VII Elle songeait quelquefois que c’étaient là pourtant les plus beaux jours de sa vie, la lune de miel, comme on disait. Pour en goûter la douceur, il eût fallu, sans doute, s’en aller vers ces pays à noms sonores où les lendemains de mariage ont de plus suaves paresses ! Dans des chaises de poste, sous des stores de soie bleue, on monte au pas des routes escarpées, écoutant la chanson du postillon, qui se répète dans la montagne avec les clochettes des chèvres et le bruit sourd de la cascade. Quand le soleil se couche, on respire au bord des golfes le parfum des citronniers ; puis, le soir, sur la terrasse des villas, seuls et les doigts confondus, on regarde les étoiles en faisant des projets. Il lui semblait que certains lieux sur la terre devaient produire du bonheur, comme une plante particulière au sol et qui pousse mal tout autre part. Que ne pouvait-elle s’accouder sur le balcon des chalets suisses ou enfermer sa tristesse dans un cottage écossais, avec un mari vêtu d’un habit de velours noir à longues basques, et qui porte des bottes molles, un chapeau pointu et des manchettes ! Peut-être aurait-elle souhaité faire à quelqu’un la confidence de toutes ces choses. Mais comment dire un insaisissable malaise, qui change d’aspect comme les nuées, qui tourbillonne comme le vent ? Les mots lui manquaient donc, l’occasion, la hardiesse. Si Charles l’avait voulu cependant, s’il s’en fût douté, si son regard, une seule fois, fût venu à la rencontre de sa pensée, il lui semblait qu’une abondance subite se serait détachée de son cœur, comme tombe la récolte d’un espalier, quand on y porte la main. Mais, à mesure que se serrait davantage l’intimité de leur vie, un détachement intérieur se faisait qui la déliait de lui. La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d’émotion, de rire ou de rêverie. Il n’avait jamais été curieux, disait-il, pendant qu’il habitait Rouen, d’aller voir au théâtre les acteurs de Paris. Il ne savait ni nager, ni faire des armes, ni tirer le pistolet, et il ne put, un jour, lui expliquer un terme d’équitation qu’elle avait rencontré dans un roman. Un homme, au contraire, ne devait-il pas, tout connaître, exceller en des activités multiples, vous initier aux énergies de la passion, aux raffinements de la vie, à tous les mystères ? Mais il n’enseignait rien, celui-là, ne savait rien, ne souhaitait rien. Il la croyait heureuse ; et elle lui en voulait de ce calme si bien assis, de cette pesanteur sereine, du bonheur même qu’elle lui donnait. Elle dessinait quelquefois ; et c’était pour Charles un grand amusement que de rester là, tout debout à la regarder penchée sur son carton, clignant des yeux afin de mieux voir son ouvrage, ou arrondissant, sur son pouce, des boulettes de mie de pain. Quant au piano, plus les doigts y couraient vite, plus il s’émerveillait. Elle frappait sur les touches avec aplomb, et parcourait du haut en bas tout le clavier sans s’interrompre. Ainsi secoué par elle, le vieil instrument, dont les cordes frisaient, s’entendait jusqu’au bout du village si la fenêtre était ouverte, et souvent le clerc de l’huissier qui passait sur la grande route, nu-tête et en chaussons, s’arrêtait à l’écouter, sa feuille de papier à la main. Emma, d’autre part, savait conduire sa maison. Elle envoyait aux malades le compte des visites, dans des lettres bien tournées, qui ne sentaient pas la facture. Quand ils avaient, le dimanche, quelque voisin à dîner, elle trouvait moyen d’offrir un plat coquet, s’entendait à poser sur des feuilles de vigne les pyramides de reines-Claude, servait renversés les pots de confitures dans une assiette, et même elle parlait d’acheter des rince-bouche pour le dessert. Il rejaillissait de tout cela beaucoup de considération sur Bovary. Charles finissait par s’estimer davantage de ce qu’il possédait une pareille femme. Il montrait avec orgueil, dans la salle, deux petits croquis d’elle à la mine de plomb, qu’il avait fait encadrer de cadres très larges et suspendus contre le papier de la muraille à de longs cordons verts. Au sortir de la messe, on le voyait sur sa porte avec de belles pantoufles en tapisserie. Il rentrait tard, à dix heures, minuit quelquefois. Alors il demandait à manger, et comme la bonne était couchée, c’était Emma qui le servait. Il retirait sa redingote pour dîner plus à son aise. Il disait les uns après les autres tous les gens qu’il avait rencontrés, les villages où il avait été, les ordonnances qu’il avait écrites, et satisfait de lui-même, il mangeait le reste du miroton, épluchait son fromage, croquait une pomme, vidait sa carafe, puis s’allait mettre au lit, se couchait sur le dos et ronflait. Comme il avait eu longtemps l’habitude du bonnet de coton, son foulard ne lui tenait pas aux oreilles ; aussi ses cheveux, le matin, étaient rabattus pêle-mêle sur sa figure et blanchis par le duvet de son oreiller, dont les cordons se dénouaient pendant la nuit. Il portait toujours de fortes bottes, qui avaient au cou-de-pied deux plis épais obliquant vers les chevilles, tandis que le