrieb das der Frömmigkeit zu, die zur Zeit der Krankheit in ihr erstanden sei. Sobald die alte Frau jedoch abgereist war, setzte Emma ihren Gatten durch ihren Geschäftssinn in Erstaunen. Man müsse Erkundigungen einholen, die Hypotheken prüfen und feststellen, ob nicht vielleicht ein Nachlaßkonkurs nötig sei. Sie gebrauchte auf gut Glück allerhand juristische Ausdrücke, sprach von Ordnung des Nachlasses, Nachlaßverbindlichkeiten, Haftung usw., und übertrieb immerfort die Schwierigkeiten der Erbschaftsregelung. Eines Tages zeigte sie ihm sogar den Entwurf einer Generalvollmacht, die ihr das Recht übertrug, das Vermögen zu verwalten, Darlehen aufzunehmen, Wechsel auszustellen und zu akzeptieren, jederlei Zahlung zu leisten und zu empfangen usw. Lheureux war ihr Lehrmeister. Karl fragte sie naiv, wer ihr die Urkunde ausgestellt habe. „Notar Guillaumin.“ Und mit der größten Kaltblütigkeit fügte sie hinzu: „Ich habe nur nicht das rechte Vertrauen zur Sache. Die Notare stehn in so schlechtem Ruf! Vielleicht müßte man noch einen Rechtsanwalt um Rat fragen. Wir kennen aber nur ... nein ... keinen.“ „Höchstens Leo“, meinte Karl nachdenklich. Aber es sei schwierig, sich brieflich zu verständigen. Da erbot sich Emma, die Reise zu machen. Er dankte. Sie bot es nochmals an. Keins wollte dem andern an Zuvorkommenheit nachstehen. Schließlich rief sie mit gut gespieltem Eigensinn aus: „Ich will aber! Ich bitte dich, laß michs machen!“ „Wie gut du bist!“ sagte er und küßte sie auf die Stirn. Am andern Morgen stieg sie in die Post, um nach Rouen zu fahren und Leo zu konsultieren. Sie blieb drei Tage fort. |