reste de l’empeigne se continuait en ligne droite, tendu comme par un pied de bois. Il disait que c’était bien assez bon pour la campagne. Sa mère l’approuvait en cette économie ; car elle le venait voir comme autrefois, lorsqu’il y avait eu chez elle quelque bourrasque un peu violente ; et cependant Mme Bovary mère semblait prévenue contre sa bru. Elle lui trouvait un genre trop relevé pour leur position de fortune : le bois, le sucre et la chandelle filaient comme dans une grande maison, et la quantité de braise qui se brûlait à la cuisine aurait suffi pour vingt-cinq plats ! Elle rangeait son linge dans les armoires et lui apprenait à surveiller le boucher quand il apportait la viande. Emma recevait ces leçons ; Mme Bovary les prodiguait ; et les mots de ma fille et de ma mère s’échangeaient tout le long du jour, accompagnés d’un petit frémissement des lèvres, chacune lançant des paroles douces d’une voix tremblante de colère. Du temps de Mme Dubuc, la vieille femme se sentait encore la préférée ; mais, à présent, l’amour de Charles pour Emma lui semblait une désertion de sa tendresse, un envahissement sur ce qui lui appartenait ; et elle observait le bonheur de son fils avec un silence triste comme quelqu’un de ruiné qui regarde, à travers les carreaux, des gens attablés dans son ancienne maison. Elle lui rappelait, en manière de souvenirs, ses peines et ses sacrifices, et, les comparant aux négligences d’Emma, concluait qu’il n’était point raisonnable de l’adorer d’une façon si exclusive. Charles ne savait que répondre ; il respectait sa mère, et il aimait infiniment sa femme ; il considérait le jugement de l’une comme infaillible, et cependant il trouvait l’autre irréprochable. Quand Mme Bovary était partie il essayait de hasarder timidement, et dans les mêmes termes, une ou deux des plus anodines observations qu’il avait entendu faire à sa maman ; Emma, lui prouvant d’un mot qu’il se trompait, le renvoyait à ses malades. Cependant, d’après des théories qu’elle croyait bonnes, elle voulut se donner de l’amour. Au clair de lune, dans le jardin, elle récitait tout ce qu’elle savait par cœur de rimes passionnées et lui chantait en soupirant des adagios mélancoliques ; mais elle se trouvait ensuite aussi calme qu’auparavant, et Charles n’en paraissait ni plus amoureux ni plus remué. Quand elle eut ainsi un peu battu le briquet sur son cœur sans en faire jaillir une étincelle, incapable, du reste, de comprendre ce qu’elle n’éprouvait pas, comme de croire à tout ce qui ne se manifestait point par des formes convenues, elle se persuada sans peine que la passion de Charles n’avait plus rien d’exorbitant. Ses expansions étaient devenues régulières ; il l’embrassait à de certaines heures. C’était une habitude parmi les autres, et comme un dessert prévu d’avance, après la monotonie du dîner. Un garde-chasse, guéri par Monsieur, d’une fluxion de poitrine, avait donné à Madame une petite levrette d’Italie ; elle la prenait pour se promener, car elle sortait quelquefois, afin d’être seule un instant et de n’avoir plus sous les yeux l’éternel jardin avec la route poudreuse. Elle allait jusqu’à la hêtraie de Banneville, près du pavillon abandonné qui fait l’angle du mur, du côté des champs. Il y a dans le saut-de-loup, parmi les herbes, de longs roseaux à feuilles coupantes. Elle commençait par regarder tout alentour, pour voir si rien n’avait changé depuis la dernière fois qu’elle était venue. Elle retrouvait aux mêmes places les digitales et les ravenelles, les bouquets d’orties entourant les gros cailloux, et les plaques de lichen le long des trois fenêtres, dont les volets toujours clos s’égrenaient de pourriture, sur leurs barres de fer rouillées. Sa pensée, sans but d’abord, vagabondait au hasard, comme sa levrette, qui faisait des cercles dans la campagne, jappait après les papillons jaunes, donnait la chasse aux musaraignes ou mordillait les coquelicots sur le bord d’une pièce de blé. Puis ses idées peu à peu se fixaient, et assise sur le gazon, qu’elle fouillait à petits coups avec le bout de son ombrelle, Emma se répétait : — Pourquoi, mon Dieu ! me suis-je mariée ? Elle se demandait s’il n’y aurait pas eu moyen, par d’autres combinaisons du hasard, de rencontrer un autre homme ; et elle cherchait à imaginer quels eussent été ces événements non survenus, cette vie différente, ce mari qu’elle ne connaissait pas. Tous, en effet, ne ressemblaient pas à celui-là. Il aurait pu être beau, spirituel, distingué, attirant, tels qu’ils étaient sans doute, ceux qu’avaient épousés ses anciennes camarades du couvent. Que faisaient-elles maintenant ? À la ville, avec le bruit des rues, le bourdonnement des théâtres et les clartés du bal, elles avaient des existences où le cœur se dilate, où les sens s’épanouissent. Mais elle, sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l’ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l’ombre à tous les coins de son cœur. Elle se rappelait les jours de distribution de prix, où elle montait sur l’estrade pour aller chercher ses petites couronnes. Avec ses cheveux en tresse, sa robe blanche et ses souliers de prunelle découverts, elle avait une façon gentille et les messieurs, quand elle regagnait sa place, se penchaient pour lui faire des compliments ; la cour était pleine de calèches, on lui disait adieu par les portières, le maître de musique passait en saluant, avec sa boîte à violon. Comme c’était loin, tout cela ! comme c’était loin ! Elle appelait Djali, la prenait entre ses genoux, passait ses doigts sur sa longue tête fine, et lui disait : — Allons, baisez maîtresse, vous qui n’avez pas de chagrins. Puis, considérant la mine mélancolique du svelte animal qui bâillait avec lenteur, elle s’attendrissait, et, le comparant à elle-même, lui parlait tout haut, comme à quelqu’un d’affligé que l’on console. Il arrivait parfois des rafales de vent, brises de la mer qui, roulant d’un bond sur tout le plateau du pays de Caux, apportaient, jusqu’au loin dans les champs, une fraîcheur salée. Les joncs sifflaient à ras de terre, et les feuilles des hêtres bruissaient en un frisson rapide, tandis que les cimes, se balançant toujours, continuaient leur grand murmure. Emma serrait son châle contre ses épaules et se levait. Dans l’avenue, un jour vert rabattu par le feuillage éclairait la mousse rase qui craquait doucement sous ses pieds. Le soleil se couchait ; le ciel était rouge entre les branches, et les troncs pareils des arbres plantés en ligne droite semblaient une colonnade brune se détachant sur un fond d’or ; une peur la prenait, elle appelait Djali, s’en retournait vite à Tostes par la grande route, s’affaissait dans un fauteuil, et de toute la soirée ne parlait pas. Mais, vers la fin de septembre, quelque chose d’extraordinaire tomba dans sa vie : elle fut invitée à la Vaubyessard, chez le marquis d’Andervilliers. Secrétaire d’État sous la Restauration, le marquis, cherchant à rentrer dans la vie politique, préparait de longue main sa candidature à la Chambre des députés. Il faisait, l’hiver, de nombreuses distributions de fagots, et, au Conseil général, réclamait avec exaltation toujours des routes pour son arrondissement. Il avait eu, lors des grandes chaleurs, un abcès dans la bouche, dont Charles l’avait soulagé comme par miracle, en y donnant à point un coup de lancette. L’homme d’affaires, envoyé à Tostes pour payer l’opération, conta, le soir, qu’il avait vu dans le jardinet du médecin des cerises superbes. Or, les cerisiers poussaient mal à la Vaubyessard, M. le Marquis demanda quelques boutures à Bovary, se fit un devoir de l’en remercier lui-même, aperçut Emma, trouva qu’elle avait une jolie taille et qu’elle ne saluait point en paysanne ; si bien qu’on ne crut pas au château outre-passer les bornes de la condescendance, ni d’autre part commettre une maladresse, en invitant le jeune ménage. Un mercredi, à trois heures, M. et Mme Bovary, montés dans leur boc, partirent pour la Vaubyessard, avec une grande malle attachée par derrière et une boîte à chapeau qui était posée devant le tablier. Charles avait, de plus, un carton entre les jambes. Ils arrivèrent à la nuit tombante, comme on commençait à allumer des lampions dans le parc, afin d’éclairer les voitures. |
Chapter Seven She thought, sometimes, that, after all, this was the happiest time of her life — the honeymoon, as people called it. To taste the full sweetness of it, it would have been necessary doubtless to fly to those lands with sonorous names where the days after marriage are full of laziness most suave. In post chaises behind blue silken curtains to ride slowly up steep road, listening to the song of the postilion re-echoed by the mountains, along with the bells of goats and the muffled sound of a waterfall; at sunset on the shores of gulfs to breathe in the perfume of lemon trees; then in the evening on the villa-terraces above, hand in hand to look at the stars, making plans for the future. It seemed to her that certain places on earth must bring happiness, as a plant peculiar to the soil, and that cannot thrive elsewhere. Why could not she lean over balconies in Swiss chalets, or enshrine her melancholy in a Scotch cottage, with a husband dressed in a black velvet coat with long tails, and thin shoes, a pointed hat and frills? Perhaps she would have liked to confide all these things to someone. But how tell an undefinable uneasiness, variable as the clouds, unstable as the winds? Words failed her — the opportunity, the courage. If Charles had but wished it, if he had guessed it, if his look had but once met her thought, it seemed to her that a sudden plenty would have gone out from her heart, as the fruit falls from a tree when shaken by a hand. But as the intimacy of their life became deeper, the greater became the gulf that separated her from him. Charles’s conversation was commonplace as a street pavement, and everyone’s ideas trooped through it in their everyday garb, without exciting emotion, laughter, or thought. He had never had the curiosity, he said, while he lived at Rouen, to go to the theatre to see the actors from Paris. He could neither swim, nor fence, nor shoot, and one day he could not explain some term of horsemanship to her that she had come across in a novel. A man, on the contrary, should he not know everything, excel in manifold activities, initiate you into the energies of passion, the refinements of life, all mysteries? But this one taught nothing, knew nothing, wished nothing. He thought her happy; and she resented this easy calm, this serene heaviness, the very happiness she gave him. Sometimes she would draw; and it was great amusement to Charles to stand there bolt upright and watch her bend over her cardboard, with eyes half-closed the better to see her work, or rolling, between her fingers, little bread-pellets. As to the piano, the more quickly her fingers glided over it the more he wondered. She struck the notes with aplomb, and ran from top to bottom of the keyboard without a break. Thus shaken up, the old instrument, whose strings buzzed, could be heard at the other end of the village when the window was open, and often the bailiff’s clerk, passing along the highroad bare-headed and in list slippers, stopped to listen, his sheet of paper in his hand. Emma, on the other hand, knew how to look after her house. She sent the patients’ accounts in well-phrased letters that had no suggestion of a bill. When they had a neighbour to dinner on Sundays, she managed to have some tasty dish — piled up pyramids of greengages on vine leaves, served up preserves turned out into plates — and even spoke of buying finger-glasses for dessert. From all this much consideration was extended to Bovary. Charles finished by rising in his own esteem for possessing such a wife. He showed with pride in the sitting room two small pencil sketched by her that he had had framed in very large frames, and hung up against the wallpaper by long green cords. People returning from mass saw him at his door in his wool-work slippers. He came home late — at ten o’clock, at midnight sometimes. Then he asked for something to eat, and as the servant had gone to bed, Emma waited on him. He took off his coat to dine more at his ease. He told her, one after the other, the people he had met, the villages where he had been, the prescriptions ha had written, and, well pleased with himself, he finished the remainder of the boiled beef and onions, picked pieces off the cheese, munched an apple, emptied his water-bottle, and then went to bed, and lay on his back and snored. As he had been for a time accustomed to wear nightcaps, his handkerchief would not keep down over his ears, so that his hair in the morning was all tumbled pell-mell about his face and whitened with the feathers of the pillow, whose strings came untied during the night. He always wore thick boots that had two long creases over the instep running obliquely towards the ankle, while the rest of the upper continued in a straight line as if stretched on a wooden foot. He said that “was quite good enough for the country.” His mother approved of his economy, for she came to see him as formerly when there had been some violent row at her place; and yet Madame Bovary senior seemed prejudiced against her daughter-in-law. She thought “her ways too fine for their position”; the wood, the sugar, and the candles disappeared as “at a grand establishment,” and the amount of firing in the kitchen would have been enough for twenty-five courses. She put her linen in order for her in the presses, and taught her to keep an eye on the butcher when he brought the meat. Emma put up with these lessons. Madame Bovary was lavish of them; and the words “daughter” and “mother” were exchanged all day long, accompanied by little quiverings of the lips, each one uttering gentle words in a voice trembling with anger. In Madame Dubuc’s time the old woman felt that she was still the favorite; but now the love of Charles for Emma seemed to her a desertion from her tenderness, an encroachment upon what was hers, and she watched her son’s happiness in sad silence, as a ruined man looks through the windows at people dining in his old house. She recalled to him as remembrances her troubles and her sacrifices, and, comparing these with Emma’s negligence, came to the conclusion that it was not reasonable to adore her so exclusively. Charles knew not what to answer: he respected his mother, and he loved his wife infinitely; he considered the judgment of the one infallible, and yet he thought the conduct of the other irreproachable. When Madam Bovary had gone, he tried timidly and in the same terms to hazard one or two of the more anodyne observations he had heard from his mamma. Emma proved to him with a word that he was mistaken, and sent him off to his patients. And yet, in accord with theories she believed right, she wanted to make herself in love with him. By moonlight in the garden she recited all the passionate rhymes she knew by heart, and, sighing, sang to him many melancholy adagios; but she found herself as calm after as before, and Charles seemed no more amorous and no more moved. When she had thus for a while struck the flint on her heart without getting a spark, incapable, moreover, of understanding what she did not experience as of believing anything that did not present itself in conventional forms, she persuaded herself without difficulty that Charles’s passion was nothing very exorbitant. His outbursts became regular; he embraced her at certain fixed times. It was one habit among other habits, and, like a dessert, looked forward to after the monotony of dinner. A gamekeeper, cured by the doctor of inflammation of the lungs, had given madame a little Italian greyhound; she took her out walking, for she went out sometimes in order to be alone for a moment, and not to see before her eyes the eternal garden and the dusty road. She went as far as the beeches of Banneville, near the deserted pavilion which forms an angle of the wall on the side of the country. Amidst the vegetation of the ditch there are long reeds with leaves that cut you. She began by looking round her to see if nothing had changed since last she had been there. She found again in the same places the foxgloves and wallflowers, the beds of nettles growing round the big stones, and the patches of lichen along the three windows, whose shutters, always closed, were rotting away on their rusty iron bars. Her thoughts, aimless at first, wandered at random, like her greyhound, who ran round and round in the fields, yelping after the yellow butterflies, chasing the shrew-mice, or nibbling the poppies on the edge of a cornfield. Then gradually her ideas took definite shape, and, sitting on the grass that she dug up with little prods of her sunshade, Emma repeated to herself, “Good heavens! Why did I marry?” She asked herself if by some other chance combination it would have not been possible to meet another man; and she tried to imagine what would have been these unrealised events, this different life, this unknown husband. All, surely, could not be like this one. He might have been handsome, witty, distinguished, attractive, such as, no doubt, her old companions of the convent had married. What were they doing now? In town, with the noise of the streets, the buzz of the theatres and the lights of the ballroom, they were living lives where the heart expands, the senses bourgeon out. But she — her life was cold as a garret whose dormer window looks on the north, and ennui, the silent spider, was weaving its web in the darkness in every corner of her heart. She recalled the prize days, when she mounted the platform to receive her little crowns, with her hair in long plaits. In her white frock and open prunella shoes she had a pretty way, and when she went back to her seat, the gentlemen bent over her to congratulate her; the courtyard was full of carriages; farewells were called to her through their windows; the music master with his violin case bowed in passing by. How far all of this! How far away! She called Djali, took her between her knees, and smoothed the long delicate head, saying, “Come, kiss mistress; you have no troubles.” Then noting the melancholy face of the graceful animal, who yawned slowly, she softened, and comparing her to herself, spoke to her aloud as to somebody in trouble whom one is consoling. Occasionally there came gusts of winds, breezes from the sea rolling in one sweep over the whole plateau of the Caux country, which brought even to these fields a salt freshness. The rushes, close to the ground, whistled; the branches trembled in a swift rustling, while their summits, ceaselessly swaying, kept up a deep murmur. Emma drew her shawl round her shoulders and rose. In the avenue a green light dimmed by the leaves lit up the short moss that crackled softly beneath her feet. The sun was setting; the sky showed red between the branches, and the trunks of the trees, uniform, and planted in a straight line, seemed a brown colonnade standing out against a background of gold. A fear took hold of her; she called Djali, and hurriedly returned to Tostes by the high road, threw herself into an armchair, and for the rest of the evening did not speak. But towards the end of September something extraordinary fell upon her life; she was invited by the Marquis d’Andervilliers to Vaubyessard. Secretary of State under the Restoration, the Marquis, anxious to re-enter political life, set about preparing for his candidature to the Chamber of Deputies long beforehand. In the winter he distributed a great deal of wood, and in the Conseil General always enthusiastically demanded new roads for his arrondissement. During the dog-days he had suffered from an abscess, which Charles had cured as if by miracle by giving a timely little touch with the lancet. The steward sent to Tostes to pay for the operation reported in the evening that he had seen some superb cherries in the doctor’s little garden. Now cherry trees did not thrive at Vaubyessard; the Marquis asked Bovary for some slips; made it his business to thank his personally; saw Emma; thought she had a pretty figure, and that she did not bow like a peasant; so that he did not think he was going beyond the bounds of condescension, nor, on the other hand, making a mistake, in inviting the young couple. On Wednesday at three o’clock, Monsieur and Madame Bovary, seated in their dog-cart, set out for Vaubyessard, with a great trunk strapped on behind and a bonnet-box in front of the apron. Besides these Charles held a bandbox between his knees. They arrived at nightfall, just as the lamps in the park were being lit to show the way for the carriages. |
Siebentes Kapitel Zuweilen machte sie sich Gedanken, ob das wirklich die schönsten Tage ihres Lebens sein sollten: ihre Flitterwochen, wie man zu sagen pflegt. Um ihre Wonnen zu spüren, hätten sie wohl in jene Länder mit klangvollen Namen reisen müssen, wo der Morgen nach der Hochzeit in süßem Nichtstun verrinnt. Man fährt gemächlich in einer Postkutsche mit blauseidnen Vorhängen die Gebirgsstraßen hinauf und lauscht dem Lied des Postillions, das in den Bergen zusammen mit den Herdenglocken und dem dumpfen Rauschen des Gießbachs sein Echo findet. Wenn die Sonne sinkt, atmet man am Golf den Duft der Limonen, und dann nachts steht man auf der Terrasse einer Villa am Meere, einsam zu zweit, mit verschlungenen Händen, schaut zu den Gestirnen empor und baut Luftschlösser. Es kam ihr vor, als seien nur gewisse Erdenwinkel Heimstätten des Glücks, genau so wie bestimmte Pflanzen nur an sonnigen Orten gedeihen und nirgends anders. Warum war es ihr nicht beschieden, sich auf den Altan eines Schweizerhäuschens zu lehnen oder ihre Trübsal in einem schottischen Landhause zu vergessen, an der Seite eines Gatten, der einen langen schwarzen Gehrock, feine Schuhe, einen eleganten Hut und Manschettenhemden trüge? Alle diese Grübeleien hätte sie wohl irgendwem anvertrauen mögen. Hätte sie aber ihr namenloses Unbehagen, das sich aller Augenblicke neu formte wie leichtes Gewölk und das wie der Wind wirbelte, in Worte zu fassen verstanden? Ach, es fehlten ihr die Worte, die Gelegenheit, der Mut! Ja, wenn Karl gewollt hätte, wenn er eine Ahnung davon gehabt hätte, wenn sein Blick nur ein einzigesmal ihren Gedanken begegnet wäre, dann hätte sich alles das, so meinte sie, sofort von ihrem Herzen losgelöst wie eine reife Frucht vom Spalier, wenn eine Hand daran rührt. So aber ward die innere Entfremdung, die sie gegen ihren Mann empfand, immer größer, je intimer ihr eheliches Leben wurde. Karls Art zu sprechen war platt wie das Trottoir auf der Straße: Allerweltsgedanken und Alltäglichkeiten, die niemanden rührten, über die kein Mensch lachte, die nie einen Nachklang erweckten. Solange er in Rouen gelebt hatte, sagte er, hätte er niemals den Drang verspürt, ein Pariser Gastspiel im Theater zu sehen. Er konnte weder schwimmen noch fechten; er war auch kein Pistolenschütze, und gelegentlich kam es zutage, daß er Emma einen Ausdruck des Reitsports nicht erklären konnte, der ihr in einem Romane begegnet war. Muß ein Mann nicht vielmehr alles kennen, auf allen Gebieten bewandert sein und seine Frau in die großen Leidenschaften des Lebens, in seine erlesensten Genüsse und in alle Geheimnisse einweihen? Der ihre aber lehrte sie nichts, verstand von nichts und erstrebte nichts. Er glaubte, sie sei glücklich, indes sie sich über seine satte Trägheit empörte, seinen zufriedenen Stumpfsinn, ja selbst über die Wonnen, die sie ihm gewährte. Manchmal zeichnete sie. Es belustigte ihn ungemein, dabeizustehen und zuzusehn, wie sie sich über das Blatt beugte oder wie sie die Augen zukniff und ihr Werk kritisch betrachtete oder wie sie mit den Fingern Brotkügelchen drehte, die sie zum Verwischen brauchte. Wenn sie am Klavier saß, war sein Entzücken um so größer, je geschwinder ihre Hände über die Tasten sprangen. Dann trommelte sie ordentlich auf dem Klavier herum und machte ein Höllenkonzert. Das alte Instrument dröhnte und wackelte, und wenn das Fenster offen stand, hörte man das Spiel im ganzen Dorfe. Der Gemeindediener, der im bloßen Kopfe und in Pantoffeln, Akten unterm Arme, über die Straße humpelte, blieb stehen und lauschte. Dabei war Emma eine vorzügliche Hausfrau. Sie schickte die Liquidationen an die Patienten aus und zwar in höflichster Briefform, die gar nicht an Rechnungen erinnerte. Wenn sie Sonntags irgendwen aus der Nachbarschaft zu Gaste hatten, wußte sie es immer einzurichten, daß etwas Besonderes auf den Tisch kam. Sie schichtete auf Weinblättern Pyramiden von Reineclauden auf und verstand, die eingezuckerten Früchte so aus ihren Büchsen zu stürzen, daß sie noch in der Form serviert wurden. Demnächst sollten auch kleine Waschschalen für den Nachtisch angeschafft werden. Mit alledem vermehrte sie das öffentliche Ansehen ihres Mannes. Schließlich fing er selbst an, mehr und mehr Respekt vor sich zu bekommen, weil er solch eine Frau besaß. Mit Stolz zeigte er zwei kleine Bleistiftzeichnungen Emmas, die er in ziemlich breite Rahmen hatte fassen lassen und in der Großen Stube an langen grünen Schnuren an den Wänden aufgehängt hatte. Wenn die Kirche zu Ende war, sah man Herrn Bovary in schöngestickten Hausschuhen vor der Haustüre stehen. Er kam spät heim, um zehn Uhr, zuweilen um Mitternacht. Dann aß er noch zu Abend, und da das Dienstmädchen bereits Schlafen gegangen war, bediente ihn Emma selber. Er pflegte seinen Rock auszuziehen und sichs zum Essen bequem zu machen. Kauend zählte er gewissenhaft alle Menschen auf, denen er tagsüber begegnet war, nannte die Ortschaften, durch die er geritten, und wiederholte die Rezepte, die er verschrieben hatte. Zufrieden mit sich selbst, verzehrte er sein Gulasch bis auf den letzten Rest, schabte sich den Käse sauber, schmauste einen Apfel und trank die Weinkaraffe leer, worauf er zu Bett ging, sich aufs Ohr legte und zu schnarchen begann. Wenn er frühmorgens aufmachte, hing ihm das Haar wirr über die Stirn. Er trug stets derbe hohe Stiefel, die in der Knöchelgegend zwei Falten hatten; in den Schäften waren sie steif und geradlinig, als ob ein Holzbein drinnen stäke. Er pflegte zu sagen: „Die sind hier auf dem Lande gut genug!“ Seine Mutter bestärkte ihn in seiner Sparsamkeit. Wie vordem kam sie zu Besuch, wenn es bei ihr zu Hause kleine Mißlichkeiten gegeben hatte. Allerdings hegte die alte Frau Bovary gegen ihre Schwiegertochter sichtlich ein Vorurteil. Sie war ihr „für ihre Verhältnisse ein bißchen zu großartig.“ Mit Holz, Licht und dergleichen werde „wie in einem herrschaftlichen Hause gewüstet.“ Und mit den Kohlen, die in der Küche verbraucht würden, könne man zwei Dutzend Gänge kochen! Sie ordnete ihr den Wäscheschrank und hielt Vorträge, wie man dem Fleischer auf die Finger zu sehen habe, wenn er das Fleisch brachte. Emma nahm diese guten Lehren hin, aber die Schwiegermutter erteilte sie immer wieder von neuem. Die von beiden Seiten in einem fort gewechselten Anreden „Liebe Tochter“ und „Liebe Mutter!“ standen in Widerspruch zu den Mienen der Sprecherinnen. Beide Frauen sagten sich Artigkeiten mit vor Groll zitternder Stimme. Zu Lebzeiten von Frau Heloise hatte sich die alte Dame nicht in den Hintergrund gedrängt gefühlt, jetzt aber kam ihr Karls Liebe zu Emma wie ein Abfall vor von ihr und ihrer Mutterliebe, wie ein Einbruch in ihr Eigentum. Und so sah sie auf das Glück ihres Sohnes mit stiller Trauer, just wie ein um Hab und Gut Gekommener auf den neuen Besitzers eines ehemaligen Hauses blickt. Sie mahnte ihn durch Erinnerungen daran, wie sie sich einst für ihn gesorgt und abgemüht und ihm Opfer gebracht hatte. Im Vergleiche damit leiste Emma viel weniger für ihn, und darum wäre seine ausschließliche Anbetung durchaus nicht gerechtfertigt. Karl wußte nicht, was er dazu sagen sollte. Er verehrte seine Mutter, und seine Frau liebte er auf seine Art über alle Maßen. Was die eine sagte, galt ihm für unfehlbar; gleichwohl fand er an der andern nichts auszusetzen. Wenn Frau Bovary wieder abgereist war, machte er schüchterne Versuche, die oder jene ihrer Bemerkungen wörtlich zu wiederholen. Emma bewies ihm dann mit wenigen Worten, daß er im Irrtum sei, und meinte, er solle sich lieber seinen Patienten widmen. Immerhin versuchte sie nach Theorien, die ihr gut schienen, Liebesstimmung nach ihrem Geschmack zu erregen. Wenn sie bei Mondenschein zusammen im Garten saßen, sagte sie verliebte Verse her, soviel sie nur auswendig wußte, oder sie sang eine schwermütige gefühlvolle Weise. Aber hinterher kam sie sich selber nicht aufgeregter als vorher vor, und auch Karl war offenbar weder verliebter noch weniger stumpfsinnig denn erst. Das waren vergebliche Versuche, eine große Leidenschaft zu entfachen. Im übrigen war Emma unfähig, etwas zu verstehen, was sie nicht an sich selber erlebte, oder an etwas zu glauben, was nicht offen zutage lag. Und so redete sie sich ohne weiteres ein, Karls Liebe sei nicht mehr übermäßig stark. In der Tat gewannen seine Zärtlichkeiten eine gewisse Regelmäßigkeit. Er schloß seine Frau zu ganz bestimmten Stunden in seine Arme. Es ward das eine Gewohnheit wie alle andern, gleichsam der Nachtisch, der kommen muß, weil er auf der Menükarte steht. Ein Waldwärter, den der Herr Doktor von einer Lungenentzündung geheilt hatte, schenkte der Frau Doktor ein junges italienisches Windspiel. Sie nahm es mit auf ihre Spaziergänge. Mitunter ging sie nämlich aus, um einmal eine Weile für sich allein zu sein und nicht in einem fort bloß den Garten und die staubige Landstraße vor Augen zu haben. Sie wanderte meist bis zum Buchenwäldchen von Banneville, bis zu dem leeren Lusthäuschen, das an der Ecke der Parkmauer steht, wo die Felder beginnen. Dort wuchs in einem Graben zwischen gewöhnlichen Gräsern hohes Schilf mit langen scharfen Blättern. Jedesmal, wenn sie dahin kam, sah sie zuerst nach, ob sich seit ihrem letzten Hiersein etwas verändert habe. Es war immer alles so, wie sie es verlassen hatte. Alles stand noch auf seinem Platze: die Heckenrosen und die wilden Veilchen, die Brennesseln, die in Büscheln die großen Kieselsteine umwucherten, und die Moosflächen unter den drei Pavillonfenstern mit ihren immer geschlossenen morschen Holzläden und rostigen Eisenbeschlägen. Nun schweiften Emmas Gedanken ins Ziellose ab, wie die Sprünge ihres Windspiels, das sich in großen Kreislinien tummelte, gelbe Schmetterlinge ankläffte, Feldmäusen nachstellte und die Mohnblumen am Raine des Kornfeldes anknabberte. Allmählich gerieten ihre Grübeleien in eine bestimmte Richtung. Wenn die junge Frau so im Grase saß und es mit der Stockspitze ihres Sonnenschirmes ein wenig aufwühlte, sagte sie sich immer wieder: „Mein Gott, warum habe ich eigentlich geheiratet?“ Sie legte sich die Frage vor, ob es nicht möglich gewesen wäre durch irgendwelche andre Fügung des Schicksals, daß sie einen andern Mann hätte finden können. Sie versuchte sich vorzustellen, was für ungeschehene Ereignisse dazu gehört hätten, wie dieses andre Leben geworden wäre und wie der ungefundne Gatte ausgesehen hätte. In keinem Falle so wie Karl! Er hätte elegant, klug, vornehm, verführerisch aussehen müssen; so wie zweifellos die Männer, die ihre ehemaligen Klosterfreundinnen alle geheiratet hatten ... Wie es denen wohl jetzt erging? In der Stadt, im Getümmel des Straßenlebens, im Stimmengewirr der Theater, im Lichtmeere der Bälle, da lebten sie sich aus und ließen die Herzen und Sinne nicht verdorren. Sie jedoch, sie verkümmerte wie in einem Eiskeller, und die Langeweile spann wie eine schweigsame Spinne ihre Weben in allen Winkeln ihres sonnelosen Herzens. Die Tage der Preisverteilung traten ihr in die Erinnerung. Sie sah sich auf das Podium steigen, wo sie ihre kleinen Auszeichnungen ausgehändigt bekam. Mit ihrem Zopf, ihrem weißen Kleid und ihren Lack-Halbschuhen hatte sie allerliebst ausgesehen, und wenn sie zu ihrem Platze zurückging, hatten ihr die anwesenden Herren galant zugenickt. Der Klosterhof war voller Kutschen gewesen, und durch den Wagenschlag hatte man ihr „Auf Wiedersehn!“ zugerufen. Und der Musiklehrer, den Violinkasten in der Hand, hatte im Vorübergehen den Hut vor ihr gezogen ... Wie weit zurück war das alles! Ach, wie so weit! Sie rief Djali, nahm ihn auf den Schoß und streichelte seinen schmalen feinlinigen Kopf. „Komm!“ flüsterte sie. „Gib Frauchen einen Kuß! Du, du hast keinen Kummer!“ Dabei betrachtete sie das ihr wie wehmütig aussehende Gesicht des schlanken Tieres. Es gähnte behaglich. Aber sie bildete sich ein, das Tier habe auch einen Kummer. Die Rührung überkam sie, und sie begann laut mit dem Hunde zu sprechen, genau so wie zu jemandem, den man in seiner Betrübnis trösten will. Zuweilen blies ruckweiser Wind, der vom Meere herkam und mächtig über das ganze Hochland von Caux strich und weit in die Lande hinein salzige Frische trug. Das Schilf bog sich pfeifend zu Boden, fliehende Schauer raschelten durch das Blätterwerk der Buchen, während sich die Wipfel rastlos wiegten und in einem fort laut rauschten. Emma zog ihr Tuch fester um die Schultern und erhob sich. In der Allee, über dem teppichartigen Moos, das unter Emmas Tritten leise knisterte, spielten Sonnenlichter mit den grünen Reflexen des Laubdaches. Das Tagesgestirn war im Versinken; der rote Himmel flammte hinter den braunen Stämmen, die in Reih und Glied kerzengerade dastanden und den Eindruck eines Säulenganges an einer goldnen Wand entlang erzeugten. Emma ward bang zumute. Sie rief den Hund heran und beeilte sich, auf die Landstraße und heimzukommen. Zu Hause sank sie in einen Lehnstuhl und sprach den ganzen Abend kein Wort. Da, gegen Ende des Septembers, geschah etwas ganz Besonderes in ihrem Leben. Bovarys bekamen eine Einladung nach Vaubyessard, zu dem Marquis von Andervilliers. Der Marquis, der unter der Restauration Staatssekretär gewesen war, wollte von neuem eine politische Rolle spielen. Seit langem bereitete er seine Wahl in das Abgeordnetenhaus vor. Im Winter ließ er große Mengen Holz verteilen, und im Bezirksausschuß trat er immer wieder mit dem höchsten Eifer für neue Straßenbauten im Bezirk ein. Während des letzten Hochsommers hatte er ein Geschwür im Munde bekommen, von dem ihn Karl wunderbar schnell durch einen einzigen Einstich befreit hatte. Der Privatsekretär des Marquis war bald darauf nach Tostes gekommen, um das Honorar für die Operation zu bezahlen, und hatte abends nach seiner Rückkehr erzählt, daß er in dem kleinen Garten des Arztes herrliche Kirschen gesehen habe. Nun gediehen gerade die Kirschbäume in Vaubyessard schlecht. Der Marquis erbat sich von Bovary einige Ableger und hielt es daraufhin für seine Pflicht, sich persönlich zu bedanken. Bei dieser Gelegenheit sah er Emma, fand ihre Figur entzückend und die Art, wie sie ihn empfing, durchaus nicht bäuerisch. Und so kam man im Schlosse zu der Ansicht, es sei weder allzu entgegenkommend noch unangebracht, wenn man das junge Ehepaar einmal einlüde. An einem Mittwoch um drei Uhr bestiegen Herr und Frau Bovary ihren Dogcart und fuhren nach Vaubyessard. Hinterrücks war ein großer Koffer angeschnallt und vorn auf dem Schutzleder lag eine Hutschachtel. Außerdem hatte Karl noch einen Pappkarton zwischen den Beinen. Bei Anbruch der Nacht, gerade als man im Schloßpark die Laternen am Einfahrtswege anzündete, kamen sie an. |